Une fois n’est pas coutume, je vais la faire très courte. HONEY est encore un de ces groupes sortis de nulle part, qui déboulent avec un LP ou un EP, dont on ne sait rien à moins de les connaître personnellement, et qui ne prennent même pas la peine de s’afficher sur une page Facebook ou un site officiel. Un simple Bandcamp, une seule sortie, une provenance, et un style. Pas de line-up, pas de précisions, pas d’influences, juste de la musique, une pochette bizarre, mais un style franc et efficace. Tout ce que je peux dire en substance, c’est que les mecs sont visiblement quatre si j’en crois la seule photo que j’ai vue, qu’ils viennent de Philadelphie, en Pennsylvanie, et…c’est tout. En traînant un peu sur d’autres pages, j’ai compris que beaucoup semblaient conseiller ce Nightmare Come to Life aux fans de POWER TRIP et VIO-LENCE, ce qui ma foi est un conseil assez avisé. On pourrait éventuellement rajouter à cette liste de comparaisons éventuelles les MUNICIPAL WASTE, le côté fun en moins, les SUICIDAL, pères de toute fusion Crossover, et pas mal d’autres qui n’ont pas vraiment d’intérêt à être nommé, tant l’utilisation de leur nom est devenu chose trop classique. Je l’avoue, pendant quelques secondes, j’ai aussi pensé à nos NOMED, en moins drôle et fluide, mais très logiquement, Nightmare Come to Life mélange avec bonheur tempo speed et écrasements plus Heavy pour faire tourner la machine. Les riffs sont classiques, plus sombres que la moyenne, l’ambiance virile mais délicatement Hardcore, et si la guitare donne parfois le sentiment d’avoir été accélérée au mixage, l’ensemble dégage une énergie incroyable qui convaincra les plus violents des fans de Crossover.
Sans savoir si ces quelques morceaux sont les premiers d’une carrière naissante, je les ai appréciés en tant que tels, puisqu’ils méritent tous une attention particulière. En utilisant les codes de violence du Thrash et les assombrissements typiques du Hardcore anglais, les américains sont parvenus à générer une énergie ambivalente, comme en témoigne la bombe « Suffer ». Menés par un chanteur à la voix possédée, les HONEY sont tout sauf du miel pour les oreilles, et avancent bon train, ne ralentissant que pour nous écraser de passages en mid tempo bien lourds. Leurs chansons sont agencées, intelligentes, rappelant parfois les géniaux LEEWAY, sans laisser les mélodies au placard. On est convaincu par cet allant qui ne se dément pas, et le son, grave et profond, leur permet de récolter l’adhésion des deux publics Thrash et Hardcore. N’hésitant pas à ralentir le rythme pour viser l’hymne absolu (« Red Sea »), le groupe montre un visage incroyablement fluide, une unité qui se sent dans le moindre des chœurs. Alternant toujours la cadence, Nightmare Come to Life offre de vrais classiques, qui s’emballent avec passion mais jamais gratuitement, nous gratifiant même de soli tout à fait convaincants. Ainsi, la folie contagieuse de « Your Time Is Up » est parfaitement délicieuse, alors que la démence globale du final « Killed You » atteint les sommets autrefois tutoyés par les tarés d’ASSASSIN sur un titre comme « Baka ». Entre Thrash raisonnable agrémenté d’une intro acoustique du plus bel effet (« Battle of One »), colère structurée mais à l’intensité décuplée (« Farewell »), HONEY propose donc une jolie synthèse Crossover des origines à aujourd’hui, piochant dans les eighties de quoi secouer le vingt-et-unième siècle, et nous bouscule sans cesse, nous forçant à agiter le drapeau blanc tout en en redemandant.
Bel effet donc que ce premier LP/EP, un peu anonyme dans la production actuelle par son manque de promotion, mais qui mérite de sortir de l’ombre au plus vite pour occuper la place qu’il mérite. Un concentré de violence, qui parvient à réconcilier Eternal Nightmare et Manifest Decimation, et peut-être un futur acteur majeur de la scène qui a en tout cas sa place à prendre. This is Philly man, not Los Angeles !
Titres de l’album :
01. Battle of One
02. Farewell
03. Suffer
04. The Enemy
05. Red Sea
06. Your Time Is Up
07. Killed You
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