Groupe Finlandais qui joue un Hard-Rock mélodique tendance AOR, signé sur Frontiers, tout ça sent bon à des kilomètres à la ronde.
On sait le label exigeant (plus depuis quatre ou cinq ans qu’à une certaine époque), on connaît la facilité avec laquelle les musiciens Finlandais composent de véritables joyaux du style, alors, on attend forcément beaucoup d’un disque comme One Desire, tout en étant pas à l’abri d’une mauvaise surprise. Sauf que les mauvaises surprises dans ce créneau sont aussi rares que des promesses électorales transformées en faits une fois les bulletins décomptés.
Et une fois encore, l’excellence est au rendez-vous, dans un créneau pourtant de plus en plus chargé, peut-être plus qu’à l’époque où l’AOR survolait les charts et les radios FM de ses mélodies fines et ciselées. Oui, ONE DESIRE fait donc partie des meilleurs projets du cru, et cet album éponyme est remarquable de bout en bout. Mais plaçons le contexte avant de pousser l’analyse plus en avant.
ONE DESIRE est né de l’envie du batteur Ossi Sivula de jouer une musique mélodique correspondant à ses désirs. En 2012, le cogneur commence à recruter des musiciens pour lancer l’aventure, et teste des démos et certaines compositions avec des collaborateurs de passage, jusqu’à ce qu’il tombe sur le prodigieux guitariste Jimmy Westerlund, fraîchement exilé de Los Angeles en Finlande. L’homme compose et produit (NEGATIVE, Joel MADDEN), et devient le partenaire privilégié d’Ossi, et les deux comparses se mettent donc à la recherche d’un contrat, frappant alors à la porte de Frontiers Records.
Le problème du chanteur étant réglé par l’adjonction du fabuleux vocaliste Andre Linman (STURM UND DRANG), vieil ami de Jimmy, le poste de bassiste ne fut qu’une simple et dernière formalité, et Jonas Kuhlberg (Paul DI´ANNO, CAIN´S OFFERING, MYGRAIN) rejoint alors les rangs de la bande pour finaliser la formation quatuor, donnant ainsi naissance à la mouture finale de ONE DESIRE, prêt alors à mettre le monde à genoux de son Hard-Rock hautement vitaminé, mais délicieusement mélodisé.
Le répertoire est alors étoffé, et les quatre acolytes enregistrent leur premier album éponyme, que vous aurez la chance de pouvoir découvrir dans quelques jours…Et croyez-moi, le terme « chance » est choisi à dessein, tant les dix compositions de ce LP peuvent facilement le faire passer du statut de carte de visite à celle de best-of intégral, tant les défauts sont introuvables et la perfection à portée de refrains.
Ne le cachons-pas, One Desire peut se targuer de faire partie des plus grandes réalisations Finlandaises du style. Avec ses riffs aiguisés portant à bout de médiator des harmonies stylisées, il nous offre la bagatelle de quarante-cinq minutes de musique imperfectible, pouvant se reposer sur une production vraiment fabuleuse. Graves ronds comme des boules, chant velouté délicatement mis en avant sans sacrifier l’instrumental, niveau technique largement au-dessus de la moyenne, le ballet est étourdissant, même si les plus féroces d’entre vous trouveront la danse un peu marquée par une douceur de pas assez difficile à assimiler. Certes, le propos est soft, caresse dans le sens du poil, mais la beauté des mélodies transcende des compositions simples, qui s’abreuvent à la source du style, en citant les VEGA comme influence notable, et envoyant de gros clins d’œil à des groupes du coin comme les THE LOCAL BAND, leur démontrant qu’il est tout à fait possible de signer un album gigantesque sans avoir besoin de jouer la facilité avec des reprises.
Le secret de cette réussite flagrante ? Une ouverture indéniable sur une Pop musclée, et une décomplexion totale, avec une réelle volonté de séduire les masses sans céder aux sirènes de la facilité sirupeuse. Il suffit pour comprendre la victoire artistique des ONE DESIRE d’écouter le premier morceau de l’album, le remarquable « Hurt », pour comprendre qu’ils ont élaboré un vortex temporel fiable les ramenant à l’époque fertile des 80’s tout en gardant une emprunte contemporaine palpable.
Il y a tout d’abord cette faculté incroyable pour pondre de véritables petites pépites sans avoir recours à des gimmicks trop faciles, et surtout, des instrumentistes qui sont tous des pointures dans leur domaine respectif, avec en premier lieu, la voix chaude et puissante d’Andre Linman, qui en profite pour nous rappeler de son vibrato enflammé qui n’en fait jamais trop à quel point STURM UND DRANG reste un groupe essentiel.
Couplets brillants, refrain transcendant, la recette est d’usage mais appliquée ici avec un sens de l’ouvrage admirable.
Guitare mordante qui se glisse dans les interstices avant de lâcher un solo d’anthologie, section rythmique de plomb qui martèle un tempo d’enfer, et cohésion globale admirable. Rien de complexe, mais une osmose indéniable.
Mais comme chaque morceau est un hit en puissance (pour peu que les web-radios aient de vraies oreilles), il est difficile de placer en avant un morceau plutôt qu’un autre.
Entre un feeling DEF LEP assumé et décuplé (« Apologize », à la basse rebondissant et au refrain tonitruant), des accès de synthétisme assez provocateur dans l’instant (« Love Injection », le genre de titre qui aurait fracassé les portes du Top Ten en 85/86 tout autant qu’en 2000, en créant un point de jonction entre le Soft Rock d’il y a trente ans et le Néo Rock mélodique des années 2000), un mid tempo lyrique et emphatique qui aurait pu être conjointement chanté par Vanessa Carlton et NICKELBACK sous la houlette de Desmond Child (« Falling Apart »), tous les tours sont dévoilés par une équipe de magiciens qui ne révèlent pas leurs secrets, mais qui nous font partager leur savoir-faire avec une générosité incroyable.
Vous pouvez compter sur eux pour accélérer la cadence (« Straight Through The Heart » crossover entre TOTO et VEGA, dans un bel élan flamboyant), ou au contraire de transformer un titre middle of the road en tuerie FM qui n’aurait pas dépareillé sur le meilleur LP des DANGER DANGER (« Whenever I'm Dreaming »), et même de tenter le Heavy enflammé, dans une crise de lyrisme à la EUROPE de ces dernières années (« Do You Believe »).
Mais les quatre héros savent aussi se montrer sensibles le soir venu, sortant l’acoustique et le piano pour une sublime ballade de clôture « This Is Where The Heartbreak Begins », classique, mais réellement belle. D’ailleurs, la version japonaise de l’album en propose une version purement acoustique qui sublime encore plus sa mélodie fragile.
En définitive, et aussi difficile à relever fut le challenge, ONE DESIRE avec One Desire se place dans le peloton de tête des meilleures sorties Hard/AOR de ces cinq dernières années. Morceaux faussement simples mais réellement travaillés, cohérence d’ensemble magnifiée, et harmonies célestes habitées, voilà le mélange fatal qui vous attend sur ce premier album qui se pose en pinacle d’une carrière à peine commencée.
Je vous le disais, Finlande, AOR, Frontiers, c’est un tiercé gagnant, quel que soit l’ordre d’arrivée. Et vous pouvez ramasser la mise, votre gain est décuplé.
Titres de l'album:
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