C’est un peu bizarre de penser que dans un monde parfait j’aurais eu une année parfaitement normale l’année dernière, courir partout en m’amusant et cet EP n’existerait même pas. Mais l’année dernière n’était pas tout à fait normale, j’ai passé une bonne majorité de l’année enfermée dans une maison, ce disque existe et il en va de même pour beaucoup plus de musique estuarienne qui sortira au cours des prochaines années
C’est ainsi qu’Hydrus (aka Christopher Ryan Skrocki de Tampa) parle de son dernier EP à son public, et après écoute du projet en question, j’ai rapidement compris que seul son noyau de fans risquait de s’intéresser à cette musique dont le seul but semble être de repousser toutes les limites et de faire tomber toutes les barrières. Membre de LED BY SERPENTS et ICKIS, Hydrus mène sa barque au sein d’ESTUARINE depuis quelques années, et a déjà proposé à sa fanbase trois albums, Estuarine en 2013, Lucid/Entheogen en 2015 et Sic Erat Scriptum en 2018. En 2019, l’homme a raccourci son propos sur le EP Wisdom of Silenus, et revient donc deux ans plus tard avec le même format pour ce très Lovecraftien, Nyarlathotep. Et si le confinement - comme il l’explique lui-même - le pousse à enregistrer de telles choses, j’espère que la situation pandémique mondiale va connaître une issue rapide sous peine de faire sombrer notre pauvre musicien dans les affres de la folie.
Il l’avoue lui-même, Nyarlathotep est fou, dans le sens premier du terme. Pour qui a déjà expérimenté la musique du floridien sur ses pauvres tympans, il est relativement difficile de résumer sa démarche à une formule lapidaire. The Metal Archives ose l’appellation Experimental/Technical Death Metal, d’autres, dont son agence de promotion, n’hésitent pas à parler de Blackened Deathgrind, mais quelle que soit l’étiquette que vous collerez sur le dos de Christopher, elle sera inévitablement réductrice et partielle.
En écoutant les huit courtes pistes de ce nouvel EP, je ne peux m’empêcher de penser à une forme très personnelle de BM à tendance Grind, ou de Techno-Grind à tendance BM. Chacun y trouvera son compte pour peu que les prouesses individuelles fondues dans un collectif vraiment barge soient leur tasse de café corsé, mais les néophytes de la violence débridée risquent d’être choqués par cet étalage de plans s’entrechoquant à une vitesse folle dans une ambiance de démence instrumentale inouïe. Bon musicien, Christopher trousse donc des riffs prétextes qu’il colle sur une rythmique complètement affolée, chantant des litanies qu’on peine à percevoir sous le magma de brutalité, mais nous entraîne loin des sentiers battus pour altérer nos sens et nous faire percevoir une réalité alternative.
On peut considérer cette musique comme totalement illogique, ou au contraire élaborée avec soin dans le moindre détail, mais sans connaitre les véritables intentions du créateur, il est impossible de se prononcer sauf en faisant appel à la subjectivité. Le tout n’est pas déplaisant, assez court pour ne pas déclencher de migraines trop graves, et quelques noms sont jetés en pâture pour aiguiller les âmes perdues. On parle ainsi de GRIDLINK, de DEMILICH, de CEPHALIC CARNAGE ou même d’ANAAL NATHRAKH, mais mis à part la première référence, ne pensez pas que les autres soient d’une quelconque utilité. Moins concentré sur les blasts selon le compositeur, Nyarlathotep vous plonge dans les cauchemars de Lovecraft qui finalement, restent toujours d’actualité à notre époque, et entre « Crawling Chaos » et son titre très à-propos, et le final « Planes of Rotting Creation », seuls la violence, le chaos, la rage et l’urgence ont droit de cité.
Entre un MORBID ANGEL passé en 148 tours/minute, un GNAW THEIR TONGUES accéléré pour meubler un espace dans une soirée sado-maso, ou un GRIDLINK ramené à sa substance la plus absolue, ESTUARINE se joue des codes, et aligne les idées aussi rapidement que les gouvernants les mauvais plans pour le peuple. Il est difficile de s’accrocher à quoi que ce soit, les idées défilant comme des images subliminales, la rythmique se faisant bouffer les fréquences par le reste de l’instrumentation, mais il se dégage une indéniable folie de ce projet unique. A vous de voir si votre santé mentale est suffisamment solide pour tenter l’expérience, mais soyez conscient du caractère néfaste de cette œuvre que le confinement a créé dans toute son ignominie isolatrice.
Titres de l’album:
01. Crawling Chaos
02. Carriers of Shadow
03. Prophecy Denial
04. Hooves of Oblivion
05. Bloody-Nubbed Exile
06. Broken Subordinates
07. The Audient Void
08. Planes of Rotting Creation
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