Décidément, l’âge d’or du Speed/Thrash n’en finira jamais d’inspirer les jeunes générations…Quand je vous disais que cette époque avait quelque chose d’unique, un élan formidable qui n’a aucun équivalent dans les autres sous-genres du Metal, Hardcore mis à part bien sûr…
Aujourd’hui, c’est en Italie que nous allons chercher notre pain béni, matérialisé par le premier longue durée d’un quatuor qui n’a pas le médiator dans sa poche, et qui a su s’inspirer des grandes légendes tout en commençant à écrire la sienne.
Cette légende a justement débuté à Gênes, grand port Italien, lorsqu’Alessio Gaglia, guitariste chanteur, s’est mis en quête de compagnons de jeu partageant son amour d’un Metal puissant et mordant.
Une fois la bande réunie (en compagnie de Giorgio Vianson à la basse, de Samuele Della Valle à la guitare et de Nicolo Parisi à la batterie), DEVASTATION INC. commence à sérieusement répéter pour mettre au point son numéro, et un an plus tard, une première démo éponyme voit le jour, avec trois morceaux bien sentis dans un créneau Thrash précis, dont un hymne imparable, « One Word : Destroy ! », devenu leur leitmotiv.
On retrouve d’ailleurs les trois saillies sur ce premier LP, No Way for Salvation, qui sait se montrer efficace tout en développant de belles qualités originales.
Pas de salut hors du Thrash velu ? C’est un peu le message de ces quatre Italiens, mais si leur nom pourrait faire penser à une adaptation transalpine du « Damage Inc. » de METALLICA, c’est bien ailleurs qu’il faut chercher leurs influences, même si le parfum rétro de Kill’Em All trouve écho dans les sillons de ce CD béton.
A la lisière de la forêt Thrash mais encore un pied sur le sentier Speed, les DEVASTATION INC. ne jouent pas les braconniers bourrés, mais bien les snipers affutés. Avec un tel patronyme, nous serions en droit d’attendre une boucherie bien réglée et sanglante comme des premières règles d’été, mais il n’en est rien, et si la puissance prédomine, la finesse ne fait pas grise mine.
Alors les références affluent évidemment, et d’ailleurs, « One Word : Destroy ! » nous aiguille doucement sur la piste OVERKILL, pour cette utilisation d’une basse gironde et brillante aux accents Hardcore, mais fausse alerte, les Italiens sont bien Metal, et ne traînent pas longtemps sur le sentier de la guerre urbaine.
Pour être un peu plus clair, on s’imagine bien évidemment un EXODUS des premiers jours, plus gras que fluide, un AGENT STEEL qui aurait enfin décidé de jeter ses tics lyriques dans la poubelle de l’opéra, ou même un mélange explosif et de première bourre des HOLY TERROR et FORBIDDEN, pour cette juxtaposition de thèmes diablement Heavy et de ruades Thrash bien senties.
Et le quatuor se montre à l’aise, quel que soit le terrain. Ils portent cet art de l’allusion au pinacle lorsqu’ils se décident à lâcher une compo aussi fatale que « Behind The Riverside », portée par un riff ultra redondant qui meuble les trois quarts du morceau avant qu’un solo homérique ne déclenche l’accélération foudroyante. Un peu HEATHEN pour cette façon d’amener une acmé de violence avec beaucoup d’intelligence, l’approche des Genevois est bien rodée, même lorsqu’ils se décident à laisser leur instinct énervé parler sur de petites perles bien véloces comme ce terrassant « Fast As A Fuckin’ Bullet », digne du meilleur DESTRUCTION qui reprendrait du OVERKILL (encore une fois, décidemment…).
Mais comme je le soulignais précédemment, ces diablotins du riff malin savent aussi distiller le suspense sur un timing moins serré, et s’inspirer des TESTAMENT pour insuffler beaucoup de mélodies à leur Metal maudit, et le final dantesque « Between Dream and Nightmare » de le démontrer en sept minutes et quelques.
Gros travail de la rythmique, et surtout de Giorgio à la basse, qui occupe le terrain avec une belle présence à la Steve DiGiorgio, mais une fois de plus, c’est le travail incroyable des guitares qui surprend, tant en staccato qu’en solo, et les six-cordes brûlent et brillent de mille feux dans un ballet ininterrompu à la saccade glorieuse.
Des avancées franches toujours agrémentées de breaks soupesés au gramme Heavy près (« Troops From Hell », « Justice Pattern », le plus FORBIDDEN du lot), mais aussi des tueries intégrales qui disposent d’un arsenal de riffs accrocheurs qui font très mal (dans le genre, « For The Liberty I Kill » est un exemple fatal, avec sa farandole de saccades démoniaques et son break central groovy comme une manchette de maniaque), en gros, tout ce qui a fait du Speed/Thrash un style vraiment à part, ni vraiment l’un, ni totalement l’autre, mais combinant les qualités des deux en les expurgeant de leurs défauts les plus flagrants.
Avec en plus une production absolument parfaite signée par Fabio Paolombi aux Black Wave Studios de Gênes, une pochette confiée aux bons soins de Mario Lopez (EVIL INVADERS, SABBAT), No Way for Salvation frise la perfection dans le style et nous replonge dans notre nostalgie adolescente, sans négliger les impératifs de son époque.
Des musiciens exemplaires, droits dans leurs baskets, qui ne jouent pas plus qu’il ne faut, tant en termes de technique que de timing.
Avec huit morceaux pour trente-huit minutes, ce premier album est une grenade lâchée à la face du Thrash vintage, et qui explose quand il faut, sans faire de dégâts inutiles.
Décidément, l’âge d’or du Speed/Thrash n’en finira jamais d’inspirer les jeunes générations…En Italie, comme ailleurs, on n’a pas la mémoire plus courte que les cheveux, et les DEVASTATION INC. n’ont pas fini de réduire les scènes et vos oreilles en cendres…
Et n’oubliez pas, un seul mort d’ordre.
Destroy !!!!
Titres de l'album:
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