Merci à Hells Headbangers Records pour cette friandise offerte alors que la météo n’est guère clémente et oblige à rester confiné chez soi. Enfin de toute façon, nous n’avons pas trop le choix en ce moment, alors autant apprécier cette petite sucrerie avariée qui tombe à pic pour gaver les tympans et nous coller des caries dans les oreilles. Depuis 2004, l’institution finlandaise CADAVERIC INCUBATOR fait des siennes dans le monde entier de son Helsinki natal, même si le groupe a connu un sacré passage à vide entre 2007 et 2014 (d’aucuns appellent ça « un split » d’ailleurs). Avec seulement une démo et un split partagé avec les frères d’arme FETAL DECAY et MORTALIZED, la première partie de carrière du groupe n’est pas la plus fascinante, et il fallut attendre sa reformation en 2014 avec un line-up remanié pour voir les choses décoller, ou plutôt s’enfoncer dans le marigot inextricable d’une fosse commune peu ragoutante, à la chaux au goût de chair et aux ossements en très mauvais état.
Depuis sa reformation surprise, la légende Death/Grind n’avait pris le temps que de composer un seul longue-durée, Sermons of the Devouring Dead, qui depuis 2017 attendait patiemment une nouvelle victime comme petit frère. Alors certes, le trio nous avait gratifiés de quelques signes avant-coureurs, en partageant une fois encore des faces avec les collègues de FESTERDAY ou AXESLAUGHTER, mais un second album se faisait méchamment attendre, et aujourd’hui, le sévère et gras du bide Nightmare Necropolis vient corriger cette maladroite erreur.
Signés sur la référence Hells Headbangers Records, les trois marsouins du froid, toujours conduits par le leader d’origine Necroterror (aka Antti Oinonen, guitare/chant) se sont donc lâchés pour produire le barouf le plus compétitif possible du cimetière, et nous offrent avec délectation ce court pamphlet d’à peine une demi-heure, qui fait la part belle à ce Death méchant et ce Grind dément qu’ils affectionnent tant. Soutenu depuis 2014 par la batterie de Pantele (aka Veijo Pulkkinen, GRAVEBORNE, ex-CARNIFEX, ex-KALMANNOS, ex-FESTERDAY, ex-BLACK CRUCIFIXION (live), ex-PARADE OF SOULS) et la basse grondante de Noisehunter (aka Juha Vainikainen, DEATH THRASHERS KUOPIO, IMPERVIOUS, LANTERN (live), ex-FLAME, ex-INHUMANE DEATHCULT, ex-HELL SPIRIT), Necroterror se laisse donc aller à ses fantaisies Gore de premier choix, et nous narre des histoires horrifiques que MORTICIAN adouberait sans problème d’un rictus complice.
La recette est toujours la même, un Death/Grind des années 90 gardé dans son jus putride, une alternance de climats et d’ambiances, la confrontation perpétuelle entre la lourdeur et les accélérations fulgurantes, pour un festival de riffs morbides que Necroterror enfile comme des petits os sur un collier de maniaque. Fondamentalement classique, ce second LP des finlandais se déguste donc tartare, si possible dans une vieille cabane décatie à l’odeur persistante, pour encore mieux apprécier des tranches de mort aussi épaisses que l’aplatissant « Sarcophagidae », un des plus hauts faits du groupe.
Le reste du film, vous le connaissez déjà. Un batteur au sommet de ses capacités qui blaste, qui écrase, qui mutile, un salut de la main découpée à SUFFOCATION et autres CARCASS ou IMPETIGO, une façon de rester classique même lors des moments de tension les plus éprouvants, et la joie de retrouver des musiciens fidèles à leur crédo. « World Necrosis » démarre donc en trombe et nous replonge dans les affres classiques d’une brutalité crue, en accumulant les passages plus ou moins véloces, tous dominés de la voix caverneuse de ce chanteur qui ne refuse pas les gargouillis Gore les plus nauséabonds lorsqu’il faut monter le ton.
On ne va pas non plus philosopher pendant des heures, le Death/Grind de ce calibre étant apprécié des amateurs, qui se réjouiront de l’efficacité lapidaire de certains morceaux comme « Sickly Obsessed » qui évoque une forme de MASTER très primaire et passé en 78 tours, ou de « Frenzied Hatred », frais comme un thrasheur étripé farci de hérissons écrasés. Tout ça sent donc la bonne putréfaction des familles, les gorets qui traînent leur carcasse dans la boue de leur fange, et les psychopathes ruraux qui trompent leur ennui en fabriquant de petits objets à base de peau humaine. Une bonne tranche de vie finlandaise qui pourrait se passer au Texas ou en Floride, de la chaleur moite, des musiciens capables qui agrémentent leur sadisme d’une finesse technique certaine, et une jouissance un peu déviante.
Bref, du très bon, du formel, mais qui ne gâche pas la nourriture.
Titres de l’album:
01. World Necrosis
02. Blood Lust
03. Necropolis
04. Sarcophagidae
05. Sickly Obsessed
06. Through the Flesh
07. Frenzied Hatred
08. Coffin Defiler
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30