Mazette, matez-moi cette pochette !!! Je peux, sans prendre le risque de passer pour un abruti, la nommer pochette sexy de l’année, en reluquant cette magnifique pin-up aux courbes affriolantes qui semble vouloir nous inviter à une drôle de séance, à base de daïquiris et d’instincts assouvis…Malheureusement pour nous elle cache aussi une tragédie, puisque ce groupe visiblement n’est plus, n’ayant pas survécu au décès de son chanteur. Et à l’écoute de ce premier LP aux entournures bien gonflées, j’avoue que c’est fort dommage, parce que ces canadiens avaient la rage, mais aussi un sens certain de la mélodie, qu’ils exploitaient tout au long de compositions explosives, teintées d’un Hardcore incisif. So, rest in peace Chad Smith, toi l’homonyme d’un batteur fameux, qui semblait vivre jusqu’au fond des yeux, et t’investir dans ta musique sans penser aux lendemains pluvieux. Ce qui doit l’être actuellement, c’est le regard de tous ceux qui t’ont connu, et surtout celui de tes frères d’armes de BROTHERS IN ARMS, avec lesquels tu jouais un Core incendiaire, de ceux qui donnent envie de s’ouvrir une bière et pogoter fier. Alors, pour célébrer ta mémoire, quel plus bel hommage que de parler de ta musique, aussi exubérante qu’elle n’était tonitruante, et faisant référence aux plus grandes influences du genre, celles que tu nommais sur la page Facebook du groupe. Au choix, PROPAGANDHI, SNFU, MINOR THREAT, BLACK FLAG, THE BRUISERS, en gros la quintessence d’un Punk organisé, mélodisé, et apte à séduire les plus exigeants des maniaques du décibel mal peigné.
Les BROTHERS IN ARMS avaient donc mis toutes les chances de leur côté. Outre donc cette fameuse cover à faire fondre le plus endurci des cartoon lovers, les canadiens (Chad Smith – chant, Michael Slade – guitare/chœurs, Adrian Marsden – basse/chœurs et Jason Sokulski – batterie/chœurs) savaient utiliser des rythmiques enlevées pour soutenir des riffs déchainés, agrémentant cette folie ambiante de chœurs l’étant tout autant, pour une symphonie de violence toute en bonhommie, évoquant l’écurie Epitaph tout autant que le NYHC, dans un même élan de brutalité sympathique et enlevée. En distillant une bonne poignée de morceaux bien brutaux, mais mâtinés d’un esprit frondeur et joueur (notamment dans ces interludes made in Looney Tunes), le quatuor de Vancouver réussissait à réconcilier le Hardcore le plus ludique et celui plus lunatique, tentant même le coup de l’hymne fatal et paillard via « Burger With No Bun », aussi empreint de la culture straight des MINOR THREAT que du populisme des NO FX. En gros, de la bonne humeur, du positivisme, mais aussi une culture étendue leur permettant de rester crédible même dans les instants les plus délire. Mais n’est-ce pas comme ça que nous aimons notre Hardcore, lorsqu’il sait s’attacher à des riffs de la mort, très Metal, comme celui vital de « Revenge », aussi entrainant et contaminant qu’un mosh-pit local envahi de créatures animales gesticulant dans tous les sens et remuant les bras en urgence. Beaucoup de fun donc, pour une affaire traitée avec le plus grand des sérieux, et qui démontrent que des musiciens talentueux peuvent à peu près tout se permettre pour peu que leur inspiration se démène.
Ici donc, pas de référence aux DIRE STRAITS et leur album réclamant son MTV, mais plutôt une gigantesque party, démarrant sous les auspices très speed de « Bottle It Up », aussi débordant de testostérone qu’il ne laisse s’exprimer une basse brillante qui sonne, et des chœurs collégiaux qui tonnent. Une valse dans l’univers si fermé du Hardcore de tradition, qui de temps à autres sait s’adapter à des volontés d’ouverture harmonisée, et qui nous séduit de ses coups de boutoirs bien appuyés, sans oublier de nous rassasier de refrains à reprendre main dans la main. Une certaine idée de la violence virile en amitié, de celle qui unit des frères de sang et de rang, qui une fois ensemble parviennent à transcender le classicisme d’un style pour le rendre encore plus pertinent. Certes, parfois le ton s’emballe, lorsque les fuck de « Sluts » résonnent dans la pièce pour remplir l’espace vide de stupre, mais ces gus-là sont si convaincants qu’on se laisse prendre au jeu, en hurlant des « and we fuck » jusqu’à ce que les voisins appellent les gendarmes de bon matin. Pas grande chose de notable à souligner, puisque tout est parfait, et joué avec les tripes et le sourire, et « Substance Abuse » de réconcilier la Pop des 60’s et le Core des 80’s, avec ses chœurs angéliques et sa harangue vocale atomique, pour un tube en puissance à ridiculiser les GREEN DAY, YOUTH OF TODAY et autres chantres d’un Core adapté aux turpitudes d’un marché toujours en quête de reconnaissance commerciale plus ou moins avouée. Chacun s’emparera de son morceau préféré, mais le marché est vaste, et laisse le choix entre les « Porno Mags », et l’« Anarchy », cette même anarchie qui rendait les MADBALL si sûrs de leur fait, et dont on retrouve ici la véhémence la plus insolente, toujours articulée autour de ces enchevêtrements de backing vocals décidément très bien gérés.
Mais les BROTHERS IN ARMS c’est ça, et j’utilise le présent à dessein tant leur musique est vivante et semble défier la mort à chaque instant. On y sent la motivation d’une jeunesse qui n’a rien à perdre et qui se lance à corps et cœur perdus dans sa passion, sans se soucier du lendemain. Alors, on fait gicler les graves via quatre cordes bien lourdes, on fait briller les médiums via une six-cordes pas si polie qu’elle n’en a l’air, et on enrobe le tout dans un bon paquet de couches de voix qui sonnent comme les haut-parleurs de la contestation, mais aussi de la fête qui ne se pose pas de question (« The Plague »). Mené à un rythme d’enfer, ce Nostalgia Porn est une véritable branlette sonore, qui célèbre l’onanisme de circonstance, et qui finit par gicler à la face de la société via un Speed affolé (« Little Green Men »). Le périple se termine par un hommage à peine déguisé, « Chad Smith », sorte de stand-up sur fond de Jazz bien smooth, qui achève l’album sur une note étrange, en demi-teinte, comme si la vie finalement, finissait toujours par reprendre ce qu’elle a donné.
Mais en tout cas, et en tant que dernier salut, Nostalgia Porn est une énorme fête du Hardcore velu, mélodique mais chenu, qu’on écoute les dents bien voyantes et le geste euphorique. Une musique qui respire la vie par tous les breaks, et qui laisse un sentiment de plénitude et d’adolescence retrouvée. Pas difficile non plus de s’imaginer la partager avec cette splendide pin-up affichée, qui outre nous aguicher, nous donne la banane…de bon matin. Mais quoi de plus normal…
Titres de l'album:
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21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
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Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
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