Premier album, et déjà une énergie du tonnerre pour ces américains éclair qui nous gâtent avec leur premier album. DENIAL OF LIFE, après deux démos bien senties dans l’underground se lancent enfin sur le long-terme, développant de belles qualités Thrash tendant sérieusement vers le Crossover le plus velu. Nous en venant de Tacoma, ces quatre musiciens sans compromis nous proposent donc un sacré voyage dans le temps, évoquant les souvenirs d’EXCEL, D.R.I, mais aussi les réminiscences plus contemporaines des GAMA BOMB et autres TOXIC HOLOCAUST.
N’allez pas pour autant croire à la pantalonnade mosh, les américains abordant leur art avec tout le sérieux indispensable à une œuvre Crossover pérenne. Spencer (basse), Nicky (batterie), Logan (guitare) et Brenna (chant) nous font donc le coup du Thrash chanté par une femme hurlant son malaise, et nous ramènent sur les côtes US et allemandes des HOLY MOSES et DETENTE, en version toutefois beaucoup plus pondérée. Pas question ici de se laisser embarquer dans un manifeste hirsute à base de gueulantes et de BPM affolés, mais bien d’un Thrash intelligent tirant autant sur le Heavy que sur le Hardcore, agrémenté de riffs bien gras, mais aussi de fluidité rythmique imparable.
No Reason en a donc un sacré paquet à mettre en avant, puisqu’il ne bouscule jamais gratuitement. On comprend cette optique dès le premier morceau, ce « Shadow Self » qui entame la course en tête grâce à des saccades traditionnelles, et ce chant unique, acide, légèrement teenager sur les bords, mais enflammé, exhorté, et époumoné. On se demande même à quel moment cette pauvre Brenna va tomber en apoplexie, tant ses inflexions rappellent celles de notre cher Robert Gonnella d’ASSASSIN, mais aussi la clique Hardcore des CLOSET WITCH et autres porte-parole d’une génération mal née.
Et si l’on prend note de la modération du groupe, on réalise aussi tout son classicisme, titre après titre, pour un répertoire qui se veut l’écho inévitable des années 80. De l’efficacité au détriment de l’originalité donc, pour un produit Thrash manufacturé avec amour, et mis sur le marché en toute conscience. Mais une efficacité vraiment probante, explosive, qui ose des titres en concentré de hargne, comme cet « Asphyxiation » qui mérite bien son nom en nous plongeant dans une apnée des sens.
De la modération donc, mais aussi quelques réactions épidermiques valant leur pesant de violence, entre Thrashcore et Fastcore (« Downfall »), contrebalançant merveilleusement des inserts volontiers plus développés, agrémentés de samples et témoignages de capacités individuelles non négligeables (« Cruzified »). De tout pour tout le monde, mais pas en version auberge espagnole, plutôt en mode YMCA américain rempli d’anciennes gloires Crossover, prêtes à divulguer leurs secrets à la nouvelle génération.
A chacun de dénicher son entrée préférée, puisque malgré une cohérence indéniable, No Reason se veut aussi diversifié que possible, entre Street-Thrash en flip (« Disassociate »), ou assombrissement d’un avenir déjà pas terriblement prometteur (« Labyrynth »).
Beaucoup de qualités donc, une belle lucidité traditionnelle, pour un effort de groupe qui mérite amplement d’être mis en avant. On pense parfois au SUICIDAL le plus culte tapant le bœuf avec les MAID OF ACES (« Scheming To Suffer »), on se souvient des débuts de la scène new-yorkaise et de celle de Venice, et on accepte ce legs traité avec déférence et respect.
Je concède quelques préférences personnelles, envers le lourd et emphatique « Bloodsaint » et l’intermède très Rocky George/Alex Skolnick « Cold Steel », mais l’album se tenant comme un tout indivisible, autant avouer qu’il ne fera pas beaucoup de déçus. J’accorde donc aux DENIAL OF LIFE la palme de la nouveauté ad hoc, évidemment prévisible, mais enthousiasmante. De quoi passer une fin d’été bermudé, casquetté et basketé.
Titres de l’album :
01. Shadow Self
02. Asphyxiation
03. Downfall
04. Cold Steel
05. Antifreeze
06. Bloodsaint
07. Cruzified
08. Disassociate
09. Labyrynth
10. No Reason
11. Scheming To Suffer
12. Life In Shambles
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