On pensait que le graal Chinese Democracy était le pire cas d’arlésienne du Hard Rock, se planquant dans la psychè d’Axl pendant une bonne quinzaine d’années, mais on ignorait qu’un album prendrait encore plus de temps à voir le jour, sans qu’aucun d’entre nous ne puisse le prévoir. Il faut dire que celui-là, très peu de monde l’attendait, mis à part quelques initiés et membres du cénacle…
Je vais donc faire appel à votre mémoire et vous renvoyer vers le L.A de la fin des années 80…Tentez de vous souvenir d’un groupe typique de Sunset Strip, mené lipstick et sex-appeal battant par une splendide vocaliste qui n’avait pas les cordes vocales dans sa poche, et qui s’était permis alors même que le Hard Rock à tendance Sleaze connaissait ses dernières heures de gloire de sortir un premier album éponyme assez tonitruant…Quelques clips bien suggestifs en appui, ce dit groupe était devenu the next big thing, avant de sombrer dans un oubli irrévocable très peu de temps après avoir déclenché l’intérêt chez les fans…
Tiens, même Britney a sorti un album portant le même nom que ce combo.
Non ? Toujours rien ? FEMME FATALE, ça vous met plus sur la bonne voie ? Parce que c’est la seule…
Quatre mecs, une nana, un Hard Rock estampillé Glam avec de gros riffs et beaucoup de sensualité vocale, des hits flanqués d’images suggestives, « Waiting For The Big One » ou « Fallin’ In And out Of Love »…A l’époque la belle Lorraine Lewis originaire d’Albuquerque vivait son rêve Californien et sa route semblait pavée d’or et de paillettes alors même que MCA distribuait son premier album un peu partout, attendant même le second avec impatience…Mais à ce tournant des deux décennies, le destin était très capricieux et sans pitié pour les gloires montantes un peu trop marquées par les excès Rock…je vous passe les détails, mais entre le cancer d’Andrea Accardo, manager du groupe, et le changement de DA du label, tout ne se passa pas comme prévu et Lewis se retrouva face à un choix. Continuer en solo, ou sombrer avec son band. De facto, le fameux second album de FEMME FATALE, alors intitulé Lady In Waiting, déjà enregistré en démo et attendant d’être produit attendit plus longtemps que prévu…Il attendit tellement longtemps que vingt-cinq ans se sont écoulés depuis sa parution d’origine, et qu’il ne voit le jour qu’en cette morne année 2016, l’éclairant de ses flashs musicaux crépitant et de son strass garanti d’époque…
Vingt-cinq ans, c’est un délai énorme pour un LP enregistré au début des années 90, et symptomatique de la direction musicale de l’époque. Qui de nos jours peut encore avoir envie d’écouter un disque ancré dans un style qui a coulé avec les stars de l’époque, mis à part quelques nostalgiques du Roxy et autres clubs à la mode il y a très longtemps ? A vrai dire, et sans jouer les oracles, beaucoup de monde je suppose, et pas seulement les fans du groupe. Ce One More For The Road est en quelque sorte une relique, un Saint Graal, une occasion qui ne se présente que trop rarement, puisque sa musique n’a pas été dénaturée par le temps ni adaptée aux exigences modernes, et reste un témoignage fabuleux d’une époque glorieuse que beaucoup regrettent de la doublure de leur perfecto à franges.
Encore un pour la route ? Un titre assez bien choisi et plutôt ironique vu la tournure des choses, mais au-delà du contexte « historique » de sa sortie, un sacré disque de Hard Rock couillu et puissant, bien plus d’ailleurs que le premier essai éponyme du groupe.
On retrouve au casting les mêmes musiciens qu’à l’origine, Lorraine au chant évidemment, mais aussi Bill D’Angelo à la lead, Mazzi Road à la rythmique, Rick Rael à la basse et Bobby Murray à la batterie, pour quatorze morceaux remixés par le label FNA Records, qui a fait un travail très respectueux et honoré ces « nouvelles anciennes » chansons d’une production sèche, profonde, avec pas mal d’écho, respectant de fait les impératifs d’il y a trente ans…ou presque.
