Novum Ordinem Vetus Emblem

Anguish Force

10/03/2023

Autoproduction

Joli parcours pour les italiens d’ANGUISH FORCE, avec une discographie riche de dix longue-durée depuis vingt ans. Ajoutez à ça huit ans d’activité sous le nom d’ANGUISH, et vous obtenez un vétéran de la scène transalpine, toujours aussi motivé en 2003, au point de n‘avoir laissé passer qu’une seule année depuis sa dernière intervention.  

ANGUISH FORCE, c’est une certaine idée du Metal en vogue dans les années 80, et une conception sympathique du melting-pot le plus global, quelque part entre Heavy, Power et Thrash Metal. Choisir de ne pas choisir est tout à fait justifiable, et les onze pistes de ce nouveau-né tentent de valider une fois de plus la démarche généraliste, qui toutefois sait se faire plus pointue à l’occasion.

Novum Ordinem Vetus Emblem n’est donc que le prolongement des neuf albums précédents, et nous offre une fois de plus tout un lot de chansons puissantes, mordantes, et agressives juste ce qu’il faut. Loin donc des facilités old-school en mode repompe de la Bay-Area, les italiens nous offrent un tracklisting varié, impeccablement produit, et assez compétitif sur un marché pourtant surchargé. Mais la longévité offre une crédibilité non négligeable, et la maîtrise affichée par les originaires de Renon est tout à fait honorable, et justifiée par des années de pratique au service du Metal le plus incorruptible.

Aussi intéressant soit ce nouveau chapitre, il n’en est pas pour autant exempt de défauts. Le passage du coq à l’âne est parfois un peu difficile, et la voix de Desmo, très particulière et un peu approximative parfois pourront rebuter les néophytes qui n’y verront qu’une tâche d’amateurisme impossible à détacher. Il est certain que l’enchaînement « The Ring of the New Order » / « Masonry » est surprenant, nous proposant deux trampolines bien différents pour rebondir d’un Thrash générique à un Hard n’Heavy accrocheur. Mais cette diversité est aussi la force du quintet, qui peut compter sur Luck Az et LGD, ses deux guitaristes, pour varier le propos et lâcher des riffs sous influences, mais fameux.

Ainsi, impossible de ne pas penser à MEGADETH en écoutant « Ship of Gold », avant que l’affaire ne s’emballe en mode NWOBHM, avec quelques clins d’œil adressés à IRON MAIDEN. Mais variété poussée ne signifie pas pour autant dispersion, et si l’up tempo s’impose assez régulièrement, il a le mérite d’être soutenu par des licks bien gluants, comme celui qui vous colle les oreilles à « Dirty Gold ».

Et alors que la majorité s’attendra à un album de Thrash pur jus, montrant certainement quelques signes de déception, les autres se satisferont très bien d’un propos diversifié, certes parfois un peu trop, mais qui permet à une section rythmique solide (Pemmel - batterie et Tumbler - basse) d’explorer toutes les possibilités d’un Metal ouvert et perméable à toutes les influences.

Tout ceci sonne parfois bancal, comme un groupe de Power Metal hésitant à tremper ses orteils dans la houle du Thrash, sur une plage Speed Metal peu fréquentée, et se retrouvant de fait une jambe en l’air, prêt à vaciller. Si l’agressivité et la pugnacité de « Tunnel with no Exit » est irrésistible et proche de ce que les pionniers allemands du Speed des années 80 proposaient, « Russian Wall » à l’inverse se vautre dans les grandes largeurs dans les costumes mal taillés de RUNNING WILD et ALESTORM, en mode chanson de pirate pour vider le dernier tonneau de rhum.

A boire et à manger donc, et un tri s’impose de lui-même. Le manque de finesse n’est pas une tare en soi, mais le changement permanent d’ambiance empêche de vraiment s’attacher à un album qui a de faux airs de compilation Metal des années 80. Lorsque les BPM s’affolent, on se souvient de BLIND GUARDIAN et SCANNER (« You Must Die Tonight »), mais lorsqu’ils dégringolent, on a le sentiment de se faire avoir par un mauvais représentant Heavy qui s’embourbe dans les marais de la lourdeur excessive et pas forcément inspirée (« We Don't Talk in the Pit »).

La constante n’est donc pas la qualité première d’ANGUISH FORCE, qui gagnerait à se focaliser sur ses traits les plus féroces, qui génèrent les réactions les plus épidermiques. Ainsi, le final « Millenian Lies » laisse une bonne impression, et permet d’oublier les quelques fautes de goût du reste du répertoire nouveau. Un disque anecdotique, qui se laisse écouter si on skippe les entrées les plus dispensables et les moins excusables, pour un Metal certes accrocheur, mais trop approximatif et hésitant pour prétendre se hisser vers une première division qui semble décidément trop loin.      

                            

  

Titres de l’album:

01. The Ring of the New Order       

02. Masonry

03. Novum Ordinem Vetus Emblem

04. The Tower of Hunger     

05. Ship of Gold       

06. Dirty Gold           

07. Tunnel with no Exit        

08. Russian Wall       

09. You Must Die Tonight    

10. We Don't Talk in the Pit 

11. Millenian Lies


Site officiel

Facebook officiel


par mortne2001 le 02/07/2023 à 16:49
70 %    414

Commentaires (0) | Ajouter un commentaire

pas de commentaire enregistré

Ajouter un commentaire


Derniers articles

Winter Rising Fest 2024

Simony 20/11/2024

Live Report

Mars Red Sky + Robot Orchestra

mortne2001 17/11/2024

Live Report

Benighted + Anesys

mortne2001 02/11/2024

Live Report

Dool + Hangman's Chair

RBD 25/10/2024

Live Report

Rendez-vous

RBD 21/10/2024

Live Report
Concerts à 7 jours
Tags
Photos stream
Derniers commentaires
Simony

Oui j'ai mes commentaires qui se mettent en double des fois....   

21/11/2024, 09:20

Orphan

"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)

21/11/2024, 08:46

Jus de cadavre

Est-ce qu'ils seront au Anthems Of Steel 2025 ? Pardon Simo   

20/11/2024, 22:29

Simony

Et ils seront au Anthems Of Steel 2025 !

20/11/2024, 17:30

Simony

Et ils seront au Anthems Of Steel 2025 !

20/11/2024, 17:30

Saul D

La relève de Manowar ( vu le look sur la photo)?

20/11/2024, 14:08

Tourista

Quand on se souvient du petit son des années 80...  Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique.   C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure. 

19/11/2024, 21:57

Jus de cadavre

Album jouissif ! Le pied du début à la fin !

15/11/2024, 17:19

MorbidOM

J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)

15/11/2024, 09:51

MorbidOM

@Gargan : ils n'ont pas pu jouer l'année dernière 

15/11/2024, 08:01

Gargan

Oh purée les « clins d’œil » au Hellfest et à Glaciation  

15/11/2024, 07:18

Gargan

Encore Magma!

14/11/2024, 20:20

Tourista

Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément.  (...)

14/11/2024, 09:20

Humungus

Ca c'est de la pochette !

13/11/2024, 09:18

Tourista

Ben voyons. Le mec qui planque des jetons sous la table !

12/11/2024, 17:51

Gargan

QUADRICOLOR 

12/11/2024, 13:23

Humungus

Pas mieux.3 lettres : ÂME.

12/11/2024, 11:14

Tourista

5 lettres : MAUVE. 

12/11/2024, 06:50

Buck Dancer

J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.

11/11/2024, 16:15

Humungus

NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)

11/11/2024, 10:09