AREA 55 est un nouveau venu sur la scène Rock californienne, et propose aujourd’hui son premier longue-durée, après avoir publié quelques singles et une vidéo disponible sur Youtube. Au vu du nombre de sites recensant leur cas, je crois pouvoir affirmer que ces californiens n’ont pas encore ouvert la porte du succès, puisque aucune information à leur sujet n’est disponible en dehors de leurs pages officielles. Toutefois, ça n’en rend pas leur musique inintéressante pour autant, ni plus facile à cerner d’ailleurs. Formé par quatre jeunes musiciens, venant d’horizons et de groupes divers (KING OF BONES, SIOUX 66, REACT, DISCIPLES OF BABYLON, ABOLETH, HECATOMBE), AREA 55 a tout du combo à l’aise dans son époque, mais tout à fait conscient des impératifs passés en termes de mélodie et d’efficacité. J’ai donc le plaisir de vous présenter Mika Jaxx (guitare), Julio Federici (chant), Boll3t (batterie) et Gui Bodi (basse), qui avec One Ocean s’introduisent au monde entier via onze morceaux qui ne manquent ni d’énergie, ni d’harmonies. Ce premier LP est assez symptomatique de la Californie, avec une approche moderne et une tentative de séduction mélodique assez poussée, et s’avère être un solide pont tendu entre la modernité et la nostalgie. Se reposant sur une base Hard-Rock éprouvée, le quatuor ose des arrangements plus contemporains et parfois synthétiques, tentant le coup du hit à chaque morceau pour mieux imprimer sa patte dans vos mémoires. Et le résultat, quoique pas forcément original est assez pertinent, oscillant entre énergie brute et émotion sincère. Citant quelques références pour mieux situer leur démarche (BREAKING BENJAMIN, THREE DAYS GRACE, RED), AREA 55 ne joue donc pas le mystère, et se satisfait très bien de ce statut de jeune valeur montante qui peut se targuer d’une expérience déjà conséquente individuellement.
Je l’avoue, sans crier au génie, j’ai souvent dodeliné de la tête ou tapé du pied en écoutant One Ocean. Avec ce côté Pop très prononcé, les chansons se montrent efficaces et pertinentes, comme des tubes qu’on entend à la radio sans vraiment savoir qui les interprète. D’ailleurs, « Into the Void » pose clairement les bases de l’optique, et il n’est guère étonnant que ce morceau ait été choisi pour être illustré d’une vidéo. Up tempo entraînant et jumpy, énergie adolescente manifeste, couplets sous testostérone et refrain fédérateur, on sent clairement cette énergie contemporaine et californienne et cette base de Hard-Rock un peu sleazy empruntée à la scène du Strip des eighties, et il n’est pas incongru de penser à nos BLACKRAIN nationaux au moment d’émettre un jugement. Vous l’avez compris, l’emphase est mise sur l’efficacité et la percussion d’une guitare qui riffe classique, mais sobre. Un solo pour agrémenter le tout, un timbre de voix légèrement aigu mais séduisant, et une rythmique sinon inventive, mais assez pulsée pour nous mettre dans l’ambiance. « Save Me » enfonce encore plus le clou avec ses syncopes limite Metalcore, mais suffisamment affranchies du style pour ne pas s’y affilier. Avec un couplet plus soft et terriblement Pop, l’optique alternative marche à plein régime, et le groupe évite les étiquettes trop hâtivement collées. On sent que chaque morceau a été peaufiné à l’extrême sans que l’ensemble ne perde de sa spontanéité, et la production, un peu clean et générique permet d’aborder tous les thèmes sans sortir de la route.
La cohésion entre les musiciens frappe de plein fouet, et chacune de leurs tentatives touche le centre de la cible, en ajoutant quelques arrangements modernes par ci, ou en assombrissant l’ambiance par là. Aussi sensibles qu’ils ne sont virils, les AREA 55 jouent crânement leur carte, et rappellent le Hard-Rock de la grande époque tout en le transposant dans un langage plus moderne. « Far Away », continue la série de tubes à reprendre en chœur, alors que « Tell Me Why » accentue un peu plus l’aspect Heavy de l’entreprise. Un subtil mélange de Metal moderne et décomplexé et de tradition bien appliquée, avec des chansons bien calibrées, mais pas aseptisées. Certes, l’impression de déjà-entendu frappe parfois les oreilles, mais ce côté générique n’empêche pas d’apprécier une musique simple, mais réfléchie. Difficile de trouver une faille dans l’édifice, à partir du moment où vous acceptez cette personnalité un peu passe-partout, et « The Enemy » de continuer sur la lancée, avec toujours en exergue cette voix doublée sur le refrain et ces reprises rythmiques astucieuses. Conscients qu’un album doit être agencé pour ne pas lasser, les californiens freinent l’avancée d’un plus modulé « Wake Me Up » qui alterne la lourdeur moderne et la fluidité d’un DEF LEPPARD des nineties, pour mieux rebondir sur un syncopé et presque rappé « One Life, One Soul » qui sonne comme un hymne teen de première qualité. De fait, et grâce à cette variété de ton, One Ocean laisse ses vagues heurter la plage avec confiance, l’eau nous rafraîchissant les pieds ou l’écume nous heurtant délicatement les mollets. « Break the Chains », plus classique, s’ancre dans une continuité Hard n’Heavy de bon ton, et le groupe à l’intelligence de nous épargner les balades faciles et lacrymales qui viennent souvent gâcher ce genre d’effort. Il appuie au contraire sur la puissance à intervalles réguliers, avec le court mais soufflant « Rev My Soul », plus agressif que la moyenne.
Nous ne coupons toutefois pas au quart d’heure américain, mais celui-ci est moins mielleux que la moyenne et ne s’impose que par intermittence sur « Motions of the Storm », avant que le riff funky de « Behind the Black » ne termine l’après-midi dans une ambiance à la LOVE/HATE. Une bonne carte de visite pour un groupe sympathique à défaut d’être inoubliable, et une carte postale envoyée de Californie qui ensoleillera votre quotidien. Vous pouvez même garder le timbre.
Titres de l’album :
01. Into the Void
02. Save Me
03. Far Away
04. Tell Me Why
05. The Enemy
06. Wake Me Up
07. One Life, One Soul
08. Break the Chains
09. Rev My Soul
10. Motions of the Storm
11. Behind the Black
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