On parle de groupes plus ou moins établis, ou au contraire évoluant dans l’underground et touchant une poignée de fans, de soumissions de labels, indépendants ou non, mais depuis l’explosion des techniques d’enregistrement numériques et la démocratisation du matériel informatique, il existe aussi une caste de musiciens un peu « isolés », qui bricolent leur musique seuls dans leur coin et la distribuent sur la toile, par simple envie de partage.
Et en tout connaissance de cause, je peux affirmer que cette catégorie de pistoléros en solo est de plus en plus dense, mais qu’elle cache aussi parfois dans l’ombre des « talents » qui n’auraient sans doute pas du émerger des ténèbres.
Complaisance, niveau instrumental faible, créativité au point zéro, le net a permis à tout un chacun de pouvoir s’exprimer, et surtout, à n’importe qui de faire et chanter n’importe quoi. Mais, liberté d’expression oblige, il convient de parler de ces individualités, le plus souvent anecdotiques, parfois agréablement surprenantes.
Simon « The Slyman » Waugh fait partie de ces décalés créatifs qui composent et interprètent dans leur coin, qui pour l’occasion se situe du côté de Melbourne, Australie. Peu de choses à dire sur l’homme et l’instrumentiste, qui dispose quand même d’un Bandcamp et d’une page Myspace, mais qui reste assez discret sur son parcours.
Tout au plus apprenons-nous qu’il a déjà gravé quelques essais sur pistes numériques, qu’il propose d’ailleurs en intégralité pour la modique somme de six dollars australiens. L’homme déclare en préambule affectionner les morceaux instrumentaux, qu’il gère de A à Z, qu’il accompagne parfois de quelques lignes de chant éparses, et qui couvrent un spectre musical assez étendu, allant de l’EDM au Metal, en passant par la Dance, la Pop, and so on…
Simon a déjà uploadé sur son Bandcamp des EP, des albums, et propose donc en ce mois de décembre un panorama presque exhaustif de ses dernières productions, qui sont je dois l’avouer assez surprenantes. Seize morceaux pour quasiment une heure de musique, au sens le plus large du terme, qui couvre un spectre de styles assez vaste, et osons le terme, un panel assez versatile.
Le musicien n’est pas du genre à se fixer sur un genre en particulier, et fait un peu ce qu’il veut au gré de son inspiration, ce qui confère à son projet un côté très spontané, mais aussi très hétérogène…
Si le musicien semble capable, sans en faire des tonnes, ces morceaux sont assez convenus dans le traitement, même si certains proposent quelques idées qui auraient mérité d’être creusées plus en avant, alors que d’autres n’auraient sans doute pas dû être fixées sur un support quelconque.
Mais c’est aussi ce qui fait le charme de cette sortie virtuelle…
Le son global de ce No Compromise est plutôt moyen voire bon selon l’orientation des morceaux, mais cette fameuse diversité dont fait preuve Simon finit par le desservir, tant on ne sait plus sur quel pied danser ou quelle tête headbanger au bout de quelques morceaux.
On sent qu’il a enregistré toutes ses idées, sans forcément faire preuve de discernement, mais après tout, c’est son choix, sa musique, et son espace de liberté personnel.
Alors, on prend, on fait le tri, on jette des trucs, mais on ne peut que respecter l’esprit libre de cet électron naviguant à vue dans les particules musicales de son univers.
Simon ne se targue pas dans le vide de son ouverture d’esprit, et passe sans vergogne d’un instrumental d’ouverture au rythme bondissant et au riff redondant (« Crush the Head of the Snake! ») à un exercice de style électronique évanescent comme « You Want Me, Come Get Me! », tout en se lâchant parfois sur des tentatives de métissages assez étranges dans leur approche d’un Néo Metal électronique assez intrigant mais un peu bricolé sur les bords (« Pearlescent »)
De temps à autres, sa musique a clairement du mal à se situer dans un créneau bien précis, tentant le pari de l’expérimental un peu branque et ludique (« A Time Is Coming ! »), impose un Metal lourd aéré d’arrangements stellaires (« My Bad », « Seven Lampstands »), ose le Rock Ambient un peu excentré qui n’a pas forcément de limites claires (« Atonement »), sautille sur un boogie dynamité par une basse énorme qui fleure bon le Stoner made at home (« Pit Of Dreams »), et tâte même de l’EBM industriel sur sa composition la plus longue, qui développe une ambiance un peu étouffante assez sympathique (« You Want Me, Come Get Me! », ma préférée du lot je l’avoue)
No Compromise se termine même par un truc un peu bancal et bizarroïde, intimiste et grouillant qui achève de nous perdre dans son monde décalé (« Thief in the Night » qui se présente sous la forme d’un crescendo gargouillant qui n’explose finalement jamais), ce qui en soi représente la meilleure conclusion possible à cette carte de visite iconoclaste…
Evidemment, beaucoup penseront que tout ça ne méritait pas vraiment d’être proposé au public mondial, mais au-delà de la qualité intrinsèque discutable de l’entreprise, cet album ne manque pas d’un charme naïf auquel il est parfois difficile de résister.
On conseillera évidemment à Simon de faire preuve de plus de discernement et de ne conserver que son inspiration la plus pertinente, mais comment peut-on juger de la passion d’autrui sans faire preuve d’une subjectivité parfois un peu cruelle ?
Je m’y refuse et cette chronique sera donc purement informative. A vous de voir si la musique de Waugh mérite votre attention ou pas, mais ce musicien autodiscipliné représente en quelque sorte à lui seul une catégorie de l’ombre qu’il est impossible de négliger.
Quant à savoir s’il accepte ou non d’en être le porte-parole, c’est une autre problématique.
Titres de l'album:
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