Quatuor basé à Stafford/Wolverhampton, OBZIDIAN fait partie de cette catégorie de groupes qui a pioché ses influences un peu partout pour se forger une identité propre. Formé au lycée par trois potes musiciens, Baz (guitare), Paul (batterie) et Jeffsy (basse) en 2001, le combo a fait beaucoup de chemin depuis, et s’est même permis le luxe de sortir quatre LP dont ce petit dernier Obliteration Process, qui termine d’asseoir une réputation sans failles en Europe, ma foi fort justifiée à l’écoute des douze morceaux de ce quatrième effort.
Les références avouées ?
TESTAMENT, LAMB OF GOD, NEVERMORE, PANTERA, MESHUGGAH, AT THE GATES et autres OPETH ou SOILWORK, et pour une fois, la liste n’est pas juste là pour faire joli, mais bien recenser toutes les composantes d’une musique hautement agressive, mais foncièrement intelligente dans sa brutalité outrancière.
En faisant simple, on pourrait résumer la démarche d’OBZIDIAN à une sorte de quête Death-Thrash progressif, très envoutant dans le rendu, mais surtout, incroyablement percutant. Des rythmiques à la MESHUGGAH, une poussée vocale digne de l’école Néo Death scandinave, et beaucoup de précision dans l’exécution, sans jamais se montrer stérile ou boursouflé.
Bien évidemment, on a déjà entendu ça ailleurs, en mieux et moins bien, mais l’énergie dont font preuve ces Anglais me pousse à affirmer que l’on tient là un digne représentant de l’école extrême modérée Européenne.
Visant l’efficacité à travers la créativité, le quatuor (mené vocalement par les grognements véhéments de Matty Jenks) effectue une course sur la ligne médiane séparant les Suédois de MESHUGGAH et les autres Suédois de SOILWORK, tout en incorporant une grosse approche Thrash des 90’s, aboutissant à un métissage assez intéressant, et surtout très probant dans la technique instrumentale, mise au service de morceaux redondants et accrocheurs.
Explication formelle j’en conviens, mais il est difficile de se montrer plus précis dans le cas de ces Anglais. Obliteration Process suit le cours de leur progression, ne s’aventure pas en terrain inconnu, et respecte les codes établis sur les albums précédents, tout en poussant le professionnalisme dans ses derniers retranchements. D’aucuns trouveront l’agression un peu répétitive, spécialement sur les titres les plus développés, mais ne manquant jamais d’idées, le quatuor trouve toujours un plan pour rebondir, comme le démontre avec beaucoup de flair le monstrueux « She The Shadow », qui serpente discrètement entre Death progressif, Techno-Thrash à inflexions évolutives, et Metal moderne inflexible.
C’est terriblement bien agencé, tout en gardant cette réflexion violente permanente, un peu comme si le PANTERA de The Great Southern Trendkill flirtait en douce avec le AT THE GATES de Slaughter Of The Soul sous la supervision de Fredrik Thordendal.
Les qualités techniques de chaque instrumentiste sont patentes, sans jamais tomber dans le tape-à-l’œil gênant et égocentrique. Chacun fait en sorte de mettre ses compétences au service d’un collectif concassant, qui parfois s’emballe pour friser les cimes de l’ultraviolence (« Obliteration Process », le plus AT THE GATES du lot), mais qui préfère souvent se montrer sophistiqué dans l’outrance et se calquer sur une progression élaborée et néanmoins chaotique (« Perish The Thought », évolutif et incisif, avec son dédoublement vocal féroce et ses accroches rythmiques puissantes).
Le groupe a en outre le flair de ne jamais trop pousser les débats dans d’interminables digressions pénibles, et préfère se concentrer sur des interventions concises, mais débordants d’incises (« Body Of Mass Production », archétype du brûlot Techno-Death qui en deux minutes et quelques résume parfaitement ce que d’autres mettent une éternité à balbutier).
Production clean mais pas aseptisée, qui sait mettre en relief de petites fantaisies rythmiques vraiment bien troussées (« Like Maggots The Infest », véritable dédale rythmique qui s’autorise quelques aplatissements glauques évoquant à merveille le grouillement des asticots), syncopes signe d’un Metalcore inspiré teinté de Death expiré (« Raven », ils tiennent la cadence jusqu’au bout), blasts disséminés avec persuasion et riffs lâchés avec précision (« They Led The Fall »), Obliteration Process fait parfois penser à une version compactée des GORGUTS, qui ne rechigneraient pas à abandonner leurs exactions pour quelques libérations Thrash de bon ton. Certes, l’agression est ininterrompue, mais quelques espaces moins ténus sont ménagés pour permettre de respirer (« Mistress Of Deception » et son Heavy corsé sur fond de mélodies vocales exhortées à la Phil Anselmo bien agité), mais gardons en tête que les OBZIDIAN sont là pour nous provoquer et non nous assommer d’une brutalité déplacée et déjà glacée avant d’avoir été réchauffée (« Beaten Into Submission », au moins le message est clair).
Beaucoup de finesse dans l’outrance, quelques crises de démence vocale qui s’accordent très bien de variations rythmiques pleine d’ambivalence, et au final, un quatrième album qui force le respect de sa diversité dans la brutalité.
Les influences admises sont patentes, mais transcendées pour ne pas sonner plagiées, et l’ombre de PANTERA, MESHUGGAH et SOILWORK (avec une pointe de NEVERMORE dans les instants les plus cléments) plane au-dessus de cet Obliteration Process qui achève de transformer le quatuor Anglais en machine de guerre fort bien huilée, qui écrase de ses chenilles d’acier toute concurrence un peu timorée.
Une bande son idéale pour un avenir fatal, et une synthèse de ce que l’Europe moderne peut proposer de plus précis et explosif comme frappe chirurgicale.
Des acheteurs ? Alors préparez vos oreilles, ça va faire mal.
Titres de l'album:
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