Bon, j’admets, il est dimanche, c’est beau, ou l’inverse, mais ça n’est pas pour autant qu’on est obligé de se sentir en joie en allant manger une galette chez les grands-parents. On peut aussi rester à la maison, tranquille, histoire de voir si le net ne cache pas quelque part un groupe digne de quelques lignes.
Et c’est sans surprise, après trente secondes de recherches que je suis tombé sur la perle en question, du côté de Rovereto, Italie.
Pour y trouver quoi au juste ?
IGIOIA, un quatuor plein d’énergie, qui ne conçoit la musique que sous son aspect le plus violent et véhément. Autant mettre les choses au point dès le départ, je n’ai pas grand-chose à vous raconter sur eux. Je peux juste vous dire qu’ils sont trois et un (une femme, Marcella au chant, et trois mecs, Andrea, Francesco et Lorenzo qui se partagent le reste), que ce (No) Di Vivere semble être leur première réalisation si j’en crois leur Bandcamp, et que les neuf minutes passées en leur compagnie sont très rapide et…méchantes.
A part ça…
Pas grand-chose.
Ils nomment quand même quelques références, histoire de se situer un peu sur l’échiquier de l’extrême, et citent SPAZZ, CROSSED OUT, DROPDEAD, CHARLES BRONSON, NEANDERTHAL, ASSHOLE PARADE, SUPPRESSION, APARTMENT 213, ASSUCK, AGORAPHOBIC NOSEBLEED, DISCORDANCE AXIS, ce qui en dira plus long que n’importe quelle chronique que je pourrais écrire.
Mais comme je ne suis pas payé à rien foutre, j’en dirai quand même un peu plus, mais pas beaucoup.
Les IGIOIA ne font effectivement pas dans la dentelle, mais se vautrent plutôt dans les draps souillés d’un Powerviolence à tendance bien Grind, et y mettent du cœur. Leurs morceaux sont la plupart du temps basés sur un ou deux riffs, et ne franchissent que très rarement la barre de la minute, à quelques exceptions près. Une des exceptions justement est le final « Nettuno », qui s’autorise cent-cinquante secondes de lourdeur oppressante, histoire de nous laisser sur une note bien pesante et discordante.
Le reste est lapidaire et plutôt euphorique, comme en témoigne le rire tonitruant en ouverture de « Necrosi Cerebrale », et leur Hardcore vraiment velu fonce bille en tête, exhorté par les vindictes vocales d’une chanteuse qui ne fait pas semblant de beugler.
Sinon le modus operandi est simple, et ose parfois quelques exercices rythmiques assez finauds (« Nevrosi », limite Mathgrind sur les bords). Des blasts, des passages Crust/D-Beat remarquables, et même quelques riffs Hardcore’n’Roll (« Neon ») qui témoignent d’une culture assez riche.
Le tout est enrobé dans une production bien rêche, signée Lorenzo Piffer (enregistrement, mixage et mastering, bravo) aux Frizzer studios, et fait montre d’une hargne que quelques inflexions Downcore modulent avec noirceur (« Nihil Is Me », un peu Doom et au titre relativement bien choisi). Le title-track en lui-même est aussi révélateur de cette ambivalence entre tempi supersoniques et breaks léthargiques, et joue avec les ambiances pour nous tenir en haleine pendant les dix petites minutes imparties.
Quelques allusions plutôt franches (« Nausea », oui, on s’en doutait un peu quand même), du bon Powerviolence/Crust qui refuse les clivages d’époques (« Nessun Respiro », difficile en effet de reprendre son souffle dans cette tornade), et un premier EP qui sent bon la violence made in Italia, décomplexée, et largement à la hauteur de ses homologues US.
Avec un instrumental qui déroule et refuse le statisme, et une chanteuse qui expulse ses poumons à chaque intervention, (No) Di Vivere est une bonne façon de se ramoner les tuyaux, et de prendre conscience de la place prédominante de l’Italie sur la scène extrême’n’Core européenne, loin des expérimentations de ses groupes les plus ambitieux.
Mais je suis certain que les IGIOIA le sont aussi, et attendons-nous à recroiser leur route dans un avenir très proche, parce que tout ça sent bon le groupe qui va en profiter pour aligner les albums tout au long de l’année. La BO d’un dimanche pas si tranquille, loin des grands-parents et de leur galette, mais la tronche dans la boue de la vie et l’oreille alerte.
Titres de l'album:
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