Rien de nouveau sous le soleil, et certainement pas un nouvel ordre mondial. En tout cas, pas celui constaté par les tchèques de MURMUR, qui avec leur premier album s’ancrent dans un traditionalisme totalement assumé. Mais qui dit absence de nouveauté ne dit pas manque de qualités. Et celles démontrées par ces musiciens bourrins sont assez conséquentes pour que vous vous intéressiez à leur premier album, paru en juin dernier.
MURMUR, ce ne sont que quelques petites années d’existence, pour un parcours déjà riche de rencontres sur la route. La Moravie, la Slovaquie, l’Allemagne, l’Autriche ou l’Ukraine, histoire de propager la bonne parole d’un Death assez technique, fin, précis, et juste assez mélodique pour ceux qui restent allergiques à tout ce qui est putride et nauséabond. Ce qui n’implique évidemment pas que ce trio se la joue propre limite aseptisé, non, loin de là. Mais tablez plus sur des accointances avec NILE, SUFFOCATION ou MORBID ANGEL, plutôt que sur des amitiés durables avec AUTOPSY, INCANTATION ou CARCASS.
Tout est bien emballé, et New World Order est bien pesé. Pour un premier longue-durée, cinq ans après un EP introductif, il tient bien la route, et ce, grâce à un habile jeu de compétences individuelles mises au service d’un collectif qui concasse dans les grandes largeurs. Jakub Bayer (batterie), Jiří Götz (chant/basse), et Petr Kalčík (chant/guitare) se montrent donc sous un jour flatteur, au maximum de leurs moyens pour ne léser personne.
Et ces huit morceaux, sans faire preuve de culot ni d’audace, sont suffisamment solides pour mériter une chronique.
Alors que les riffs se multiplient comme des gros pains, alors que la voix grogne dans son coin, le jeu de batterie dément de Jakub Bayer nous époustoufle, de technique, de précision et de clarté. L’homme est un véritable poulpe au nombre de bras illimité, et même si sa grosse caisse empeste le triggering à cent bornes, son coup de main et ses coups de pieds sont des atouts loin d’être négligeables. Spécialement dans un style aussi acrobatique.
Le reste appartient à l’histoire, la leur évidemment, mais aussi la vôtre si vous choisissez d’écouter cet album. Suffisamment court pour ne pas lasser, malgré des redondances immanquables, New World Order fait la jonction entre le Death de la fin des années 90 et celui plus historique du Tampa de la décennie précédente, et nous offre une belle séance de gym et de pilates avec abdos en béton.
MURMUR va donc à l’encontre de son propre nom. Très agressif, tonitruant parfois, le trio avance à bonne allure, plaçant régulièrement des blasts de boîte à rythmes humaine sur le chemin, pour mieux nous les écraser d’un pan Heavy tombant subrepticement d’un balcon un peu court.
Séance de musculation musicale, New World Order n’est certes pas une révélation, mais plutôt un bon moment à passer avec des musiciens honnêtes et sincères. On sent que les tchèques adorent le style qu’ils pratiquent, et qu’ils le jouent donc avec toute la passion requise. Prévoyez tout de même quelques morceaux pour vous accoutumer à la voix étrange, et éventuellement une petite pause pour éviter la redite, mais dans l’ensemble, et avec une production aussi nette, ce premier longue-durée se digère très vite, avant de passer à quelque chose de plus conséquent.
On ne peut guère s’empêcher de penser au MORBID ANGEL post-Blessed are the Sick, en version moins épileptique et perfusée Mozart, ou à un ASPHYX un peu enrhumé et embrumé, avec un Martin en organe de tête qui a mal à la sienne.
Du bon boulot, solide, calculé mais sachant se montrer plus spontané, pour un public qui aime sa mort bien rangée sur les étagères, entre maladie et suicide aux barbituriques. Nous attendrons tout de même d’une suite éventuelle plus de prise de risques, pour un Death qui se montrera moins soucieux des règles de politesse des aînés.
Mais MURMUR braille bien, braille éraillé, et braille soulagé. De quoi étancher votre haine quelques jours avant la rentrée scolaire.
Titres de l'album :
01. Democracy
02. Egoist
03. The Path to Power
04. Klondike
05. Restart
06. The End
07. Who Is Satan
08. New World Order
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30