Il est de notoriété publique que le Rock, le Hard Rock, le Party Rock et les Australiens, ça fait…un. Je ne vais pas me lancer dans une hagiographie de la culture musicale locale, si vous n’avez pas les oreilles bouchées depuis les années 70, les noms d’AC/DC, de ROSE TATOO, de Jimmy Barnes, et d’AIRBOURNE ont quand même du vous les faire siffler plus d’une fois…
Le Rock austral, contrairement à bon nombre de ses scènes concurrentes/amies, à un avantage solide. Il est direct, sans chichis, et la plupart du temps, salement efficace et apte à lâcher des riffs hautement mémorisables, qui s’incrustent dans vos neurones jusqu’à les persuader que vos jambes et votre tête sont autonomes.
Alors, lorsqu’un nom se rajoute à la longue liste des héros locaux, on sent que l’affaire sent bon et qu’on va encore s’en payer une bonne tranche…
Enfin, nouveau nom, façon de parler puisque celui des TORRENTIAL THRILL existe depuis 2002, dans le feutré, vu que leur premier album n’a vu le jour qu’en 2015, et que la presse internationale s’en est fait des gorgées chaudes de Rock incendiaire et de Hard lapidaire.
2015 donc, sortie de Mars, premier opus de ce quatuor qui n’a ni froid aux yeux, ni aux guitares (Malk – chant et guitare, Steve – Lead et chœurs, Matt – batterie et Knoxy – basse), et si le patronyme du Dieu romain de la guerre a été choisi à l’époque pour trôner sur la cover de leur premier méfait, dites-vous que ça n’a rien à voir avec le hasard.
Ces cowboys australs mènent en effet une bataille rangée contre la monotonie musicale et la mièvrerie fatale, à grands coups de rythmiques franches, de refrains qui s’emmanchent et de couplets qui s’épanchent, un peu dans le style de nos BLACKRAIN en beaucoup moins poppy, avec cette touche scandinave des D.A.D qui savent toujours s’amuser d’un rien et bricoler des hits improbables de leurs petites mains.
Pas forcément gentils crétins ni bourrins sans lendemain, les TORRENTIAL THRILL assument toutes les facettes d’un Hard-Rock in your face, sans dissimuler une nature sensible qui les entraîne sur le terrain des ballades pas forcément lacrymales, mais qui font quand même mal à leur petits cœurs de rockeurs.
Oui, le cuir ça colle, mais lorsqu’on l’enlève, l’émotion décolle et les mélodies racolent, sans tremper leur plume dans la guimauve allergique à l’alcool.
L’alcool, la sève qui décolle, ce Nothing as It Seems au titre trompeur en est justement gorgé. Et contrairement à ce que ses mots semblent suggérer, il est exactement ce qu’il est, à savoir un excellent album de Hard-Rock à tendance party & Glam, plus sérieux et consistant que la moyenne, mais plus inspiré par les modes US et Anglaises que par le soleil d’Australie qui s’est finalement tapi derrière les persiennes. Non que l’énergie soit diluée dans du bourbon bon marché, mais autant être franc et avouer que ce second album aurait pu voir le jour à la fin des années 80 du côté de L.A sans que personne n’ait rien pu remarquer. Il reste dans la droite lignée du précédent, avec cette succession d’hymnes au présent qui assument leur passé, se la joue Rock qui glisse ou Heavy plein de malice, mais bastonne, cartonne, disperse les décibels façon restes fumants d’une adolescence rebelle, et ressuscite l’esprit des L.A GUNS, des GUNS tout court aussi, ou du CRÜE évidemment.
Difficile en tout cas de résister à l’exubérance de morceaux qui vous collent en transe, à l’image d’un burner comme « Waking The Neighbours » qui risque en effet de foutre un sacré souk dans votre quartier, avec son up tempo piqué de riffs bétonnées, et coulés dans une basse ronde comme les courbes de cette voisine décidément bien gironde.
D’ailleurs, question entourage, pour les TORRENTIAL THRILL, le monde musical ou pas n’est qu’un immense zoo, où les singes ont depuis longtemps appris à faire la grimace et ou le Sleaze jamais ne s’efface, dans un SKID ROW style qui laisse des traces (« Human Zoo »).
Les bougres semblent d’ailleurs très à l’aise avec le binaire en vogue dans leur pays d’enfer, puisque « Wild Child » en assume l’héritage sans ambages, et se veut plus groovy sec qu’un whiskey oublié par les frangins O’Keeffe au bar d’un festival.
« Hail Mary », ne fait certainement pas allusion à la vierge sans mari, mais multiplie les accélérations, les couplets lourds comme les barreaux d’une prison dont on s’évade pour de bon, et les licks de guitare qui explosent des chœurs hurlés à l’unisson. Vous avez dit GUNS ? Un peu oui, comme si Axl avait fait un long séjour en HP dirigé par les mecs de KIX en pleine descente de déraison.
Mais je vous le disais, la furie n’empêche pas d’être un tantinet soumis à la mélodie, ce que démontre avec brillance « Nothing As It Seems », qui doit plus son emphase romantique à SKID ROW qu’aux PEARL JAM, et qui se veut plus power ballad qu’un hurlement de Phil Anselmo ou Sebastian Bach à peine remis d’une peine d’amour les ayant laissés sur le carreau.
Avec sa production signée Matt DÁrcy aux Basin Studios, Nothing as It Seems n’est pas un trompe l’œil, mais bien une énorme révélation, celle qui affirme avec raison que le Rock Australien n’est pas forcément directement en lien avec les légendes de son histoire, mais aussi en phase avec un Hard-Rock californien très bavard.
Tentez l’approche « Not My President » qui de son intro calquée sur le « Beautiful People » de Manson le blafard, avance Heavy et pilonne gentil, mais en prenant soin de travailler ses harmonies.
Et si « Through The Fire » nous fait le coup de la ballade acoustique, c’est pour mieux l’électrifier façon TESLA, tandis que la conclusion « No Pretender » ose le dernier lâché de ballons et cotillons, au son d’un riff singeant le « Number Of The Beast » de MAIDEN, avant de partir en vrille pour une Rock party blindée de jolies filles.
Musiciens qui connaissent leur boulot, chanteur qui sait moduler pour ne pas rester palot, un peu Hard, un peu Sleaze, un peu Rock’n’Roll disease, les TORRENTIAL THRILL sont une attraction d’enfer qui vous fait décoller de terre pour vous transporter vers les paradis n’roll sans avoir besoin de piquer à tonton Angus ses histoires les plus folles.
Un groupe qui ne cherche pas la proverbiale aiguille dans la meule de foin et qui adapte les recettes US dans son coin, tout en gardant son point de vue très Australien. Et surtout, trois quarts d’heure de Hard Rock qui peut se vouloir Heavy tout en restant punchy.
Et des hits, des hits, qui affolent les demoiselles et rendent la vie plus belle…
Titres de l'album:
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