Joe Amore fait feu de tout bois. Après nous avoir proposé son dernier projet familial A&MORE l’année dernière, annoncé la réédition des deux premiers albums de NIGHTMARE et préparé un concert avec la formation originale, le voilà qui revient par la grande porte via son projet le plus stable et ambitieux, KINGCROWN. Deux ans seulement après son dernier album, le quintet rempile donc pour onze nouveaux morceaux, enfermés sous une pochette sublime arborant un Poséidon impressionnant. La mythologie tient donc encore une place très importante dans la carrière du groupe, et si ce graphisme est la preuve d’ambitions sans cesse renouvelées, la musique en elle-même n’a pas changé. Tout au plus sonne-t-elle plus mature et plus fougueuse.
KINGCROWN (Joe Amore - chant, Ced Legger & Bob Saliba - guitares, Seb Chabot - basse et David Amore - batterie) se rapproche donc de ses influences et idoles en peaufinant un disque d’une beauté formelle indéniable. Produit par Simone Mularoni (DGM), Nova Atlantis relève la gageure de sonner aussi authentique que contemporain, et se place directement sous l’égide de références comme GAMMA RAY, HELLOWEEN, RHAPSODY, MASTERPLAN ou ANGRA. Ceci étant dit, ces comparaisons ne servent que de boussole grossière pour les néophytes perdus dans la forêt de la découverte, puisqu’en trois albums, le quintet a développé une forte personnalité, qui justement prend corps dans ce métissage entre avant-hier et demain.
La nouvelle Atlantide. Un pays imaginaire dont la routine est mise en chansons par des musiciens toujours aussi fougueux et passionnés. Instrumentalement inattaquable, vocalement transcendant, ce troisième longue-durée est une étape brillamment franchie par le collectif, qui sonne désormais européen, voire mondial. Il est bien loin le temps où les groupes français ramaient pour se contenter de copier leurs voisins allemands et leurs cousins américains et anglais, et le Heavy/Power frenchy est désormais respecté à sa juste valeur. Et KINGCROWN rivalise de talent et d’exigence avec des cadors comme STRATOVARIUS ou SYMPHONY X, allant même jusqu’à tâter du dramatisme SAVATAGE en plusieurs occasions.
Soudé, motivé, le groupe fonce droit devant, mais ménage quelques effets plus apaisants. Si la confrontation entre la puissance et les mélodies est toujours au centre des débats, si le classicisme des thèmes frappe toujours autant l’oreille, la mise en place, l’envie, la précision et l’ambiance surchauffée atteignent un point d’ébullition impressionnant, avec toujours en exergue cette collection de riffs à faire pâlir les scènes italienne et espagnole.
KINGCROWN n’étant pas du genre à passer par le pédiluve pour ensuite tremper ses orteils dans le grand bassin, c’est un plongeon en bonne et due forme qui vous attend sur « The Magic Stone ». Son ample et travaillé, fierté de jouer un Metal non édulcoré, et agressivité en blason doré. L’honneur est toujours la valeur de référence, et les cinq musiciens peuvent être fiers du travail accompli. Cette composition d’entame est tout ce qu’on attend d’un album de Heavy Metal à tendance Power Metal, avec cette petite touche symphonique qui fait briller les médailles. En deux ou trois titres, Nova Atlantis trouve sa place centrale dans la discographie royale du groupe niçois. Le soleil du sud brille toujours aussi fort, et si l’équilibre entre les forces en présence est exemplaire, on ne peut s’empêcher de se focaliser sur la voix de Joe, toujours aussi puissante et lyrique, d’une précision rare, et d’une profondeur qui donne le vertige. Enfant surdoué de la génération 80, Joe est le chanteur dont rêvent tous les groupes du cru, et prouve s’il en était encore besoin que les années n’ont pas de prise sur son organe.
Encore faut-il avoir un répertoire solide à défendre. Ce qui est bien sûr le cas, et avec « Letter to Myself », KINGCROWN s’offre un éventail largement ouvert, passant du symbolisme Metal à l’intimité d’une confession personnelle. Ces nuances sont la force d’un album qui la plupart du temps fonce bille en tête, en suivant un plan très élaboré.
Un plan découpé en séquences très nettes, avec quelques incursions en terre Hard-Rock noble et conquérant, « Judgement Day » incarnant justement la quintessence de ces petits pas de côté. La subtilité des soli, caressés ou balayés, cette basse gironde qui prend les devants lorsque l’intensité baisse d’un cran, et évidemment, cette utilisation magique de mélodies classiques, et ces cassures qui permettent de reprendre son souffle sont autant de marques d’un grand qui assume parfaitement son statut.
Le souffle épique de ce troisième volet est tel qu’il renvoie Tolkien dans les cordes à linge de Robert Plant. « A Long Way to Valhalla », ses chœurs foisonnants et son parfum automnal est une véritable leçon donnée à la concurrence, incapable d’atteindre ce degré de fragilité dans la force. Encore une fois, Joe joue avec la gamme de ses cordes vocales avec un brio incroyable, et nous entraîne dans un univers fantasmagorique, là où le mythe rejoint la réalité.
Ceci pour souligner à quel point Nova Atlantis est merveilleusement construit. « Souls of Travelers » vient taquiner le grand IRON MAIDEN sur ses propres terres, tandis que « Utopia Metropolis » se laisse aller au roulis d’un up tempo synthétique et souple dans l’éthique. Les compositions sont donc toutes animées d’une énergie qui leur est propre, ce qui rend l’écoute de ce troisième long encore plus passionnante.
Et comme il faut bien faire la fine bouche, je regretterai l’absence d’un morceau vraiment évolutif, pour mettre en valeur le côté progressif de KINGCROWN. Mais un titre aussi emballé que « When Stars Are Aligned » vient parfaitement pallier à ce manque de sa vitesse augmentée, et de son refrain mordoré.
KINGCROWN ne descendra pas de son trône cette année. Le quintet du sud démontre que ses qualités se bonifient avec le temps, et qu’il est un concurrent sérieux à la couronne européenne d’un Heavy/Power Metal de grande classe. Le quintet ne coulera pas avec l’Atlantide, et peut être rassuré de sa cote auprès de Poséidon.
Titres de l’album :
01. The Magic Stone
02. Nova Atlantis
03. Real or Fantasy
04. Guardian Angels
05. Letter to Myself
06. Judgement Day
07. A Long Way to Valhalla
08. Souls of Travelers
09. Utopia Metropolis
10. When Stars Are Aligned
11. Endless Journey
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