Sous une pochette de notre cher Stan W. Decker (dont il a avoué qu’il n’en était pas pleinement satisfait, ce qui en dit long sur le perfectionnisme du bonhomme) se cache le troisième album de l’association internationale THE FERRYMEN, ces passeurs de l’étrange qui nous emmènent vers un autre monde depuis six ans maintenant. Et trois ans après le fabuleux A New Evil, le trio remet le couvert pour de nouvelles aventures, toujours aussi chevaleresques et puissantes, traversant les contrées les plus fantasmagoriques et affrontant les dangers les plus meurtriers pour nous faire fouler la terre d’un Eden Metal qu’ils protègent comme des chevaliers.
Pour ceux n’ayant pas suivi les pérégrinations de ces trois musiciens, sachez que THE FERRYMEN est un concept que l’on peut ranger dans la case dangereuse des supergroupes, associant des noms fameux sur le papier qui ne s’accordent pas toujours une fois en studio. Et sur le papier, la combinaison entre Mike Terrana (batterie, AVALANCH, EMPIRE, KREYSON, RAZORBACK, VISION DIVINE, ZILLION, ex-HANOVER, ex-Roland GRAPOW, ex-ZILLION, TABOO VOODOO, TERRANA, TRITON DEVS, ex-ARTENSION, ex-Axel Rudi PELL, ex-DOWNHELL, ex-EMIR HOT, ex-MASTERPLAN, ex-NOT FRAGILE, ex-RAGE, ex-SQUEALER, ex-TARJA, ex-Tony MACALPINE, ex-Yngwie MALMSTEEN, ex-GAMMA RAY), Magnus Karlson (guitare/basse/claviers, ALLEN / OLZON, Anette OLZON, HEART HEALER, KISKE / SOMERVILLE, MAGNUS KARLSSON'S FREE FALL, PRIMAL FEAR, PLANET ALLIANCE) et Ronnie Romero (chant, LORDS OF BLACK, RAINBOW, SUNSTORM, WALTER GIARDINO TEMPLE, ERIDAN (live), MICHAEL SCHENKER FEST) était plus que prometteuse : explosive. Et puisque depuis quelques années, la tendance s’inverse et voit ces combinaisons de légendes fonctionner à plein régime, il est tout à fait légitime de dire que THE FERRYMEN fait partie des collaborations les plus fructueuses de son époque.
Nous le savions depuis cet éponyme début, et avions compris que le but du trio était de confronter ses influences et son expérience pour produire une musique à mi-chemin de tous les CV. Avec la puissance dévastatrice d’un Terrana à la batterie, la guitare volubile et mélodique du sieur Karlson, et le chant lyrique et puissant de Ronnie Romero, le mélange ne pouvait être que détonnant, et ce troisième album - étape capitale - n’échappe pas à la règle et se conforme à des exigences de qualité très élevées.
Si Jimmy Cliff avait de nombreuses rivières à traverser, THE FERRYMEN se propose de les prendre une par une et de nous en faire franchir une nouvelle. Peut-être celle les séparant de la légende, tant le niveau de jeu est monté d’un cran. Grâce à un mix écrasant de Simone Mularoni (DGM, SUNSTORM), One More River to Cross pulvérise la résistance, fend les lignes ennemies pour triompher de son crossover fatal, entre Heavy Metal mélodique et Power Metal de tradition allemande/suédoise. Aucune surprise quant au contenu de ce nouvel opus, mais de quoi rassurer ceux qui patientaient depuis trois ans pour connaître la suite des aventures : de la puissance, étouffante parfois lors des passages les plus denses, une assise rythmique dominée des baguettes par le poulpe humain Terrana, des soli époustouflants et flamboyants signés Magnus Karlson, et évidemment, des lignes vocales de rêve dominées par Ronnie Romero, l’un des chanteurs les plus doués de sa génération. Les trois associés n’ont donc pas perdu l’alchimie qui les unissait, et passent pour les Nicolas Flamel du Heavy moderne et décomplexé, basé sur l’expérience.
Un seul mot d’ordre, celui de « One Word », qui après une intro de blockbuster mystique lâche les watts sur un mid tempo martelé par Mike, plus en forme et fluide que jamais. Immédiatement, l’ambiance Heavy saute à la gorge, fait gonfler les veines et battre le cœur, et nous rappelle une version contemporaine d’un RAINBOW qui aurait troqué les angelots contre des diablotins hyperactifs. Entre colère et modulations, One More River to Cross est un pont tendu entre le passé et le présent, entre le Hard-Rock nuancé et le Power Metal renforcé, et les morceaux se font justement un plaisir de tergiverser entre les approches pour séduire tout autant les fans de soulevé de fonte que les amoureux d’harmonies radiophoniques (« The Last Wave »)
Pas question ici de laisser les fillers occuper l’espace entre deux ou trois titres forts. Les musiciens ont trop de bouteille pour ça, et parviennent toujours à trouver la bonne approche pour varier les plaisirs. D’autant que leurs petits exploits techniques apportent une plus-value extraordinaire à l’ensemble, qu’il s’agisse d’une palette vocale hors-norme ou de fills diaboliques et surnaturels.
En tant que compositeur, Magnus Karlson a encore une fois pioché chez les dieux du Heavy de quoi alimenter sa propre histoire, et nous réserve quelques moments particulièrement intenses, mais aussi des segments plus épiques, sur lesquels Ronnie crache ses tripes pour défier les Jorn Lande, Rob Halford et autres Steve Perry (« Morning Star »).
Fausse délicatesse opératique pour mieux pulvériser les défenses ennemies (« Bringers Of The Dark »), concessions en mid pour mieux tromper l’adversaire (« The Other Side »), et une fois encore, l’aventure homérique se termine bien pour nos trois héros, qui rentrent à la maison le cœur pur et l’instrument immaculé.
THE FERRYMEN a peut-être trouvé le consensus parfait avec ce troisième album, et sonnera peut-être plus compromis que sur ses deux premiers albums, mais la perfection requiert des aménagements. Et ceux proposés par One More River to Cross sont tout à fait acceptables.
Titres de l’album:
01. One Word
02. The Last Wave
03. Shut It Out
04. City Of Hate
05. One More River To Cross
06. Morning Star
07. Hunt Me To The End Of The World
08. Bringers Of The Dark
09. The Other Side
10. The Last Ship
11. The Passenger
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