Comment ai-je pu passer à côté de cet album cette année ? Non, pis encore. Comment ai-je pu passer à côté de ce groupe depuis sept ans et trois longue-durée ? Inattention ? Impardonnable. Moi qui pourtant traque la nouveauté frenchy comme les tabloïds le dernier scandale en date, je me suis complètement troué, alors même que les sudistes de SWARM répandaient leurs effluves dans notre beau pays. Mais faute avouée à demi pardonnée, et c’est avec entrain que je m’attelle aujourd’hui à la chronique du troisième long de ces charmants garçons aux cheveux plus ou moins longs, qui continuent de tracer leur route sans se poser trop de questions.
Après Division & Disharmony et Anathema, SWARM nous propose donc de briser le silence, et de mettre fin à l’Omerta. Une décision courageuse qui se concrétise dans les faits par onze nouveaux morceaux épais, méchants, vindicatifs et exigeants. Toujours à la croisée des chemins, le quintet prône des valeurs de rassemblement, autour de thèmes Thrash, Groove, Crossover et Hardcore. Allant même jusqu’à chatouiller les breloques Nu Metal de la génération 90’s. Et sans vulgarité s’il vous plaît.
Florent Girauldon (basse), Antoine Chapet (guitare), Matt Bankowski (guitare/chant), Rémy Pauck (chant) et
Roman Contenti (batterie) sont des musiciens très agités. Leurs fans le savaient déjà, mais c’est l’occasion pour moi de découvrir un Metal brulant, qui refuse de se laisser cantonner aux étagères d’usage. On trouve de tout dans cette musique, des éléments modernes, des clins d’œil rétrogrades, des mélodies, des bourrasques, des hurlements, des feulements, de jolies montées en puissance, des tierces, des harmonies simples, mais surtout, et le plus important, beaucoup d’énergie.
Et de créativité.
Omerta est une manifestation sous contrôle. Une revendication tout sauf drôle. Une séance de musculation sans pause, et sans jeu de rôle. Une mécanique bien huilée. Et si l’intro « Alsamt » nous parle mélodiquement avec les accents orientaux de rigueur, l’explosion de « Step by Step » nous gicle à la face avec la rage d’un crachat jeté au visage de la société. Les originaires d’Antibes ne sont pas là pour faire de la figuration, et démontrent qu’ils sont capables d’agencer un répertoire aéré sans perdre en tonicité.
Des riffs en veux-tu en voilà, un chanteur à l’accent crédible et aux intonations nineties, deux guitaristes généreux qui font des envieux, et une section rythmique inépuisable qui turbine comme un stakhanoviste. Le bilan est lourd, et les victimes se comptent par centaines, d’autant plus que chaque chapitre a sa voix au, et affirme son individualité sans nuire au collectif. J’ai personnellement une affection particulière pour le très cruel « My Inner », qui combine la précision de SPINESHANK, la rage en nage de SEPULTURA et les réflexes musclés de PANTERA, ainsi que pour « DeAD Inside » qui ose un peu d’intimité pour se confier sur ses blessures acoustiques. Du ALICE IN CHAINS très crédible, pour un groupe qui assume ses influences sans pour autant s’y protéger au moindre danger.
Ambitieux, osons le mot, et suivons les consignes. Oublier la réalité, se réfugier pendant cinquante minutes dans un monde virtuel où la violence se veut positive, et constructive, permettant aux citoyens de vivre en harmonie. « Clink and Come End », archétype de la furie live qui va transcender les foules développe tellement de chaleur que mon clavier commençait à fondre, tout en cassant le rythme d’un pré-chorus harmonieux, mais fielleux.
Il est pourtant difficile dans un tel registre extrême de diversifier son discours pour ne pas balbutier ou se répéter. Mais les SWARM ont les moyens de leurs arguments, et dosent leur effort avec beaucoup d’intelligence. Et lorsque le quintet décide de se la jouer lourde, la concurrence reste bien au chaud (« Sorrow Dies Twice », à la frontière du Death Metal, mais d’un seul pied). Etouffant, oppressant, mais paradoxalement cathartique, Omerta renvoie dans les cordes les mensonges rythmiques, les malversations mélodiques, les pots-de-vin beatdown, et autres transactions de productions louches. Celle de cet album est opulente, aux graves denses et aux médiums affutés, le mixage n’oubliant personne au vestiaire.
De très bons musiciens, une mise en place carrée, des chansons souvent bâties sur deux ou trois thèmes, largement de quoi s’occuper pendant de longues journées. « The Wise Men » sort même le solo de soirée, et nous prépare au dernier choc.
« First Class » lâche donc la vapeur, une bonne fois pour toutes, et laisse tous les potards dans le rouge vif. Mid tempo agressif, up tempo leste, groove suintant et colère franche, cette ultime charge virale est la conclusion rêvée d’un album que les fans attendaient depuis cinq longues années. En allant plus loin, et puisque j’aime les comparaisons faciles, on pourrait presque affirmer qu’Omerta est le meilleur album de MACHINE HEAD en duo avec ILL NINO que les deux références n’ont jamais enregistré.
Et peut-être le meilleur album de SWARM, tout simplement. Je pourrai répondre à cette question une fois les deux premiers albums digérés. Et tout ça m’a mis en appétit.
Titres de l’album:
01. Alsamt
02. Step by Step
03. Clink and Come End
04. Soul Square
05. Suicidal Dreams
06. Make your Move
07. DeAD Inside
08. My Inner
09. Sorrow Dies Twice
10. The Wise Men
11. First Class
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