Attention, ce n'est pas là un petit groupe de jeunots qui se présente à nous. En effet, Heading West, publié en 2012 avait été mis en boite avec Beau Hill connu pour son travail avec RATT, TWISTED SISTER, EUROPE ou WINGER, ce n'est pas forcément un gage d'album exceptionnel, mais on aime à penser que le gaillard ne s'embarrasse pas de projet qui ne le servirait pas. En 2014, DEADLINE remet le couvert avec Fire Inside qui va ancré le groupe sur la scène Hard Rock internationale. Il faut dire que le Classic Rock développé par les frenchies lorgne assez largement vers David Coverdale et WHITESNAKE, Ronnie James Dio et BLACK SABBATH auquel ils rajoutent une modernité qui nous renvoie vers ALTER BRIDGE et une nouvelle scène anglaise qui intègre une bonne dose de Heavy old-school à la recette, à la manière d'un SCORPIONS également.
Ce Nothing Beside Remains doit donc être l'album de la confirmation et si le groupe n'est pas encore extrêmement connu dans nos frontières, un lien de parenté avec YANN ARMELINO & EL BUTCHO saute tout de suite aux oreilles que ce soit le très Dio "D.O.C." ou le plus AEROSMITH flirtant avec un SKID ROW/GUNS N' ROSES, "Fly Trap", la variété des tempo, des ambiances pour un album complet et très plaisant montre un groupe à l'aise dans l'exercice de l'écriture. Au final, cet album est assez dynamique d'ailleurs là où bon nombre glissent une bonne pelleté de slows pour essayer de niquer backstage, je ne signifie pas que ces 5 là ont fait vœu d'abstinence, mais il y a une âme résolument rock'n'roll sur cet album qui n'est pas qu'une façade.
Pourtant, on pourra regretter que les accents bien appuyés de Arnaud Restoueix envers les mimiques d'Axl Rose se fassent parfois trop présents comme sur la chanson titre mais surtout, la production de Thierry Velly pour le mixage au Totem Studio et le mastering de Brett Calda Lima (DEVIN TOWNSEND, MEGADETH, pourtant...) donne un aspect bien Rock et lisse à tout cela, la batterie ne ressort pas réellement et tout comme les guitares, tout cela manque cruellement de profondeur, à croire que des passages radio sont clairement dans le collimateur, alors ce n'est pas une tare mais avec une production plus sale et vivante, les titres auraient encore un peps supplémentaire qui pourrait faire adhérer bien des Metalleux à l'univers de DEADLINE qui se dessine au temps de la prohibition aux États-Unis, règlement de compte, échange d'amabilité à coup de pistolet et de coups tordus, un véritable univers Rock'n'roll version bad boys.
On remarque que le groupe prête une attention pointue à tous les aspects de leur art et c'est un vrai plus, de l'artwork à l'univers, la musique ultra produite sans tomber dans le Desmon Child-like tout de même, le quintet met tous les atouts de son côté et c'est là un effort qui n'est pas vain car si le propos est important, l'habillage l'est tout autant aujourd'hui, à l'heure où le premier coup d'oeil doit accrocher le "client". Et ce Nothing Beside Remains est clairement un album qui plaira aux amateurs de tous les groupes précités même si je ne peux m'empêcher de trouver dommage la facilité du titre sur les attentats du 13 novembre, "Silent Tears (November 13)", attention je ne remets pas en cause la sincérité de la démarche et le titre est d'ailleurs une réussite même si il commence sur une ballade des plus mieleuse, mais c'est devenu une telle évidence que ça en devient presque contre-productif. En tout cas, pas grand chose à reprocher à cet album, une personnalité affirmée, une écriture variée et efficacement Rock, un univers complet mais la production clean, quelques mimiques piochées à quelques autres chanteurs bien connus très appuyées et un style ultra répandu n'aide pas à faire de cet album, un disque sensationnel, mais si vous tombez dessus, il y a de fortes chances que vous vous laissiez séduire et vous auriez bien raison.
Track-listing :
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