Les sites placent entre les mains des japonais d’IMPALER la bannière « old-school Thrash Metal ». C’est assez juste, mais en même temps, existe-t-il une scène « new-school Thrash metal » ? Je n’en suis pas certain, et les originaires d’Utazu nous le rappellent depuis le début de leur carrière. Pour qui connaît le Thrash japonais et son histoire, la scène nationale cache en son sein certaines des valeurs les plus sures de la brutalité, d’OUTRAGE à DOOM en passant par GARGOYLE, et évidemment, d’autres plus jeunes, mais moins référentiels. Les trois membres d’IMPALER défendent pourtant une certaine vision radicale du genre avec leurs trois albums, dont ce petit dernier, Nightmare Strikes Back. Le cauchemar frappe à nouveau, mais quel cauchemar finalement ? Celui d’un Thrash qui peine à se renouveler, ou d’une vision passéiste des choses qui nous permet de retrouver des sensations d’adolescence ?
Depuis 2008, Kill-Take (chant/guitare) essaie de suivre le même crédo : frapper très fort et très vite, avec des albums ne dépassant que très rarement la demi-heure. Après quelques ajustements de line-up, le leader se retrouve aujourd’hui épaulé par Atsuki Onishi à la batterie et Hiroya Nakano à la seconde guitare, soit une formation stable depuis Eternal Hatred. Trois disques, à peine plus d’une heure et quart de musique globale, mais quelle musique. A l’instar d’autres enfants de la nouvelle génération, les IMPALER privilégient la bonne humeur dans la violence, la légèreté dans les syncopes, et le partage rythmique sur fond de soli très capables. Ce troisième chapitre de la saga ne déroge pas à la règle, et peut même se concevoir comme le plus exubérant de la bande. Sans dévier de sa trajectoire tracée depuis longtemps, Kill-Take met l’emphase sur l’hystérie raisonnable, et signe l’une des sorties les plus réjouissantes de la scène vintage.
Avec toujours comme modèles les cadors de la Bay-Area, mais aussi les maîtres de la sidérurgie allemande, IMPALER recycle avec bonheur, sépare le Metal et l’acier, et nous propose dix morceaux d’une simplicité exemplaire, toujours animés d’un esprit de respect des codes. Ainsi, les BPM se comptent par centaines, et les trois musiciens redonnent ses lettres de noblesse à l’expression « Power Trio ». Ici, nul besoin de fioritures, juste d’un batteur qui mouline comme un beau diable, d’un guitariste/chanteur au timbre légèrement narquois et d’une cadence d’abattage conséquente, le tout strié de breaks tombant pile au bon moment. On pense à CRIMSON SLAUGHTER en version censurée, aux WARFECT sans la méchanceté, à MUNICIPAL WASTE sans les obsessions toxiques, ou plus simplement, à une version sophistiquée de nos bons vieux WHIPLASH, la vitesse de croisière accentuée et une certaine sophistication en brassard.
Le but du jeu : ne jamais trop ralentir et poser le propos plus clairement. Depuis ses débuts, le groupe fait preuve d’une humilité de composition qui s’épanouit dans l’efficacité, et non l’originalité. Et si la bombe « Speed Hell Awaits » parvient à vous faire exploser les neurones et agiter les mollets, alors sachez que le reste du répertoire va vous secouer les puces de la même façon. Le jeu très Charlie Benante époque S.O.D d’Atsuki Onishi, efficace en diable avec ses fills supersoniques et son jeu de caisse claire percutant apporte toute la dynamique dont ces compositions ont besoin pour vous décoller les tympans, et les chœurs très mosh font le reste du boulot sans que l’œuvre ne sombre dans la pantalonnade de stade.
Tout s’enchaîne très vite, ne vous laisse pas vraiment le temps d’avaler un soda, la fluidité est de mise et rappelle le meilleur du Crossover des années 80, avec cette petite touche Hardcore soulignée par cette basse claquée et brillante. Entre immédiateté impitoyable et ambitions plus marquées, mais plus éparses, les japonais nous sourient de toutes leurs dents, et mordent dans la brutalité avec énergie. « Gate and Barricade » emporte tout sur son passage, tandis que le lapidaire « Slander Stop It! » fait office de galéjade Thrashcore de fort bon goût avec ses trente secondes de NUCLEAR ASSAULT passées au mixeur OVERKILL.
Il y a du plus long, du plus goûtu, à l’image de « Junk Brain...Putting Off » et ses six minutes plus modérées, et si IMPALER reste très crédible et véloce en version longue, on n’aime rien de plus que ces titres courts qui frappent fort et qui rappellent que le Thrash des origines se voulait lapidaire et sans hésitation. Alors, des hymnes évidemment, mais aussi du professionnalisme dans l’excès, avec une production claire et sèche, et des clins d’œil appuyés au public Hardcore, via des citations très SUICIDAL TENDENCIES (« More Fast »). Alors, bien sûr, tout est fait pour mériter cette fameuse et importante caution « old-school Thrash Metal », mais rien ne sonne forcé ni opportuniste. De la fraîcheur, de la passion, et toujours cette foi inaliénable en une musique violente, mais rieuse.
Le meilleur d’avant, pas forcément réactualisé, mais joué avec les tripes et une envie de mordre dans la vie par le bout le plus sucré.
Titres de l’album:
01. Intrusion
02. Speed Hell Awaits
03. Shattered Brain
04. Fun to Kill
05. Gate and Barricade
06. Slander Stop It!
07. Evil Cross
08. Junk Brain...Putting Off
09. More Fast
10. Return to Nightmare
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