Dans la famille NUCLEAR, je demande le petit fils. Les obsessions nucléaires semblaient appartenir aux années 80 (et même 60 en poussant un peu les meubles), au plus fort de la guerre froide, lorsque Hollywood nous refourguait un film apocalyptique/post apocalyptique par semaine. La musique n’était évidemment pas en reste, mais outre Sting et son petit « Russians » lacrymal, la clique Metal s’est évidemment emparée du sujet, via quelques représentants radioactifs comme NUCLEAR ASSAULT, NUCLEAR DEATH, NUCLEAR SIMPHONY, j’en passe et des encore plus NUCLEAR.
Mais aujourd’hui, c’est donc NUCLEAR THREAT qui reprend le flambeau, avec un premier EP fort remarqué dans l’underground. En totale autoproduction, ce duo de Springfield, Massachusetts se pose en légataire sérieux des retombées d’un hiver perpétuel, avec un compteur Geiger bloqué au maximum. Sorte de catastrophe de Tchernobyl en modèle réduit, ce six titres est aussi explosif que le nom choisi par ses concepteurs, et c’est avec le sourire que nous accueillons dans la cour Mike Silva (chant/guitare/basse) et Mike Silva JR (batterie).
Les deux relatives se sont donc enivrés de sonorités passéistes pour pondre cette mise en bouche solide, pétrie d’influences évidemment, mais qui les recycle façon déchets nucléaires enterrés dans une forêt quelconque. Quelque part entre SLAYER, RAZOR, POWER TRIP et NUCLEAR ASSAULT, NUCLEAR THREAT développe donc de beaux arguments explosifs, et il est difficile de croire que ce boulot a été abattu à deux seulement, tant tout sonne comme un effort de groupe.
Efficaces et complémentaires, les deux musiciens nous proposent donc une immersion dans le cœur du réacteur Thrash, avec son lot d’accélérations fatales, de mélodies létales, et de puissance optimale. On se prend d’affection pour ce produit haut en fluo, entre violet pimpant et vert gluant, et l’image d’un Toxic Avenger pas content du tout revient à la surface de la mémoire pour justifier de cette violence débridée.
Débridée, mais pas trop. Le propos reste raisonnable, les saccades précises, les breaks fins et bien amenés, et l’ambiance surchauffée. La densité des compositions étonne à ce stade d’une jeune carrière, et un morceau aussi costaud que « Welcome to your Pain » réconcilie la fluidité de la scène New-Yorkaise et l’épaisseur de la clique allemande, pour le plus grand bonheur des esgourdes.
Le tout est aussi digeste qu’une énième vision de Wargames, direct mais perméable à quelques fantaisies, et surtout, crédible. La scène rétro-Thrash se permettant parfois des raccourcis gênants à base de surdose de plagiat, il est tout à fait agréable de tomber sur un duo qui ose des choses un peu différentes, quelque part entre un ONSLAUGHT grognon et un DBC en réunion.
Un titre long pour cinq assez courts, c’est concis, et lapidaire. Sous le sifflement des missiles longue-portée, le groupe se taille une route vers l’abri le plus proche, histoire de propager son message alarmiste avec plus de pertinence. Mais RIGOR MORTIS, EXCEL, les CRO-MAGS, DESTRUCTION, GAMMACIDE et beaucoup d’autres peuvent se sentir rassurés de voir leur legs capitalisé pour durer. Le seul reproche formulable à l’encontre de cet EP éponyme est qu’il n’est justement qu’un EP, tant on sent que les deux Mike ont le potentiel pour accoucher d’un LP solide. J’espère sincèrement que l’avenir fera revenir ces deux passionnés qui nous contaminent de leur passion, car un longue-durée sera forcément accueilli les bras ouverts.
Alors, surveillez bien le ciel. Avec les crises d’urticaire de Poutine, les extrêmes qui s’extrémisent, les violences urbaines qui se multiplient, et autres réjouissances du vingt-et-unième siècle, nous ne sommes pas à l’abri d’un bombardement à l’échelle mondiale. Les survivants raconteront comment les musiciens nous avaient prévenus, en sifflant un ou deux riffs bienvenus.
Mais amusons-nous encore un peu avant qu’il ne soit trop tard.
Titres de l’album:
01. Irradiated
02. Population Obliteration
03. Full Force
04. Welcome to your Pain
05. Light up the Sky
06. Bone Crushing Metal
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