One and Only

Anvil

28/06/2024

Afm Records

Si à la télévision, tout le monde aime Raymond, dans le monde du Metal, tout le monde aime ANVIL. Ce trio canadien fait partie de notre patrimoine depuis les années 80, et s’il n’a jamais eu la reconnaissance qu’il méritait lors de sa première partie de carrière, l’histoire l’a finalement intronisé valeur sûre et influence majeure. Il faut dire que la trajectoire du groupe n’a pas vraiment été rectiligne. Alors qu’à l’instar d’EXCITER et RAVEN, les trois premiers albums du groupe avaient méchamment agité la planète Hard’n’Heavy, la fin des années 80 a marqué le pas, avec des albums plus hésitants, se voulant up in time, mais peinant à attirer l’attention de la nouvelle génération.

Les années 90 ne furent pas non plus un long fleuve tranquille, avec des productions erratiques, s’accrochant de temps en temps à la locomotive Speed/Thrash pour rester jeune, avant que le nouveau siècle ne daigne éclairer différemment les trois acteurs. Et en 2024, ANVIL fête de son Canada natal son vingtième album studio avec un leitmotiv aussi simple qu’efficace : sonner comme l’ANVIL des jeunes années, et laisser tomber les envies de modernisme et autres concessions au marché.


Le film de leur vie les a beaucoup promus auprès d’un public moins âgé, qui quant à lui n’a jamais abandonné ses héros. Et sincèrement, quand je vois Lips sourire à la caméra, je fais comme tous les petits copains. Je souris avec lui.

Robb Reiner (batterie) et Steve "Lips" Kudlow (guitare/chant), les gardiens du temple sont donc de retour, toujours soutenus par la basse de Chris Robertson, pour un vingtième chapitre au titre si évident qu’on en vient à se demander pourquoi ils n’y ont pas pensé avant. One and Only, le seul et unique, c’est fantastique, et c’est évidemment ANVIL. Steve a été très clair sur les intentions, et les objectifs de cet album. Il a déclaré sans hésitation aucune :

Nous n’avons jamais été autant nous-mêmes que sur ce dernier album. Nous avons laissé de côté tout le modernisme et plus particulièrement ce que nous jouions dans les années 90. Plus de textes sur le sexe, et surtout, plus de chansons flirtant avec le Speed ou le Thrash comme sur nos anciens disques.


Les plus furieux en seront donc pour leurs frais, mais qu’ils ne tournent pas le dos aussi rapidement. Car le trio diabolique a plus d’un 33 tours dans son sac, et One and Only contient son lot d’hymnes Heavy, et de refrains hardis. Ou Hard’y. A vous de voir mes gaillards. Tout commence par « One and Only », le tube par excellence qu’on entend déjà repris à pleins poumons lorsque les lascars prendront d’assaut les scènes. Simple, direct, sans fioritures, l’ANVIL 2024 se veut sobre et honnête, à l’image des musiciens qui le composent. On apprécie une fois de plus cette production signée Martin « Mattes » Pfeiffer (U.D.O.) et Jörg Uken au Soundlodge studio (« le seul choix possible » selon Lips) qui s’est mise au service des chansons, pour leur offrir cette patine burinée et virile dont elles avaient besoin, et qu’on sent déjà à son paroxysme sur la première moitié de l’album. Des titres qui ne cherchent pas midi à quatorze heures, la plupart du temps construits sur un binaire évident et un ou deux riffs mordants, le tout épicé de cette voix gouailleuse qu’on aime tant.

En gros, ce Hard Rock qu’on avalait par litres dans les années 80, et qui ne sonne jamais aussi bien que joué par ses héros d’époque.


Alors bien sûr, les fans de son plus gros qu’une famille de l’Alabama, les amateurs de jeunisme et les affolés de la nouveauté ne trouveront pas leur compte en découvrant ce nouveau tracklisting qui fait la part belle aux titres les plus classiques qui soient. Le groupe semble avoir tout enregistré dans des conditions live tant l’énergie développée paraît en relief et sortie de haut-parleurs en 3D. Et même si le trio rejette la méchanceté instrumentale parfois excessive de ses anciens travaux, il n’en n’a pas pour autant tourné le dos à la puissance, comme en témoigne le très MOTORHEAD « Dead Man Shoes », vicieux comme un serpent dans le désert, ou le très Heavy « Heartbroken », gras comme les semelles de Tony Iommi dans la gadoue de Birmingham.

Tout en resserrant les quelques boulons encore flottant, ANVIL nous sert son album le plus vrai, mais aussi le plus diversifié. Il y en a pour tout le monde, même pour les membres du fanclub des frères Young (« Truth Is Dying »).

Un seul mot d’ordre : la passion. Et le partage aussi. Généreux, le trio développe ses arguments naturellement, sans avoir à forcer son talent. Le fait d’avoir renoué avec ses racines lui permet de signer des tubes instantanés, comme ce « Rocking the World » dont les paroles suintent la vie sur la route et les rencontres d’un soir qui parfois, durent toute une vie.

One and Only sent tout autant les gros festivals diurnes que les petites salles nocturnes. ANVIL va pouvoir jouer dans tous les coins de la terre avec ce vingtième né, qui à peine la lumière encaissée, pousse ses cris sans en rajouter. Pas mal de déhanchés, un rapprochement évident avec le Dieu Lemmy (« Run Away »), et surtout, des watts, des faciès avenants, et une vraie envie de nous rentrer dedans. « World of Fools », simple comme du Heavy allemand, « Condemned Liberty », binaire ad hoc pour passion pas toc, et « Blind Rage » en déluge de nage, avec sa double grosse caisse débridée, et les quarante-cinq minutes règlementaires sont déjà passées, comme dans un rêve qui s’en va en fumée.

ANVIL est toujours cette enclume que l’on frappe de toutes ses forces, avec des barres d’acier. Lips ne mentait donc pas en affirmant que son groupe n’avait jamais été aussi proche de sa véritable identité. Mieux, il disait vrai !  

 

Titres de l’album :

01. One and Only

02. Feed Your Fantasy

03. Fight for Your Rights

04. Heartbroken

05. Gold and Diamonds

06. Dead Man Shoes

07. Truth Is Dying

08. Rocking the World

09. Run Away

10. World of Fools

11. Condemned Liberty

12. Blind Rage


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par mortne2001 le 27/06/2024 à 19:41
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