Dialogue entendu du côté de Pigalle, un soir d’hiver.
« Mais sinon, tu joues dans un groupe ? »
« Oui, dans MON AUTRE GROUPE »
« Ah ok, mais lequel ? »
« Bah, MON AUTRE GROUPE »
« Ok, laisse tomber, pétasse. C’est pas parce que tu fais de la musique que tu peux nous prendre pour des buses. Va mourir ».
« Mais ????? »
Ben oui, appeler son combo MON AUTRE GROUPE, franchement. Pourquoi pas LE TROTTOIR D’EN FACE ou DEMAIN. ou pire, TELEPHONE ???
Mais soyons sérieux parce que cette affaire l’est suffisamment. MON AUTRE GROUPE, au-delà du petit dialogue en forme de calembour d’intro, cache en fait depuis quelques années des noms fameux de la scène Punk/Hardcore activiste frenchy, avec en son sein des membres de GUERILLA POUBELLE, DOLORES RIPOSTE, M-SIXTEEN ou FOR A SECOND. Et ça, ça vous intrigue suffisamment pour que vous restiez attentifs.
Le line up ? Actuel je veux dire ?
Fanny au chant, Priscillien à la basse, Till à la guitare et au chant et Jérôme à la batterie. Ces quatre-là ont une philosophie assez radicale mais honnête, puisqu’ils affirment jouer comme ils font l’amour, aussi vite que mal. Alors d’une, vous jouez vite, c’est incontestable, mais je dois me porter en faux contre le fait que vous jouez mal, parce que ça n’est pas le cas. Et je ne veux pas savoir comment et avec qui vous faites l’amour.
Et dans un créneau de Punk/Crust/Hardcore N’Roll, votre Omega est plutôt du genre costaud, et même si vous avez une fois de plus privilégié l’intensité à la durée, je ne peux que vous en féliciter tant ces neuf nouveaux titres passent comme une bonne tarte dans la tronche, ou un bon slogan lapidaire dans une manif’.
Alors, Omega 3, Omega 4 ? Un truc bon pour la santé ? Je n’en sais rien, mais bon pour l’esprit en tout cas, même si les textes se focalisent surtout sur tout ce qui fonctionne le plus mal dans notre pauv’ monde. Dans l’ordre ou pas, l'apathie, la noirceur et le désespoir, ce qui vous en conviendrez n’est pas des plus gai mais d’une lucidité qui tranche avec la bonne humeur déployée par ces cinq minutes de foutoir bien organisé.
Mais il faut dire qu’avec une carrière annexe qui frise les dix années et une bonne tripotée de EP (cinq en tout), et malgré une valse au niveau du line-up (trois vocalistes et deux bassistes), le quatuor à largement eu le temps d’affiner son approche qui reste quand même assez brute MAIS professionnelle.
Alors cet Omega, quoi de plus que les précédents efforts ? Rien, l’optique est toujours la même, brutale, plurielle, et s’abreuvant aux sources mêmes du Hardcore, du Powerviolence et du Punk, pour une sacrée valse menée gosier hurlant par Fanny qui n’hésite pas à s’investir en risquant l’apoplexie.
Pour les habitués, l’évolution ne sera pas flagrante, mais pour les néophytes, le choc risque d’être brutal.
Et pourtant, malgré leur refus de prolonger les débats au-delà de la minute fatidique, les membres de MON AUTRE GROUPE sont capables de caser un max d’idées furax dans leurs titres, ce qui vous garantit une écoute violente, mais assez passionnante.
Les accès de fureur sont légion, et lorsque les blasts déboulent sur fond de dégueulis vocal maboule, l’affaire tourne fou, mais ne parvient pas à cacher la dextérité d’instrumentistes qui dont tout sauf des sauvages. En gros comme en détail, Omega à largement de quoi étancher votre soif de brutalité sans pour autant négliger une vision très Punk Rock du Hardcore moderne.
Et une fois de plus (c’est une constante), on regrette que tout ça ne dépasse pas les cinq minutes. Certes, cette brièveté joue en faveur du combo, qui laisse une trace profonde en passant avec un sourire de Joconde, mais on attend encore un truc qui osera la durée un peu plus poussée pour en profiter.
Cela dit, entre le radical « La Morgue » qui pourtant est l’un des plus posés du lot niveau Hardcore costaud, et la grosse claque « Le Toaster » qui multiplie les idées et place un thème un peu plus sombre, le choix est vaste, et peut même se porter sur le progressif « Les Dents », l’un des deux seuls à provoquer les soixante-dix secondes, en lâchant une longue intro samplée et rythmée par une basse épaisse et des guitares tumeurs en feedback.
Même constat pour le final « le Cerveau », qui chute à une seconde de moins, mais qui lui aussi mélange les genres, entre Powerviolence affolé et Punk/Hardcore salé, sur lequel la voix de Fanny s’époumone pour mieux vous incruster son message dans les neurones. Qui vous restent.
Triptyque d’entame fatal (« Le Cafard », « L’Ame », « le Cœur », une minute et trente seconde à trois), et énergie de tous les diables, Omega fait belle figure dans la discographie de ce projet plus si annexe que ça qui semble avoir trouvé un équilibre dans sa formation et dans son style.
Largement de quoi faire la nique aux formations de Boston, Washington ou Londres, avec en sus une production nickel qui n’en rajoute pas trop dans le polissage et reste brute, et en définitive, un EP magique et épileptique qui donne une bonne leçon Core aux branquignols qui croient encore que le Punk se joue quand on ne sait rien jouer d’autre.
Alors hop, on va sur le Bandcamp de Guerilla Asso ou Don’t Trust The Hype, on télécharge le truc gratos, ou mieux, on donne cinq petits euros pour se procurer la version flexi 7’’ du truc pour avoir un truc tout mou rigolo à poser sur la platine quand il faut chaud.
« Payer 5 euros pour voir une pétasse hurler entourée de trois crétins qui se la pètent, merci, en plus on ne peut même pas venir avec notre propre alcool… »
Moi je paye sans sourciller et en plus je ne bois jamais. Dans ta gueule l’anonyme de Bordeaux !
Titres de l'album:
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21/11/2024, 08:46
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