Je sens que je vais encore me faire des amis en chroniquant cet album…Je peux presque déjà lire les saillies rédigées la bave aux lèvres, et les archétypaux « Mais c’est quoi cette merde ? », « encore une connerie formatée qui n’a rien à faire dans les colonnes d’un webzine Metal », ou le moins classique « c’est un truisme d’affirmer que ce genre de produit est lancé sur le marché par des forces capitalistes qui souhaitent tuer le Rock n’Roll et par extension la rébellion tels que nous les avons connus ». Mais bon j’assume, et tout comme j’ai encaissé les coups en encensant le premier album de POPPY, je récidive aujourd’hui avec une autre musicienne du même acabit, la belle SCARLET et son maquillage vaudou du plus bel effet. Sortie de nulle part mais surtout de Suède, cette jolie chanteuse nous offre donc avec Obey the Queen son premier témoignage musical, et autant dire qu’il ne risque pas de séduire la majorité des masses hardantes lisant ces lignes. Mais je n’ai cure de l’avis des puristes, les mêmes qui ont condamné KORN et SLIPKNOT, qui ont conchié MUSHROOMHEAD et RAMMSTEIN, et qui ne jurent que par MAIDEN, DIO, GRAVE DIGGER et leur veste à patches. Ceci étant dit, je n’ai pas grand-chose à dire à propos de cette diaphane chanteuse, puisque sa bio est assez sommaire. Disons qu’à l’instar de POPPY, elle aime mélanger les genres, faire appel à la rudesse du Néo-Metal et ses guitares sombres, utiliser les codes du Rap à la DIE ANTWOORD, emprunter aux TOKYO TABOO leur sens de l’à-propos choc, pour proposer une musique sans frontières, sombre, mais terriblement accrocheuse.
D’ailleurs, SCARLET n’hésite pas à décrire sa musique comme étant du Vicious Metal, ce qui en dit long sur son sens de la provocation. Elle non plus n’a cure de l’arrière-garde qui conchiera ses efforts pour insuffler de la violence dans un contexte électronique, astuce pourtant connue depuis les années 80 de MINISTRY et KMFDM. Et pour en savoir un peu plus sur la genèse de cet Obey the Queen, autant lui laisser la parole pour quelques lignes :
« Pour faire cet album, j'ai dû aller au plus profond de l'endroit le plus sombre et le plus douloureux en moi. Creuser des souvenirs cachés derrière des murs d'épines. Cela m'a presque tué. Par la survie vient la grandeur. Je veux que ce disque inspire les gens à être eux-mêmes. Vivre libre. C'est un nouveau monde maintenant. »
A des fins pratiques, je pourrais dire que la belle suédoise incarne une nouvelle version du révérend MANSON, recouvert d’une épaisse couche de sex-appeal mortel. En singeant les tics les plus dansants de notre cher et blafard Brian, SCARLET créé un vortex de Pop enrobé dans un paquet cadeau noir comme la nuit, et il n’est pas étonnant que cet album soit décrit comme un « intérieur d’horreur sous une magnifique enveloppe ». Le monde de la chanteuse n’est pas des plus classiques, et si la légende affirme qu’elle compose seule dans son manoir dans le froid du grand nord, le résultat n’est pas sans charme, et mélange la délicatesse du doute et la brutalité des certitudes. Mais en termes de hits accrocheurs, la blonde au faciès squelettique n’a pas grand-chose à envier à la grande LADY GAGA, spécialement dans les contrastes qui séparent les chansons les plus différentes. C’est ainsi qu’on pose le pied sur la mine « #bossbitch (feat. Thirsty & Åsa Netterbrant) » qui nous explose du beat dancefloor d’une rave un peu louche du côté de l’Allemagne, tout en laissant notre cœur saigner au son de la confession intime « Love Heroin », qui n’est pas sans rappeler le « Coma White » de monseigneur MANSON. Mais ces moments de fragilité sont rares sur ce premier album qui préfère la provocation du chaos à la confidence du repos. Visiblement, l’âme de la musicienne est troublée, et elle tient à faire part au monde de son désordre intérieur, taquinant parfois un Hard Rock plus classique pour faire passer son message (« Beauty & Beast »). La dualité est évidemment le point d’orgue de la construction de ce premier témoignage musical, et si la chanteuse est tout simplement phénoménale dans son interprétation, passant de hurlements à glacer le sang à des murmures pas moins inquiétants, le background qui l’accompagne ne donne pas dans la dentelle, et lâche les beats les plus contagieux pour vous faire décoller de votre fauteuil de certitudes.
