Je connais ces canadiens, et je connais le barouf qu’ils sont capables de faire lorsqu’ils sont en colère. J’ai déjà affronté cette ire musicale à l’occasion de leur premier EP Tightened Noose of Sanctimony, et si je n’avais pas parlé d’un premier long cataclysmique (Slave Morality), c’est plus par inattention que par désintérêt. Mais l’occasion de me rattraper m’est donc donnée, et c’est avec un plaisir masochiste que je m’apprête à vous entretenir de One Nightmare Unto Another, second long des montréalais, paru en janvier de notre belle année 2023.
Le nom de Nuclear War Now! Productions étant toujours un sérieux avertissement, il n’y avait aucune crainte à avoir quant à la haute teneur en brutalité de ces sept nouveaux morceaux. Aujourd’hui réduit à la portion congrue de deux musiciens seulement (Illusory et Olcadóir, membres de SPECTRAL WOUND et SKUMSTRIKE), PROFANE ORDER n’a rien perdu de sa férocité grave et de sa bestialité grasse. Et toujours entre deux feux, le concept en brille de mille, et nous étouffe de ses fumées nocives comme Satan de son accolade un peu trop vicieuse.
Le Black/Death étant un exercice périlleux, reposant sur un équilibre parfait, le résultat de cette nouvelle expérience n’en est que plus remarquable. N’ayant aucunement laissé tomber leurs sales habitudes de caresse de linceul suintant la mort, les deux musiciens nous attaquent par le front, et ne font aucun quartier. Mais entre deux riffs prétextes et une accélération dantesque, l’effort porté au groove et aux tics catchy reste remarquable.
Vélocité, blasts, écrasements puissants, cris venus de nulle part, écho excessif, batterie en roue libre et thèmes classiques, tel est le menu de ce repas épicé, un peu cramé sur les bords, et saignant au milieu. En bons chevaliers de l’extrême, Illusory et Olcadóir se sont une fois de plus épanouis dans un registre extrême, entre BATHORY, ANTICHRIST, NOCTURNAL BLOOD et REVENGE.
Des excès donc mais totalement revendiqués. Et la brièveté du dossier le rend encore plus passionnant, les vingt-cinq minutes passant comme dans un cauchemar cornu en plein purgatoire bondé. Et il ne faut que deux secondes au tandem pour afficher ses intentions, via l’entame sauvage et sans pitié de « In the Shadows of the Past ». Le son est toujours aussi cryptique, le propos malicieux, et l’ensemble solide comme une tour de Babel sans la jalousie divine. D’ailleurs, Dieu n’a pas sa place ici, les bonnes intentions et les actes de contrition étant tous plus hypocrites et factices les uns que les autres.
Alors, on se fascine pour cette façon hypnotique de réduire nos défenses à zéro, invoquant les Dieux anciens pour leur payer un tribut que MORBID ANGEL collecte depuis des années. Plus Black que foncièrement Death, One Nightmare Unto Another est une succession de cauchemars très intelligente, qui offre quelques bouffées d’air frais à intervalles réguliers, histoire de nous laisser reprendre le cours de la nuit normalement. Mais les accalmies groovy ne sont pas assez intenses ni nombreuses pour nous protéger de cette cacophonie organisée et nihiliste, qui réfute tout principe de composition claire et explicite. Alors, que veulent-ils ? Votre âme, et certainement pas pour la protéger ou la cajoler.
Entre lacérations express (« No Light Here », l’ampoule est grillée, et « Suppression », annihilation de tout sentiment de pureté et d’espoir), et développements traumatiques (« Pernicious Scum », vraiment pas beau du tout, « Of Bile and Malice », conclusion qui appuie sur les plaies pour en faire sortir le pus et s’en délecter), PROFANE ORDER utilise toutes les armes à sa disposition, et tire juste, blessant les sens de projectiles explosifs nous laissant handicapés de la joie à vie. Comme un caillou dans une chaussure frottant une plaie à vif, ou une balle coincée près de la colonne vertébrale et menaçant d’un handicap fort douloureux, One Nightmare Unto Another irrite, dérange, traumatise et impressionne, d’autant que la charge virulente ne connaît aucune baisse de régime, eu égard à son timing resserré.
Belle démonstration de force pour un duo aux intentions immuables, et au cœur noir comme une nuit sans fin. Un deuxième album un peu court, mais si intense qu’on en excuse ses quelques défauts. Le monde de demain donne clairement envie de rester bloqué à hier, et de ne pas avoir à affronter les crises, catastrophes et autres prédictions d’oracle néfastes nous promettant les pires sévices et agressions.
Titres de l’album :
01. In the Shadows of the Past
02. No Light Here
03. A Somber Passage
04. Suppression
05. Pernicious Scum
06. Seething
07. Of Bile and Malice
Hé ben... cette punition !
Excellent !
C'est un groupe qui semble très constant dans la qualité de ses sorties... une valeur montante sans l'ombre d'un doute !
Cest du War Metal.
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