Alors on va replacer le contexte, bien que tout le monde le connaisse. Nuit des temps, origines, Dieu créé Adam, et comme le pauvre bougre s’ennuie seul dans son jardin sans bégonias à rempoter, le vieux barbu lui pique une côte, et lui invente une Eve pour lui tenir compagnie, dans un accès de Frankensteinite prémonitoire aigue.
Les deux s’entendent suffisamment bien pour commencer à avoir des idées frivoles, et la coquine Eve propose alors un petit goûter sur le pouce à son bien aimé, sous la forme d’une pomme livrée par un serpent malicieux qui malgré son air mielleux, savait très bien ce qu’il faisait.
La suite…
Colère du vieux barbu, deux clampins chassés de leur joli jardin, et humanité condamnée à vivre dans le pêché et la femme à incarner le symbole de la perversion, se voyant reléguée par une religion improvisée au rôle de mère et d’épouse parfaite, bloquée derrière ses fourneaux et son missel tout chaud.
Bla, bla, bla.
Et le Rock dans tout ça ? J’y arrive, puisque la pomme mène à tout, et pas seulement à Magritte et aux BEATLES décoiffés.
EVE TO ADAM, le chemin inverse de la damnation éternelle ? Pas vraiment, plutôt quelque chose de plus musical, et de plus prosaïque…Un groupe, formé par deux frères, Taki et Alex Sassaris à la fin des années 90, après un déménagement de Floride à New York City, pour y rencontrer le gourou du tube radiophonique sur mesure, le blondinet Desmond Child, que tout le monde connaît pour avoir taillé des costumes trois-pièces et #1 dans les charts à BON JOVI, Alice COOPER, AEROSMITH, KISS et bien d’autres.
Sauf que dans le cas des frangins, l’osmose ne marche pas, et l’option « poppy » de ce brave Desmond est beaucoup trop éloignée de leurs considérations Rock.
Marchant de leurs propres pas, le chanteur et le batteur forment leur propre combo, signent leurs propres compos, et de fil en aiguille, finissent par sortir une bonne pelletée d’albums, cinq au total, dont ce petit dernier, Odyssey.
D’innombrables changements de line-up, des orientations artistiques qui évoluent, et finalement, il semblerait que le futur soit dans le viseur d’EVE TO ADAM, puisque c’est ainsi qu’ils conçoivent leur dernier né, qui selon eux représente la musique du futur.
Moi je veux bien, mais elle me semble tout autant piocher dans le passé et le présent…Alors, la question est. Êtes-vous prêts à croquer dans la pomme de l’Alternative Rock des Américains ? Si vous, faites-vous plaisir, le fruit est frais, et donne la pèche de ses acides aminés.
Niveau influences, le quatuor (outres la doublette Sassaris, on retrouve Markus Wells et Matt Spaker aux guitares et chœurs) revendique pas mal de choses, de PANTERA aux STONE TEMPLE PILOTS, en passant par les FOO FIGHTERS, SEVENDUST et STONE SOUR, osant même la citation NINE INCH NAILS, sans pour autant paraître flagorneur.
Et il est certain qu’Odyssey est un peu tout ça à la fois, une sorte de Post Alternatif mélodique, électronique et puissant, qui sait user sans abuser de mélodies accrocheuses pour pondre des hits de Metal moderne à lourde tendance synthétique.
Loin du Metalcore, autant qu’il peut l’être du Hard Rock traditionnel, ce cinquième album de EVE TO ADAM produit par Elvis Baskette (ALTER BRIDGE, CHEVELLE) et DJ Zardonic (AMERICAN GRIM) est une jolie démonstration de Metal up in time, qui montre une nette évolution dans le répertoire du groupe, bien que restant assez symptomatique de leur démarche.
En gros, dix hymnes sur dix morceaux, de quoi rassasier votre soif de Hard Rock contemporain, délicatement teinté d’arrangements typiquement 90/s/00’s, qui parfois ne se gênent pas pour citer quelques références notables dans le texte (le très estampillé LIMP BIZKIT/STONE SOUR « Emergency », et ses gueulantes à la KILLSWITH ENGAGE assez efficaces).
Alors, que le tempo soit mid, qu’il soit up, que les guitares s’effacent devant les rythmiques ou qu’elles laminent les tympans tout en gardant une patine soft, Odyssey sait se montrer aussi dansant que mordant, et n’oublie pas les traces laissées par les STABBING WESTWARD, ORGY et autres SEVENDUST sur des titres comme « Landfill » ou « Altitude », qui nous replongent dans une transition 2K, lorsque les groupes de Metal abordaient le virage du nouveau millénaire en injectant pas mal de sons technoïdes dans leur brouet compact et tassé.
C’est assez agréable en l’état, sans pour autant se révéler d’une foudroyante originalité. La production est bien évidemment taillée pour l’occasion, avec des graves qui bondissent et rebondissent, des couches de chant qui s’empilent et des guitares assez nivelées, évoquant une manipulation de console parfois assez nostalgique d’un Trent Reznor plutôt harmonique (« Altitude » encore, qui rappelle aussi GRAVITY KILLS).
Mais le hit single « Tongue Tied » redresse la barre avec son up tempo qui se permet de mélanger les univers des GUNS, des STONE TEMPLE PILOTS et de SHOTGUN MESSIAH, tandis que le très MOR « The Price » multiplie les bidouillages pour mettre en avant un refrain savamment agencé.
Parfois, le couvercle tangue et la soupe déborde, comme à l’occasion d’un survitaminé « Lucky », qui se prend les pieds dans le tapis WHITE ZOMBIE/ORGY, alors qu’en de rares occasions, l’émotion pointe le bout de son nez pour un « Chasing Ghosts » soft, mais pas forcément mièvre ou trop cuit.
Dans le genre in your face « Hurt Me » se pose en party ultime, un peu comme si les Glam bands des 80’s s’étaient retrouvés propulsés dans le futur pour adapter leur fun music aux standards électro des 90’s.
Le groupe termine même sa revue par un torride tube à la KISS produit par Reznor, et « Day Drinking » de nous laisser sur une note énorme, débordant de virilité et d’un refrain malin à reprendre en cœur un samedi matin.
Odyssey est donc un album qui reste suffisamment frais mais qui assume son professionnalisme de bout en bout. Une variété de ton manifeste, des chansons efficaces et prestes, pour un voyage dans le temps qui lorgne plus vers le passé et le présent que vers un avenir différent.
Une musique bien dans son époque, énergique mais propre, qui s’écoute sans ennui mais n’évoque pas vraiment un éventuel paradis.
De quoi fournir à Adam et Eve une bonne BO pour dancefloor improvisé, avec serpent au bar et vieux barbu avisé pour leur éviter d’être trop avinés.
Titres de l'album:
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