One-woman-band français, SPHERE est l’un des vecteurs d’expression de l’énigmatique Brouillard, qui s’exprime aussi au sein de BROUILLARD, TRANSCENDING RITES, et VERTIGE. Cette musicienne et créatrice omnipotente ne se contente donc pas d’un seul concept pour étaler ses vues sur un Black Metal âpre mais cosmique, et nous propose aujourd’hui son troisième album sous la bannière SPHERE, après les sombres La Symphonie des Sphères et n.
Objet Violent Non Identifié et son acronyme en jeu de mots n’est pas des plus faciles d’accès. Basé sur un principe d’agression des sens permanent, ce troisième chapitre fait la part belle aux ambiances étranges, aux sons irritants, et aux arrangements brouillons. A la limite d’un Raw Black mélodique mais fielleux, Objet Violent Non Identifié utilise toutes les possibilités des sous-genres qu’il aborde, n’hésitant pas à se servir des silences, des samples, des breaks inattendus et autres artifices toujours judicieusement placés.
Evidemment sous-produit pour sonner plus authentique, cet album fait partie de la génération actuelle qui n’aime rien tant que brouiller les pistes pour nous extirper de notre monotonie quotidienne. Un morceau comme « Magnetar » abonde en ce sens, et développe en plus de sept minutes des arguments probants, avec en filigrane cette voix rachitique de sorcière engoncée dans son costume noir.
Le travail est donc conséquent, et surtout, très créatif malgré sa méchanceté permanente. Perdue dans les galaxies inconnues, Brouillard se repère grâce aux étoiles qui ont du mal à briller, et tisse des textures sonores acides, stellaires, et s’approche de très près d’un trou noir d’antimatière qui risque à tout moment de la happer. Le chaos n’est donc pas loin, mais la musicienne l’évite avec un talent indéniable.
Très ambitieux, Objet Violent Non Identifié a un tracklisting classé par durée. De cinq à douze minutes, une progression palpable, pour une sorte de montée aux enfers célestes qui laissent des traces et qui appuient sur les tympans pour nous fragiliser et nous rendre perméable à d’autres théories, d’autres civilisations, et d’autres messages perdus dans des bouteilles.
Sans chercher la petite bête, SPHERE sinue entre les planètes et les satellites, restant caché derrière les astres pour projeter des ombres sur la terre. Des ombres qui sont autant de zones de destruction, quelque part entre DISSECTION et la scène Raw Black norvégienne des années 90. On soulignera la justesse du travail mélodique, qui agit comme une trace de sang séché dans le sillage d’un massacre organisé, et si la batterie peine parfois à trouver sa place, la guitare lamine avec une application morbide des riffs congelés qui semblent sortir d’un hyper sommeil prolongé.
Le voyage est donc plus qu’agité, il est dangereux. Les injonctions de la chanteuse son autant d’échos de l’espace renvoyés par des civilisations inconnues, et « Trou Noir » de formidablement bien décrire cette masse qui gobe tout ce qui passe à sa portée sans distinction aucune. Les repères sont donc aléatoires, mais la sensation enivrante. Comme enfermé dans un simulateur de vol, l’auditeur ne peut plus faire confiance à ses sens qui le trompent, et lui donnent l’illusion d’une stabilité qui n’existe pas.
La violence omniprésente, l’embrouillamini d’une production volontairement bordélique font de cet album un mystère. Un mystère jalousement gardé, que personne ne viendra expliquer. Les étoiles, obsession claire de cette musicienne solitaire (« Achernar » fait référence à l'étoile la plus brillante de la constellation de l'Éridan) brillent donc de mille feux avant de mourir d’une belle mort, parfaitement symbolisée par ces passages plus aérés et bruités avec flair.
Entre Space Black Metal et Cosmic War Metal, SPHERE tourne en rond autour de son orbite, et lâche des informations qu’il faut traduire en sentiments et impressions. Et « Pulsar » de s’accorder d’un beat rigide, et d’un aspect martial qui tranche avec le reste du répertoire. Aussi désespéré qu’il ne sonne fantasmagorique, ce troisième album est une visite guidée des coins les plus sombres et glauques de l’univers, et un hymne à l’espace qui continue de nous fasciner au-delà du raisonnable.
Accrochez-vous, et n’ayez pas peur de la pression. La balade est ponctuée de turbulences, mais sa destination inconnue en vaut la peine.
Titres de l’album :
01. Achernar
02. Magnetar
03. Trou Noir
04. Quasar
05. Pulsar
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