All for none and None for All.
En gros, du chacun pour soi, tendance solide en ces temps d’égoïsme, de repli sur soi, et d’absence totale d’empathie. Les suisses de COMANIAC se laissent donc porter par l’air du temps, pour un quatrième album qui sent bon la fameuse maturité tant recherchée par les artistes confirmés. Et le quatuor l’est, avec sa grosse décennie de carrière, et ses trois premiers longue-durée célébrés par la critique et le public. Et trois ans après Holodox, les revoilà pour une nouvelle salve de morceaux aussi teigneux que mélodiques. Contraste qui a du sens, tant les suisses manient à merveille l’art de la nuance.
COMANIAC, c’est le Thrash qui en est, assurément, mais pas seulement. On s’en rend compte assez rapidement, tant les guitares abattent un travail de titan, et ne vous fiez surtout pas à leur photo promo. Ces mecs-là sont tout sauf des rigolards à la GAMA BOMB/MUNICIPAL WASTE, mais dégagent la même énergie. Le meilleur des deux mondes donc.
Jonas Schmid (chant/guitare et seul membre d’origine), Stefan Häberli (batterie), Valentin Mössinger (guitare) et Tom Zürcher (basse) reviennent donc pour un tour d’horizon des nouvelles du monde, qui ne sont pas fameuses. Leur Thrash hautement mélodique fait toujours mouche du premier coup, à tel point qu’on se demande parfois si toute l’affaire ne reposerait pas sur des bases Power Metal épicé de quelques fantaisies rythmiques et d’un chant bien méchant.
Mais le boulot immense abattu par le cogneur Stefan Häberli permet de raccrocher les wagons à la locomotive SLAYER, via le conducteur Dave Lombardo, et le reste de la bande assure les arrières et la stabilité du trajet en empruntant tout autant au jeune TOXIK qu’à un BLIND GUARDIAN bien agacé par des mouches qui lui tournent autour.
Inutile donc de craindre l’énième sortie rétro-Thrash du mois. Si les suisses aiment regarder en arrière, c’est pour mieux aller de l’avant, ce qu’une composition aussi épique qu’expéditive comme « None for All » souligne de son caractère fougueux et précieux. Quelque part dans le sillage d’ANNIHILATOR et de la scène suédoise des nineties, None for All oppose des harmonies triées sur le volet à des accès de rage contrôlés, ce qui aboutit évidemment à un cocktail revigorant. D’autant que le quatuor ne rechigne pas à accentuer sa sensibilité le temps de quelques mesures, pour redonner ses lettres de noblesse au mythe de la power-ballad amère et vicieuse (« Long Life Doll », le TESTAMENT de la première moitié des années 90 acceptera le parrainage avec beaucoup de fierté).
Et quel plaisir de pouvoir écouter un album dont on ne devine pas tous les arguments au bout de quelques minutes. Aussi professionnel que passionné, ce quatrième disque est d’une haute teneur en technique et inspiration, et nous ramène aux plus grandes heures de la violence fluide des DEATH ANGEL, FORBIDDEN et autres FLOTSAM & JETSAM.
« Start the Madness » et « Eye to Eye », manifestes de vitesse très crédibles, permettront aux plus agités de se secouer les puces, avec toujours en exergue, ces saccades traditionnelles revisitées nouveau siècle. Animé d’une saine énergie Hardcore sur ses crises les plus sévères, COMANIAC louvoie entre Thrash technique et Metal tactique, et propose de véritables chansons, et non de simples calottes assénées comme autant de vérités absurdes et stériles.
On apprécie ces intros qui plantent le décor, ces plans qui se succèdent en toute logique mais qui laissent place à quelques libertés Heavy (« Nothing but Lies » accrocheur, mais suintant de terreur Techno-Thrash). Un peu HEATHEN dans l’esprit, quelques accroches à la METALLICA des grandes années, mais une foi sans limites en une musique aussi complexe qu’efficace, qui évite tous les clichés les plus éculés d’une scène californienne plagiée jusqu’à la moelle.
Si l’originalité se cache dans les détails, None for All déroule quelques figures intéressantes et acrobatiques. « Between the Stars » en témoigne de son hommage conjoint à MEGADETH et OBLIVEON, et si la surprise finale romantique de « Self Sacrifice » étonnera les amateurs de final épileptique et explosif, cet épilogue restera la façon la plus logique de refermer le chapitre ouvert par un album relativement unique en son genre en 2023.
Beaucoup de plaisir donc, pour une écoute passionnante, qui cite les grandes influences, mais dont les géniteurs assument leur part de féminité. Aucune connotation sexiste dans cette formule, mais bien l’assertion d’une fragilité cristalline, qui permet à None for All de s’adresser à tous les publics sans avoir recours à des astuces putassières et grossières.
Comme les ficelles habituelles du Thrash old-school qui ne se creuse plus vraiment la tête.
Titres de l’album:
01. Eye to Eye
02. Desolation Manifest
03. None for All
04. Long Life Doll
05. Start the Madness
06. Nothing but Lies
07. Breakdown Rite
08. Between the Stars
09. Self Sacrifice
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