Voilà encore une histoire pas vraiment banale que j’ai la chance de pouvoir vous raconter. Il semblerait que le temps qui passe aujourd’hui soit ma notion maîtresse, puisque je m’apprête à vous présenter un groupe né dans les années 80, et qui aura dû attendre plus d’une trentaine d’années pour savourer enfin la sortie de son premier album, joie toutefois nuancée d’une méchante tragédie…Mais un peu d’histoire avant d’aller plus en avant. NO HOT ASHES fut donc formé en 1983 du côté de Belfast, par Dave Irvine (guitare) et Paul Boyd (basse) et devint vite un acteur local d’importance de la scène Rock irlandaise. Il leur faudra pourtant attendre 1988 pour enfin signer un contrat avec le label GWR, alors que les deux musiciens d’origine jouaient en compagnie de Tommy Quinn au chant, de Tommy Dickson aux claviers et Steve Strange à la batterie. Si leurs débuts furent placés sous les auspices de leurs influences 70’s d’UFO, OZZY OSBOURNE, WHITESNAKE, JOURNEY, FOREIGNER, ou THIN LIZZY, leur style évolua rapidement vers un Rock mainstream et délicatement FM, très en vogue à la fin des années 80. Las, ce qui devait leur ouvrir les portes de la renommée se refermât soudainement sur eux, puisqu’après deux ans passés à tourner en ouverture des MAMA’S BOYS ou de MAGNUM, le quintette finit par rendre les armes à l’orée des 90’s, sans avoir enregistré d’œuvre conséquente. L’histoire aurait pu terminer ainsi, si le groupe ne s’était pas réuni en 2013 à l’occasion d’un hommage rendu à une structure locale, le Rosetta Bar, épicentre de la scène Rock et Metal des années 80 qui fermait alors ses portes. Heureux de se retrouver, les musiciens décidèrent alors d’écrire un nouveau chapitre à leur roman, en préparant quelques répétitions ensemble, et en commençant à enregistrer de nouvelles compositions. Celles-ci en boite sous forme de démo, les irlandais l’envoyèrent donc à l’intention de ce cher Serafino Perugino, dont l’équipe fut fort séduite par cette fougue juvénile et ces mélodies graciles. Et une fois encore, le destin sourit aux irlandais, qui cette fois-ci ne laissèrent pas la chance leur tourner le dos. C’est ainsi que depuis aujourd’hui, leur premier LP officiel et éponyme est disponible via le label italien en version CD et digitalisée.
Et autant être vraiment franc, il eut été dommage que le sextet ne puisse pas s’exprimer enfin sur longue durée. Paul Boyd (basse), Dave Irvine (guitare), Tommy Dickson (claviers) Niall Diver (guitare), Eamon Nancarrow (chant) et Steve Strange (batterie) nous offrent donc un disque quasiment parfait, aux proportions mesurées et à l’inspiration adaptée, qui nous rappelle à quel point le Rock à tendance Hard des années 80 nous avait manqué. Mais point de nostalgie ici, ou de vintage traqué comme une bête, puisque ce No Hot Ashes se veut plutôt feu ardent que braises incandescentes, et nous incendie de son énergie que rien ne dément. Sans les informations mises à ma disposition, j’aurais imaginé un groupe de jeunes loups voulant à tout prix retrouver les sensations sauvages et épidermiques de la scène anglaise et européenne d’il y a trente ans, tant chaque piste transpire d’une joie de jouer de la musique par passion, et non par ambition. En gardant la sincérité d’un style qu’ils n’ont jamais renié, les originaires de Belfast délocalisés à Londres dans les 80’s nous prouvent que la valeur n’attend pas le nombre des années, mais qu’elle peut aussi les supporter pour nous ramener à une jeunesse dorée. Difficile de ne pas se sentir adolescent de nouveau en écoutant ces onze chansons ciselées et pourtant spontanées, qui nous parlent sans détour ni emphase, et qui évoquent tout autant le Hard Rock à tendance Fm des MAGNUM que l’AOR des SURVIVOR et autres JOURNEY. D’ailleurs, le label italien ne s’y est pas trompé en recommandant cette oeuvre aux fans de FM, STRANGEWAYS, AIRRACE et autres FOREIGNER, tant ces références collent à la peau de titres costauds mais harmonieux comme ce magique « Souls », placé en fin de parcours, mais qui aurait pu affoler les charts ricains il y a quelques années, ou figurer en bonne place sur une BO aussi datée. Daté, mais pas périmé. Le tout sent bon le bonheur éprouvé par six musiciens vraiment heureux de se retrouver, et de pouvoir enfin vivre le rêve auquel ils sont directement ou pas restés accrochés. Eux qui avaient certainement fait une croix sur la possibilité de graver pour la postérité quelques chansons avant de raccrocher doivent certainement remercier le ciel de les avoir exaucés, et le remercient d’ailleurs dès l’entame séduisante de « Come Alive », qui de son titre et de son refrain en dit long sur leur état d’esprit et leur parcours.
