C’est avec un immense plaisir que je retrouve aujourd’hui les lyonnaises THE FOXY LADIES, cinq ans après avoir chroniqué leur premier album Backbone. Des retrouvailles plus ambitieuses qu’on aurait pu le penser, et qui excusent d’ailleurs le long silence qui avait suivi la sortie de leur précédent chapitre. Et croyez-moi, cinq ans sans ces filles-çà, c’est fichtrement long.
Et pour cause, puisque leur Rock alternatif aux subtiles touches Punk et Pop est aussi rafraichissant qu’un Tang orange en été. Et alors que nous les avions quittées débordantes d’énergie et prêtes à en découdre avec la société et l’industrie musicale, nous les retrouvons débordantes d’énergie et prêtes à en découdre avec la société et l’industrie musicale. Evidence ? Dans leur cas bien sûr docteur Watson, et Not Sorry, de son seul titre, en dit long sur l’esprit de ces musiciennes pas prêtes à faire la moindre concession au biz’, et encore moins à la société patriarcale.
Mais ici, foin de revendication #metoo, puisque Not Sorry se veut concept sur l’apocalypse à venir. Une apocalypse qu’on craignait nucléaire dans les années 80, et qui aujourd’hui, se travestit en catastrophe naturelle à l’échelle mondiale, avec fonte des glaces, noyade des côtes, tsunamis et ouragans à répétition, sans parler de ce bouclier de chaleur qui fera fondre les peaux les plus tannées.
THE FOXY LADIES ont donc concentré leurs efforts sur les ambiances proposées, qui sont aussi bouillantes que celles de leur précédent album. Gabi Sam (chant), Lucianne Wallace (guitare), Emilie Mathey (batterie) et Alexis Parison (basse) sont donc remontées comme des pistes noires en 2022, et Not Sorry fait la part belle à l’impolitesse musicale pour diffuser un message pour l’instant fictif, mais qui ne devrait pas tarder à devenir réalité. Une triste réalité pour nous tous.
Impeccablement produit, avec un son faisant la nique à bien des artistes internationaux reconnus, Not Sorry est un manifeste de singularité, et une affirmation d’identité. Alors que Backbone gardait une certaine naïveté dans sa mise en forme et son expression, Not Sorry est une affaire professionnelle et pourléchée de bout en bout. Mais cette transition ne se fait pas au détriment de l’énergie, toujours aussi viscérale, et simplement concentrée pour être encore plus effective.
Le quatuor a voulu diluer les choses dans des approches multiples, comptant sur sa capacité de diversité pour séduire un public bien plus large qu’une simple fanbase Punk. Si les influences n’ont pas vraiment changé, entre Rock et Metal alternatif, Post Grunge, Pop Punk et Punk Rock, la façon de les gérer est beaucoup plus probante, ce qui permet à ce deuxième album de se révéler sous un jour plus complet. On trouve donc de tout, tout au long de ces onze morceaux, qui ont tous une indéniable unicité. Evidemment, les lourdes charges sont encore nombreuses, mais lorsque le groupe tamise les lumières pour nous raconter des histoires d’amours étranges et des gobages de pilule du bonheur, le ton devient plus intime, avec des sons bizarres, une humeur à fleur de peau, pour un hit incroyable rappelant le meilleur des STOLEN BABIES (« Weird Loves / Blue Pill »).
Not Sorry est donc bien un album frondeur, mais qui a les arguments de sa morgue. A l’image des 7 WEEKS qui ont construit leur monde touche par touche, les FOXY LADIES ne brulent pas les étapes, même si ce pas en avant est une avancée non négligeable. On encaisse pour la forme les brulots les plus immédiats, « Blossom with the Moon », limite Nu Metal, « Oh my God », effronté comme des MAID OF ACE en roue libre, « City Hunter », chasse du conte Zaroff post apocalyptique et juvénile, mais ce qu’on remarque surtout, c’est cette emphase mise sur les morceaux plus atmosphériques, qui séduisent de leurs ambitions sans laisser de côté la raison d’un Punk Rock instantané et sincère.
Ainsi, « Conquest of the Sun », admirablement bien servi par la voix enfantine et acidulée de Gabi Sam, est un mantra qui explose au soleil de la conscience, et « Lonely Bones », plus Metal que d’ordinaire, contribuent à faire de cet album une œuvre riche et pleine, très éloignée d’un postulat de jeunesse craché comme un slogan facile.
La maturité ? C’est une possibilité, et pourtant, les filles ont gardé cette rage palpable intacte, sans se compromettre, mais en laissant parler leur nature profonde. En résulte le meilleur album de leur courte carrière, un disque qu’on se passe et qu’on se repasse, qui cache des détails remarquables et une envie générale débordante.
Not Sorry ?
Il n’y a en effet pas de quoi être désolé d’avoir sorti un truc pareil, bien au contraire. De plus, je ne suis même pas sûr que les FOXY LADIES s’excusent quand elles ont tort. Il n’y a donc aucune raison de le faire lorsqu’elles ont raison.
Titres de l’album :
01. Blossom with the Moon
02. Oh my God
03. Vulture Dance
04. My Fault
05. Conquest of the Sun
06. City Hunter
07. Find a Way
08. Lonely Bones
09. Weird Loves / Blue Pill
10. Fine
11. Anthroposin
Bravo !
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