Après les floridiens de SOLSTICE, voici un autre retour en grâce, mais cette fois-ci aux antipodes. Les australiens méconnus de NOTHING SACRED renaissent pour le plus grand plaisir des amateurs de Heavy à tendance Power, lui-même à tendance Thrash. Et si le comeback de SOSLTICE, aussi imprévisible soit-il n’était quand même qu’une demi-surprise, celui de NOTHING SACRED en est une belle, puisque le quintet n’avait plus rien produit d’inédit depuis son unique album Let Us Prey, publié en…1988. Certes, quelques compilations avaient vu le jour (enfin une, déclinée en deux formats et proposant l’intégralité de la discographie…chiche), mais personne ne pensait que les originaires de Melbourne allaient un jour oser du matériel neuf pour faire plaisir à leurs fans. Mais grâce à Rockshots Records, nous voici face à un second longue-durée promu par l’infatigable Jon Asher, qui a eu la gentillesse de m’avertir par mail de ce petit miracle.
Merci Jon de m’avoir replongé dans mon adolescence, et de m’avoir obligé à mettre la machine à souvenirs en branle pour me rappeler de cet album anecdotique à l’époque (et dont a réédition CD a quand même attendu 2014 pour pointer le bout de son nez), mais qui aujourd’hui constitue un petit pan de la culture Metal australe. Vous l’aurez compris, NOTHING SACRED n’a jamais fait partie de la noblesse Thrash, ni de la première division Power, mais sa musique influencée par JUDAS PRIEST et METALLICA avait de quoi satisfaire les plus modérés des voraces, qui se reconnaissaient dans ces rythmiques franches et ce chant mélodique. En 2021, le groupe a légèrement durci le ton, mais s’est bien gardé de sombrer dans la nostalgie, puisque No Gods est un pur produit de son temps qui ne renie pas ses racines.
Peu après la sortie de son premier album, le groupe avait décidé de s’offrir un petit break, qui finalement, s’est transformé en méchant hiatus à peine interrompu par quelques apparitions live à des festivals. Il est donc d’autant plus savoureux de déguster ces dix nouveaux morceaux avec l’attention qu’ils méritent, d’autant qu’ils sont particulièrement solides.
Nous pensons que notre retour avec ce nouvel album sera bien perçu. Nous avons fait des efforts pour ne pas sonner prévisible, et nous avons choisi une sélection de morceaux dont nous pensions qu’ils pouvaient rendre l’album intéressant. Huit des dix morceaux sont de purs inédits, mais nous avons décidé de leur ajouter deux morceaux écrits pour notre second album qui n’a jamais vu le jour, « Final Crime », et « Oracle ».
C’est ainsi que le groupe présente ce No Gods, qui admet quand même quelques idoles au passage. Le line-up (Stu Bedford - guitare, James Davies - chant, Karl Lean - basse, Sham - batterie, et George Larin - guitare) a donc la niaque, aborde la chose avec le plus grand sérieux, et n’abandonne pas ses prétentions de Crossover des années 80. Avec des riffs à rendre fier un Jeff Waters des grands jours (« False Prophets »), et une ouverture d’esprit acceptant le Thrash comme une simple extension du Heavy Metal, ce second tome jamais écrit jusqu’à lors a le mérite d’exister, et de nous faire headbanguer, en toute modestie. Et s’il ne reste plus du line-up de Let Us Prey que la section rythmique de Sham et Karl, les nouveaux venus ne font pas semblant de s’investir. La paire de guitaristes, aussi à l’aise en rythmique qu’en solo tricote un instrumental de premier choix, particulièrement bien mis en valeur par une production sobre, mais enrobée.
Résultat, ce comeback s’annonce de la meilleure façon qui soit, avec un tonitruant « Final Crime » qui s’amuse beaucoup de son mélange ANNIHILATOR/HOLY TERROR. Tout en charge, mais acceptant les nuances harmoniques d’un chant purement Heavy, ce morceau d’entame prouve que les vieux de la vieille en ont encore sous la semelle, et qu’ils ont une sacrée revanche à prendre sur le destin. Le discours promotionnel d’ouverture et de non-linéarité est donc validé par un répertoire qui en effet joue la diversité, ce qu’on comprend dès le boogie infernal de « Virus » qui change la donne dès les premières minutes.
Dix morceaux, quarante minutes, le timing est parfait, et l’hétérogénéité de l’ensemble ne pâtît pas de sa versatilité, bien au contraire. En confrontant la NWOBHM à la rage de la Bay Area, les australiens rendent hommage aux grands anciens sur l’aplatissant « Cold Black », avant d’opter pour la tension progressive sur « First World Problems », propulsé par un riff extrêmement redondant. Tout est en place, rien à la ramasse, chaque détail a été étudié, mais la spontanéité prime. Entre un Speed mélodique très Power des nineties (« Ice »), et des allusions plus harmoniques (« Stoner »), entre les allusions radicales à un passé pas si éloigné (« Oracle », l’ancien morceau remis au gout du jour), et les charges viriles de « Cult », No Gods s’impose en toute simplicité et honnêteté.
NOTHING SACRED a donc accompli sa mission avec brio, et revient sur le presque devant de la scène armé d’un album très honorable. Souhaitons leur bonne chance, et espérons qu’ils connaissent un avenir proche plus clément cette fois-ci. Ils ont encore des choses très intéressantes à dire.
Titres de l’album:
01. Final Crime
02. Virus
03. Cold Black
04. First World Problems
05. Killing You
06. False Prophets
07. Ice
08. Cult
09. Oracle
10. Stoner
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