La recette employée est aussi simple que les motifs déployés, et entre des riffs francs et une rythmique mouvante, toutes les composantes d’un extraordinaire album de Classic Rock à tendance FM se retrouvent amalgamées. Sans rechercher l’originalité, mais la trouvant quand même sous une certaine forme de naïveté, les NO HOT ASHES jouent donc leur va-tout sans se poser de question, et signent une grosse dizaine de tubes potentiels dont les ondes auraient pu se rassasier fut un temps. Un label de qualité qui rappelle évidemment les leurs, de cette technique instrumentale sobre mais efficace en passant par des arrangements ludiques et des chœurs en cascade, mais surtout des mélodies entêtantes et tout sauf mièvres, qui nous font grâce des pires travers du genre pour se concentrer sur son exubérance. Autant dire que même en cherchant de fond en comble, vous ne trouverez rien à reprocher à ce premier album qui a pris le temps d’être muri, et du burner trépidant « Good To Look Back » et son message personnel à « Satisfied » que Richard MARX ou Robbie NEVIL auraient pu cosigner, le temps passe très vite en si bonne compagnie. Des voix justes et puissantes, des instruments qui respirent et nous enchantent, pour une véritable ode à la vie, qui se souvient des moments d’émotion made in 85/86, et qui emballe l’espoir comme on embrasse la victoire (« Boulders », qu’on croirait exhumé d’une bande oubliée enregistrée en 1987). Le groupe est donc solidement de retour, et veut le faire savoir, par l’entremise du très direct « I’m Back », rutilant et pétaradant comme du JOURNEY écouté à fond sur une highway, et brille dans la nuit de ses propres souvenirs, comme l’étoile « Glow » qui nous éclaire d’une lumière subtilement Heavy, mais fondamentalement Rock dans les rayons. Ni pause, ni temps mort, en termes d’inspiration et de respirations, et le meilleur de l’AOR émerge de l’irrésistible « Over Again », tandis que le bondissant « Jonny Redhead » balance d’un groove presque Punk pour nous ramener vers un samedi soir déchaîné passé à s’agiter.
Plus de trois décennies passées à attendre ont donc eu raison d’une inflexion d’un destin polisson, et ce premier LP témoigne d’une indéniable vivacité et d’une foi en la vie et la musique que rien n’a pu ébranler. Rien, sauf la mort tragique du regretté Paul Boyd, l’un des fondateurs du groupe, qui a fini par succomber à un cancer contre lequel il a durement lutté. Et quel meilleur moyen d’honorer sa mémoire qu’en écoutant cet album comblé de ses lignes de basse pleines de flair et d’une énergie d’enfer, lui qui de son paradis doit être si fier du travail accompli. Une belle histoire qui aurait mérité d’être épargnée par la tragédie, mais surtout, un extraordinaire album qui prouve que la jeunesse n’a pas d’âge.
Titres de l'album:
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Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
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