Un dernier pour la route ? D’accord, mais un cocktail sans alcool, parce que la fête est plus folle et que conduire en état de non-ivresse est plutôt recommandé. Et puis, lorsque Michael Palace vous propose un dernier verre, c’est qu’il a une (saine) idée derrière la tête. Le multi-instrumentiste suédois, né en Lituanie est désormais bien connu des lecteurs de ces colonnes, pour avoir été le personnage central de nombreuses chroniques. Talentueux, humble, passionné, ce musicien solitaire a déjà sorti une palanquée d’albums faisant partie des alcôves de Frontiers, puisque truffés de chansons ensoleillées et souriantes, quintessence d’une vision immaculée d’un Rock mélodique joué légèrement Hard, mais gorgé de feeling, de joie et de bonheur de faire partie d’un univers coloré, loin de la grisaille réaliste de notre époque. Alors allons-y serveur, donnez m’en un dernier pour la route, et partons ensemble pour un voyage immobile qui imprime dans notre petit cerveau des images de carte postale californienne.
Chroniquer un nouvel album de PALACE n’est pas chose ardue. Il suffit en effet de prendre une chronique précédente et de changer les titres illustrés pour être au plus proche de la vérité. Non que Michael nous propose à chaque fois le même verre, mais ses mélanges sont toujours d’excellence, et résumés parfait de trente ans de shaker mélodique US. Michael manie la guitare et les claviers à merveille pour composer, et accouche systématiquement d’une bordée de hits imparables, de quoi rendre jaloux le reste des artistes Frontiers évoluant sur le même zinc.
Et pour ce One 4 the Road, le lituanien s’est encore dépassé, soignant une sorte de best-of de sa propre carrière. En écoutant ce disque, on se souvient de l’apport précieux du musicien à des projets comme FIRST SIGNAL, CRY OF DAWN, KRYPTONITE ou PRIDE OF LIONS, avant qu’il ne vole de ses propres ailes. Mais ces collaborations ont débouché sur des amitiés artistiques durables, et c’est ainsi que nous retrouvons sur One 4 the Road quelques invités de marque, dont Harry Hess (HAREM SCAREM), Goran Edman (CRY OF DAWN), Jakob Samuel (KRYPTONITE, THE POODLES) et Toby Hitchcock (PRIDE OF LIONS), venus prêter gorge forte au multi-instrumentiste de génie.
Le reste de l’instrumentation ? Michael évidemment, qui outre ses apports à KENT HILLI (PERFECT PLAN), FANS OF THE DARK, THE MURDER OF MY SWEET, HOUSTON, FIND ME (avec Robbie LaBlanc), ou FIRST SIGNAL (et Harry Hess) continue tous les deux ans en moyenne de nous rassasier d’harmonies superbes, qui justement rappellent le grand HAREM SCAREM des années 90.
Alors, en me projetant dans l’avenir, je me vois bien devenir hagiographe de ce musicien terriblement attachant et gâté par la nature, rédigeant une biographie à l’usage d’une nouvelle génération désireuse d’apprendre de ses aînés. Et je n’aurai même pas besoin de justifier ma subjectivité, puisque le talent du bonhomme transforme n’importe quel sentiment partial en vérité absolue.
Alors sinon, heureux le Michael ? Toujours, et inutile pour ça d’extraire un morceau plutôt qu’un autre puisque tous sont excellents et dignes d’un hit-parade divin diffusant une musique immaculée sur un tapis de nuages. De fait, PALACE pourrait bien être le groupe le plus précieux de Serafino, et le plus constat en tout cas, chaque chapitre écrit et composé rapprochant son auteur d’un prix du jury largement mérité. Et dès les premières notes de « Fifteen Minutes », on comprend que le quart d’heure de gloire s’est prolongé de lui-même, permettant à ce concept de se faire une place de plus en plus profonde dans le cœur des amateurs d’AOR mondial. On arguera peut-être que son pays d’adoption, la Suède, a déteint sur lui au point de le faire travailler comme tous les orfèvres nationaux, mais Michael avait déjà été touché par les anges bien avant d’en arriver là. Et si vous avez encore des doutes quant à sa suprématie sur l’ordre mélodique mondial, dégustez sans paille ces onze tubes.
Je me suis résigné il y a fort longtemps, jamais je ne trouverai le moindre défaut sur un album de PALACE. Parce que le tracklisting est encore du cinq étoiles, entre Hard à la DEF LEPPARD/HAREM SCAREM (« Money Can Kill »), tendresse subtilement Heavy (« The Driver »), et jus de fruits multivitaminé rayonnant de lumière et de bonheur (« Time Crisis »).
En passant en revue toutes les entrées de ce quatrième album, on renonce rapidement à reprocher quoi que ce soit à Michael. Car lorsqu’un homme est capable de pondre de petites merveilles comme « World Gone Mad », il mérite d’être traité selon son rang royal, et élevé au-dessus de la masse grouillante des artistes nostalgiques à peine bon à copier JOURNEY de loin tout en louchant sur STYX. Ici, même si le parfum des années 80 est fort, il n’écœure pas, et même si l’ambiance nous ramène aux dernières productions d’Harry Hess, on accepte cette influence comme un talent partagé entre plusieurs musiciens géniaux.
« Living The Life » énergique comme du Richard Marx oubliant sa retraite, « Loneliest Night », synth-driven qui aurait fait merveille sur la BO de Stranger Things, une fois encore l’attraction est de luxe, et le goût de ce cocktail unique. PALACE via Michael marche les deux pieds dans la perfection pour nous offrir un album qui ne dénotera pas dans sa production, et qui tiendra en 2022 une place fort enviable dans le clan des meilleurs albums de Hard mélodique.
Un PALACE dont le bar reste ouvert toute la nuit, pour vous enivrer de saveurs que vos rêves n’osent même pas imaginer.
Titres de l’album :
01. Fifteen Minutes
02. Westbound
03. Too Old For This
04. Money Can Kill
05. The Driver
06. Time Crisis
07. Facing The Music
08. World Gone Mad
09. Living The Life
10. Cancel The Flight
11. Loneliest Night
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