Alors nous y voilà, confrontés à cette question semblant anodine et pourtant d’importance. One More For The Road/Lady In Waiting méritait-il une si longue attente ou aurait-il mieux fait de sortir à l’époque, au risque de passer complètement inaperçu, noyé dans la vague de Seattle qui engloutissait tout sur son passage ?
La réponse est complexe, puisque je pense sincèrement que quel que soit le cas de figure, son sort eut été le même.
La preuve, sorti au mois de mai, je ne le chronique qu’en octobre, ayant juste remarqué son édition…Dommage, car en toute honnêteté, il est bien plus solide et varié que Femme Fatale ne l’était, et aurait sans doute dû sortir à sa place.
Il montre un groupe au sommet de ses moyens, musicalement parlant, est plus inspiré, plus roots, et puisqu’il faut le dire, plus Rock N’Roll.
Certaines chansons aurait sans doute salement cassé la baraque il y a vingt-cinq ans comme ce « The Alley », gorgé de Blues suant par tous les pores Rock, que Lorraine chante comme si sa vie en dépendait, ou cette reprise étonnante de Janis « The Cat » Joplin, « Piece of My Heart », subtilement Hardrockisée, qui si elle ne vaut pas l’originale, permet à miss Lewis de montrer l’étendue de son organe.
Mais outre ces quelques friandises assez fondantes en bouche mais épicées, pas d’inquiétude à avoir, le FEMME FATALE made in 1992 n’avait pas oublié comment faire remuer les chevelures, et troussait quelques hymnes bien salés à destination des foules excitées.
Outre l’ouverture méchamment Heavy de « Don’t Mean Nothing » qui empruntait plus la hargne du SLAUGHTER le plus aiguisé que la douceur du Richard Marx au regard le plus irisé, comptez sur la folie ambiante des décibels répandus par « One More For The Road », gros burner au moteur surgonflé, et sur l’énergie d’un « Til It’s Shot » qui alignait les téquilas sans broncher pour vous faire remuer du fessier.
Un titre pas vraiment prémonitoire à postériori qui se traînait le long d’un downtempo dégoulinant de stupre (« I’m Back », avec quelques années de retard mais la rythmique en pétard), une fausse ballade qui dégénère en groove à la Tyler & co. (« Fallen Child », dont les POISON aurait fait leur goûter), un crescendo exaltant de vocalises hardant et de soli fumants (« The Alley », superbe pièce à la mélodie amère qu’on est ravi de voir enfin resurgir), mais la liste est longue puisque les quatorze morceaux inscrits au générique de ce second album presque posthume méritent d’être traités au cas par cas, ce que je n’aurai pas le temps de faire ici…
Quel dommage quand même que la mode soit aussi capricieuse que l’histoire…Sorti à la fin des années 80, One More For The Road aurait fait exploser les charts et fait fumer les boomboxes…Aujourd’hui, FEMME FATALE existe toujours live, s’est transformé en all female band avec la participation des musiciennes de IRON MAIDENS, de L7, épaulées d’Athena Kottak, ex-madame de qui-vous-savez, et de Katt Scarlett, et la belle Lorraine dirige avec son mari une entreprise de vêtements dont une partie des bénéfices est reversée à des associations de défense des animaux.
Elle est en outre la productrice d’un show de real-Tv, « Ex Wives Of Rock », dans lequel on retrouvait justement cette chère Athena…En gros, vous l’aurez compris, elle n’est pas restée inactive, loin de là, mais le démon du Rock la titille toujours…Alors, peut-être que cette fois ci nous n’aurons pas à attendre plus de deux décades pour apprécier de nouvelles tranches de vie Metal…En attendant ce moment probable mais incertain, dégustez One More For The Road pour vous souvenir d’un passé que vous avez choyé. Sa production n’est pas parfaite, mais c’est une petite tranche de légende qui s’agite le long de chapitres Hard Rock vivants comme pouvait l’être ce groupe pas si anecdotique que ça il y a presque trente ans…
Titres de l'album:
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