J’ai tendance à me méfier lorsque je tombe sur des groupes estampillés « Avant-garde Black Metal » ou « Experimental Black Metal ». Spécialement lorsque ce sont des one-man bands, puisque ces étiquettes permettent souvent de cacher le manque d’inspiration par une propension à faire plus de bruit - et n’importe comment - que son voisin. Alors, gare aux déconvenues, et il convient de séparer le bon grain de l’ivraie au moment de se montrer enthousiaste.
Et comme VASSUS s’est montré plus que généreux depuis son émergence, il faut savoir si cette prolixité est synonyme de qualité, ou bien de bavardages stériles et sans aucune portée artistique.
Depuis l’année dernière, le musicien anglais a produit pas moins de quatre albums. Vous me direz que dans le même laps de temps, Mories est capable d’en composer le double, mais la méfiance reste de mise. A quoi s’attendre de la part d’un musicien aussi expansif, et surtout, comment aborder son œuvre sans avoir à se fader l’intégralité du répertoire ? J’ai donc fait ce que je sais faire de mieux, et j’ai abordé le problème par la face sud. J’ai donc écouté ce dernier disque, produit en juillet dernier pour me faire une idée, bien que la pochette en mode tapisserie me donnait quelques indications précieuses.
Alors, Folk Black ? Conceptual Black ? Extreme Black ? Un peu tout ça, beaucoup d’intensité, une propension à jouer avec les limites du chaos, pour un album au métrage raisonnable, constitué de neuf pistes courtes pour moins de quarante minutes de musique. Et une fois avalées ces trente-huit minutes, un constat se dessine. VASSUS n’est pas vraiment un chantre de l’avant-garde, mais plutôt un iconoclaste qui butine les fleurs du mal pour polliniser son univers.
Difficile dès lors de comparer le projet à des ensembles existant, même si le spectre d’un Raw Black se dessine doucement à travers une bordée de riffs étranges et d’arrangements bizarres. On sent des mélodies en filigrane, on respire la violence par tous les pores, et comme une chanson de geste du moyen-âge, Nortmanni Ambuscader raconte son histoire en tablant sur une production hermétique, essoufflée et brouillonne. Pour en accentuer les mystères ?
C’est une possibilité.
Néanmoins, avançons prudemment avant d’accorder le trophée de la sortie la plus décalée du mois. Car en réfléchissant bien, tout ceci ressemble méchamment à un Black classique d’obédience médiévale, noyé dans un son compact, sans nuances, et sans autre dynamique que celle de la distorsion excessive. A la manière d’un défricheur des années 90, VASSUS respecte les codes du BM originel, mais les détourne à son compte. En découle un album cryptique, furieusement puissant, mais linéaire dans le développement, et pas forcément plus avant-gardiste ou expérimental qu’une sortie lambda.
Ce qui n’implique pas forcément un manque d’intérêt. L’ambiance est sèche, semble datée de plusieurs siècles, comme un artefact retrouvé durant des fouilles archéologiques. A la manière d’un tombeau découvert par hasard, et ouvert après des siècles d’oubli, Nortmanni Ambuscader explose de sa poussière, et nous brouille les sens, comme une malédiction revenue du fond des temps.
On apprécie alors une suite logique de morceaux s’imbriquant les uns dans les autres, de façon très homogène, et on se délecte de ce chant particulièrement éprouvant pour les nerfs.
De là à s’agenouiller face à tant d’audace, il y a une génuflexion que je me refuse d’accorder. Carré, suffisamment brouillon pour poser de fausses questions, grandiloquent dans l’ascétisme, ce quatrième album est solide, intéressant, mais l’énigme est assez facile à résoudre, malgré les arguments promotionnels tablant sur une originalité indéniable.
Nous sommes quand même loin de la meute la plus dangereuse du créneau, celle qui repousse les limites en absorbant plusieurs styles pour régurgiter une pâtée au goût singulier. Mais il est tout à fait possible d’adhérer au propos, pour peu que le Black produit à la louche soit votre tasse de fiel.
Je suis certain que VASSUS a déjà un autre album dans ses cartons, et il est évident que nous entendrons parler de lui dans un futur très proche. A vous de voir si l’attente en vaut la peine.
Titres de l’album:
01 The Confessor, The Saxon and The Bastard
02 Exile
03 An Oath Made in Bondage
04 Harold II
05 The Death of Hardrada
06 Nortmanni Ambuscader
07 Our Stand Upon the Hill
08 Arrow of Fate
09 William I (Deo Gracia Anglia)
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