Amateurs de mainstream extrême, si tant est que cette expression signifie quelque chose, cassez-vous. Désolé d’employer ce ton péremptoire, mais si le Death, le Black, le Grind et toute autre extension joyeuse se doit d’être jouée de façon classique pour vous, cette sortie ne vous concerne vraiment pas. Mais à vrai dire, je me demande même à qui elle peut s‘adresser. Sur le papier, le projet ESTUARINE est un joyeux foutoir que son agence de promotion labellise sous l’étiquette Experimental/Technical Blackened Deathgrind. Autant dire que le mec responsable des accroches mail ne s’est pas foulé, a pris les termes les plus usités du répertoire extrême et les a mélangé façon salade de mots pour attirer les esprits curieux. Mais en sus de la curiosité, c’est une bonne dose de courage qu’il vous faudra pour affronter ces neuf petites minutes de chaos sonore qui ne ressemblent pas à grand-chose de connu. Encore une fois, dans un désir de dédramatiser le drame qui se joue, Mind Eraser donne quelques pistes pour aiguiller les âmes perdues, et conseille l’écoute de Nyarlathotep aux fans de CATTLE DECAPITATION, CEPHALIC CARNAGE, LYKATHEA AFLAME, !T.O.O.H.!, DRIPPING, GRIDLINK, NAPALM DEATH, NILE, BEHEMOTH, ANAAL NATHRAKH, DISCORDANCE AXIS, ou NAILS. Sauf que. Sauf qu’ESTUARINE ne ressemble à aucun de ces groupes, de près ou de loin. Est-ce grave ? Oui et non, parce que le machin est quand même sévèrement inclassable et à la limite de l’écoutable.
Né du cerveau légèrement dérangé de Christopher Ryan Skrocki aka Hydrus, musicien pas franchement discipliné exprimant également ses vues au sein de ICKIS et LED BY SERPENT, ESTUARINE est selon la bible The Metal Archives né en 1990…date de naissance officielle de notre bon Christopher. Doutant clairement qu’à peine né le bambin se soit vautré dans la fange bruitiste, on peut estimer la création du concept à 2010 sans doute, puisque le premier album a vu le jour en 2013. Et cet éponyme ne faisait pas dans la dentelle en combinant les pistes de plus de dix voire quinze minutes, et les segments de quelques secondes à peine. Lucid/Entheogen adoptait la même structure deux ans plus tard, et c’est sur Sic Erat Scriptum que Christopher nous avait laissé, et des compositions cette fois toutes développées. En 2019, un court EP de vingt minutes nous avait fait patienter, mas alors que nous attendions le quatrième tome des aventures occultes, c’est un nouvel EP qui prend la suite, et qui réduit le propos à l’essentiel. Ce qui répond évidemment à une volonté de brièveté de l’auteur, qui déclare ceci :
« Nyarlathotep est le nouvel EP d’ESTUARINE, enregistré en 2020 pendant le confinement. Thématiquement, il est vaguement inspiré de la nouvelle éponyme de H.P Lovecraft, qui traitait du retour de Nyarlathotep, l’intermédiaire entre les hommes et Dieu, responsable du chaos sur Terre. Musicalement, le EP se concentre sur des morceaux courts, intenses, qui renouent avec mes racines Grind et Powerviolence, tout en gardant ces couches atmosphériques et cette technique peu orthodoxe que j’emploie dans ma musique depuis quelques années. »
Bien joli ce laïus, mais concrètement, ça dit quoi ? Pas grand-chose, à part que la musique proposée par Hydrus est bordélique, proche d’un Cyber-Grind pas vraiment assumé, déduction qui intervient quand on arrive à piger les parties rythmiques. Dans les faits, le tout ressemble à un Technical Death poussé à l’extrême de l’extrême, presque inintelligible, comme si quatre musiciens jouaient en même temps une partition totalement différente. C’est en tout cas ce qui ressort du MINISTRY sous acides de « Crawling Chaos », entré en matière qui a le mérite de vous coller immédiatement la tête sous l’eau. Les titres s’enchaînent, le tout prend des airs de Lolicore chanté par un mec de VONDUR, les soli sont brefs et complètement hystériques, mais l’ensemble dégage une puissance incontestable, pour peu que l’on soit perméable aux expérimentations les plus improbables.
Les sept premiers inserts forment une sorte de symphonie continue en hommage au boucan le plus pur, tandis que la clôture « Planes of Rotting Creation » accentue le malaise de ses trois minutes, se lovant au creux d’une sorte de Proto-Death étrange et bancal. Du Black numérique joué par un fan de GORGUTS ? Du Grind de l’espace récupéré sur une vieille parabole branché sur le cosmos ? Une façon de communiquer pour le moins inédite ? Un peu tout ça à la fois, mais les fans du bonhomme ne seront pas déçu par cette livraison, sauf pour sa brièveté. Les autres….
Eh bien les autres, ils se démerdent. Comme moi.
Titres de l’album:
01. Crawling Chaos
02. Carriers of Shadow
03. Prophecy Denial
04. Hooves of Oblivion
05. Bloody-Nubbed Exile
06. Broken Subordinates
07. The Audient Void
08. Planes of Rotting Creation
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