C’est lundi, dans mon lit…
Pas vraiment et heureusement d’ailleurs. Car si j’avais subi les assauts de ce groupe encore alité, j’aurais pu dire adieu à mes draps fraichement décédés. La méthode de réveil allemande marche donc encore à plein régime, et nous fait bondir de notre couche comme un diable qui sort de sa boite. En même temps, se réveiller au son martial de « Never Stop the Madness » garantit une journée lucide et légèrement folle : miracle que le Thrash accomplit avec une régularité désarmante depuis son émergence.
Old-school ? Evidemment, puisque quatre-vingt-quinze pour cent de la production actuelle est vouée aux gémonies du passé, mais old-school furieux, enthousiaste et crédible : les armes nécessaires pour se faire excuser d’un traditionalisme trop prononcé. SPITFIRE, originaire de Karlsruhe est pourtant le cul entre deux chaises. Admettant le caractère radical du Thrash de son pays, mais faisant les yeux doux au Speed/Thrash américain, soit un mix des deux écoles de pensées les plus importantes du genre. On connaissait déjà ce concept, mais sa cuvée 2022 nous offre un cru revitalisé, actualisé, mais toujours aussi fort en alcool.
En 2016, le groupe nous avait balancé en pleine tronche un rageur et lapidaire Tectonical Power qui de sa puissance faisait glisser les plaques tectoniques. Depuis, des années de silence pour encaisser le choc, et une disparition qu’on pensait définitive. Mais si le fléau germain a pris son temps pour revenir, c’était parce que son plan se devait d’être parfait, et son attaque impitoyable. Ce qui est immanquablement le cas de Nightmares, qui risque d’en donner deux ou trois aux amateurs de Hard mélodique et autre Heavy romantique.
Pour autant, je le précise encore, ne prenez pas ces musiciens pour de simples bourrins. Si leur Thrash est violent comme une guerre civile, il n’en néglige pas pour autant les aménagements harmoniques. Entre VENOM, RAZOR, SLAYER, LIVING DEATH et la scène Power Metal américaine, SPITFIRE tire parfaitement son épingle du jeu, et peut prétendre à une bonne place sur le podium de la nostalgie. D’autant qu’il ne nous noie pas dans un brouet Blackened Thrash trop prévisible, et évite donc les débordements gras d’une génération de sauvages. « To Take a Life » le prouve en à peine trois minutes, et ose le compromis entre sophistication et brutalité. Un crossover délicieux, qui nous permet de savourer une variété non négligeable, ce qui est rarement le cas des suiveurs nostalgiques.
Efficace, rapide, intelligent, les qualificatifs s’accumulent au moment de juger de la qualité de ce Nightmares. On pense parfois aux crasseux WARFARE, aux paramilitaires d’AT WAR, et en gros, à toute cette vague Speed-Thrash de la première moitié des eighties, encore engluée dans les considérations Heavy Metal.
Et entre deux saillies rapides, le groupe fait montre d’une certaine ambition, laissant le title-track se balader longuement, pour aller se frotter aux sept minutes de marche. Inconcevable pour ce genre de musique, et pourtant réalisé avec panache et un flair certain au moment d’agencer les idées. Entre cette entame classique et rapide, ce couplet prévisible, se glisse un break tout à fait incongru, à base de guitare acoustique et de chant subtil et puissant, comme si le visage du groupe s’était soudainement illuminé à la vue d’une belle perdue dans la forêt. On apprécie cette audace, d’autant qu’elle tombe comme un cheveu sur la soupe, mais apporte une plus-value incroyable à cet album somme toute assez facile à suivre.
Rico S., chanteur de son état, se fait donc une bonne pub et démontre que sa voix ne sert pas qu’à brailler. Evidemment le reste du catalogue se range du côté d’une violence raisonnable et typique, mais entre une production sèche et des riffs effilés comme des rasoirs, Nightmares brosse une galerie de personnages horrifiques charcutant sur une bande-son travaillée.
Qu’on récite le Necronomicon par cœur (« Know Your Demons », méthode LAAZ ROCKIT éprouvée mais toujours aussi efficace), qu’on bouscule sans se préoccuper des victimes (« White Walls », mais tâchés du sang de cette rythmique impitoyable), ou qu’on Heavy Metallise Speed et mélodique (« Forever Dying Free »), la passion est intacte et le résultat probant.
Avec ce deuxième long, les allemands de SPITFIRE évoquent un bombardement sans pitié, mais aux frappes précises. Une façon de transcender le Thrash de papa en le diluant dans des mélodies futées, et une porte ouverte pour cette génération old-school s’empêtrant dans ses propres hommages sans trouver la sortie.
Titres de l’album :
01. Never Stop the Madness
02. Tyrannic Reaper
03. Soldiers of Hell
04. To Take a Life
05. The Nightmare
06. Know Your Demons
07. White Walls
08. Forever Dying Free
09. Rebirth
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