Un golem (hébreu : גולם, « embryon », « informe » ou « inachevé ») est, dans la mystique puis la mythologie juive, un être artificiel, généralement humanoïde, fait d’argile, incapable de parole et dépourvu de libre-arbitre, façonné afin d’assister ou défendre son créateur.
Bon déjà, le Golem à la base n’est pas une créature abordable ni sympathique, mais si en plus il se focalise sur les aspects les plus gore de la vie, ça a tendance à le rendre encore plus néfaste. C’est pourtant la bestiole que les italiens de GOLEM OF GORE nous proposent d’affronter en ce dimanche post-festivités de Noël, et autant dire que le monstre a les moyens de ses ambitions nauséabondes. Fondé il y a quelques années, ce qui ressemble de près et de loin à un duo de tarés fascinés par les gargouillis de la mort et les effluves des égouts se concentre sur un underground très underground, de celui que nous décrivait ce cher Gary Sherman dans son Raw Meat.
Sauf qu’ici, en lieu et place de cannibales primitifs dans le métro londonien, nous affrontons des goules et autres créatures diaboliques en Italie, quelque part dans une ruelle sombre de Rome ou Palerme, lorsque les lumières se sont éteintes et les braves gens endormis.
Très concentrés sur le format le plus populaire du Grind, ce fameux split qui permet à deux, trois, quatre ou neuf groupes de s’échanger leur bile, les GOLEM OF GORE n’ont jusqu’à présent sorti que peu d’albums, si tant est que ce terme ait une réelle signification pour eux. Car avec seulement dix-sept minutes de barouf intense, cet Obsessive Murderous Manias tient plus du EP touffu que du LP charnu, mais ne vous inquiétez pas pour autant : le contenu est salace, violent, significatif, et symptomatique des tendances le plus déviantes du Goregrind. D’ailleurs, le groupe ne fait pas grand mystère de son leitmotiv, qu’il affiche comme un blason familial sur son Bandcamp :
MAKE GOREGRIND GREAT AGAIN!!!
Et les italiens joignent le coup de poignet à la parole, nous distillant onze tranches de vie triviales, à grands renforts de vocalises de robinet plein de calcaire et de goret coincé dans un purgatoire peu avenant. Un son de caisse claire qui vous rappellera vos percussions sur la batterie de cuisine de grand-maman, une guitare que l’on prend pour une basse, une basse soit inexistante soit si grave et distordue que le mix n’a pas réussi à la rendre perceptible, et des blasts, encore des blasts, quelques crises de foie en passages lourds et nauséeux, et vogue la régurgitation, bande sonore de fêtes de fin d’année trop arrosées et aux ripailles trop soutenues. Rien de nouveau sous la cuvette des W.C, de la bile, du vomi, du sang de règles, quelques samples évocateurs d’une connaissance cinématographique déviante, et beaucoup de bordel.
Rien que l’énoncé des titres suffit à appréhender le classicisme de l’œuvre, entre CARCASS et SUBLIME CADAVERIC DECOMPOSITION, quelques débordements sur les côtes qui font mal au thorax, et surtout, de l’enthousiasme dans le délire, comme un réveil de Golem qui comprend que son créateur a méchamment besoin de ses sé(r)vices.
Du très court, du lapidaire, du plus développé mais pas plus éduqué, et surtout, des passages à s’en fendre la poire, lorsque la guitare se refuse à adopter figure humaine et que la caisse claire se sent pousser des ailes de pigeon. « Obsessive Murderous Manias », en ragoût final, nous développe tout l’argumentaire de vente du style, avec une fois encore du nonsense assumé, des dialogues ad hoc, quelques ralentissements en profanation de cimetière transalpin, et finalement, une exubérance qui fait du bien, puisque totalement consciente de son caractère anecdotique.
On imagine assez bien les lascars rendre leur repas de la veille, les cheveux délicatement tenus par cet être d’argile, au regard bienveillant, mais aux instincts moins charmants. Sans savoir si les GOLEM OF GORE parviendront à rendre le Goregrind grand à nouveau, ils en incarnent néanmoins la facette la plus recommandable. Pour les fans évidemment. Les autres, vous connaissez la chanson.
Titres de l’album:
01. Spiritual Blood Overdose
02. Erotic Fecal Indigestion
03. Monumental Innards Regurgitation
04. Spirochaete Bacterium Manifesto
05. Eternal Putrefactive Love
06. Lymphogranuloma Venereum God
07. Several Parasexuality Disarray
08. The Speech of Swarming Maggots
09. Forced Excrement-Meal Trauma
10. Recurring Incubus of Eating...Meat
11. Obsessive Murderous Manias
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30