Truffé d’arrangements électroniques tirant parfois sur le Metalcore le plus productif, Obey the Queen s’adressera évidemment aux plus ouverts d’esprit, ou à la frange la plus jeune du public Metal. Mais ce féminisme mordant, cette revendication légitime d’un pouvoir depuis trop longtemps réservé aux « males » ne se contente pas de chansons vite composées et enregistrées à la hâte pour tabler sur un sens du marketing élaboré. Le disque n’est pas qu’un simple produit, mais bien une œuvre à part entière, qui de sa brièveté frappe les esprits, et laisse des bleus dans les oreilles. Incroyable de puissance et de brutalité, il explose à la face d’un monde métallique empêtré dans ses œillères qu’il refuse d’enlever, et convoque aux agapes de la modernité les créateurs Nu-Metal que furent KORN (« Devil Twins » aurait sans conteste pu faire partie du tracklisting des deux derniers albums de la bande) et LIMP BIZKIT, tout en laissant une chaise libre au cas où POPPY se déciderait à venir goûter un amuse-dans-ta-gueule.
Je n’essaierai surtout pas de convaincre les réfractaires à l’évolution ici, qui continueront de croire qu’un bon gros riff en mi sur binaire pépère reste la quintessence absolue. D’ailleurs, l’album se défend très bien lui-même, de par ses chansons aussi accrocheuses que profondes. Et un moment de sensibilité final comme « Final Shot » partagé avec Martin Westerstrand (LILLASYSTER, LOK) prouve que SCARLET est bien un projet abouti, qui n’a rien laissé au hasard. D’ailleurs, la chanteuse a collaboré avec les songwriters les plus talentueux de Suède pour parvenir à ses fins, et le résultat est tout bonnement explosif de vitalité sombre. Inutile de résister à « I Spit Fire » qui fait passer la scène K-Pop pour une jolie estrade d’amateurs, ou de tenter de ne pas devenir accro à « Krokodil », aussi addictif et dangereux que la drogue qu’il décrit.
Faites ce que vous voulez, c’est un peu la morale de cette chronique. Insultez-moi pour avoir osé troubler les étagères bien rangées de vos convictions, moi je continuerai d’écouter Obey the Queen comme j’ai dévoré certaines œuvres décriées en leur temps.
Titres de l’album:
01. Obey the Queen
02. I Spit Fire
03. Ugly Fucker
04. #bossbitch (feat. Thirsty & Åsa Netterbrant)
05. Love Heroin
06. Zodiac
07. Krokodil
08. Beauty & Beast
09. Devil Twins
10. Final Shot
Après j'ai 50 balais et je ne vais plus trop a des concerts ou festival et pourtant j'ai le sylak a 10 minutes de chez moi mais ce n'est plus ma tasse de thé et désintéressé de la scène actuelle et l'ambiance qui ne me correspond(...)
04/05/2025, 12:35
C'est très surprenant car Montpellier est bien connu pour être étudiant , dynamique et jeune . Je ne comprends pas ces difficultés car je ne maîtrise pas tout alors qu' a l'inverse dans la région Lyonnaise où je suis , c'est plut&oci(...)
04/05/2025, 12:25
Moi j'y serai !Avec les copains de Sleeping Church Records, on sera sur place !
04/05/2025, 09:55
Je l'ai essayé, alors que je n'écoute plus Benediction depuis beau temps. Ce sont des vétérans et le retour de popularité du Death vieille école leur vaut une certaine popularité, qui n'est pas volée au regard de cette long&ea(...)
03/05/2025, 22:39
T'as même pas le courage de dire que c'est un comportement typique de la population noire américaine, ce qui n'a aucun rapport ici.
03/05/2025, 21:41
Je précise ne rien avoir avec ce dénommé Caca qui semble péniblement tenter mon style pour faire fureur dans les commentaires. Vous manquez de style et de fond, cher Caca !Je suis top nazi ici et je vais pas laisser ma place à la médiocrité (...)
03/05/2025, 21:36
Oui c'est tellement américain cette histoire, je juge même c'est tellement un autre monde. Mais il semblerait qu'il ait, c'est peu dire, dépassé les bornes.
03/05/2025, 21:31
En France, sa mère serait tout sourire sur un cross volé devant les caméras en train de dire "qui n'a jamais fait un refus d'obtempérer".
03/05/2025, 19:37
Ou alors personne n'aurait sorti de flingue, et ça aurait fini autour d'un pastis.
03/05/2025, 16:30
Faut dire quand même qu'il n'y a rien d'plus soulant que de ramasser des putains d'feuilles hein...Surtout si c'est celles de l'aut' con !
03/05/2025, 10:09
Oui je n'avais pas précisé les causes de la mort... C'est tellement cliché comme mort pour un ricain
03/05/2025, 08:34
“According to The Daily Journal, Montana was involved in a dispute with his neighbor in South San Francis(...)
03/05/2025, 08:09
Armé et dangereux, il a été flingué par la police de SF. Visiblement il est allé jusqu’au bout du concept du nom du groupe..
03/05/2025, 08:03