Lorsqu’on est gravement malade, il y a deux solutions. Soit on s’assoit, on se prend la tête entre les mains et on s’apitoie sur son sort, soit on utilise cette énergie et on avance, coûte que coûte. C’est l’option que j’ai choisie.
C’est peu ou prou ce qu’a déclaré Ronnie Atkins pour justifier de la sortie de ce premier album solo, qui lui permet de sortir du contexte de PRETTY MAIDS. Atteint depuis quelques temps d’un cancer des poumons de stade 4, le chanteur danois a donc décidé de prendre le taureau par les cornes, et d’exploiter son temps de manière créative tant qu’il le peut encore. L’annonce de sa maladie sur les sites spécialisés et les réseaux sociaux a déclenché une vague de sympathie gigantesque qui a dû mettre du baume au cœur de l’interprète légendaire de Future World, qui s’est trouvé galvanisé par ce soutien, et celui de ses familles. Sa famille de sang, et sa famille musicale qui l’ont soutenu sans restriction dans ses choix de vie et de carrière, ce qui nous permet aujourd’hui d’apprécier un album de la trempe de ce One Shot, au titre pourtant méchamment révélateur. Sachant pertinemment qu’au vu du contexte sanitaire actuel, il ne pouvait défendre live le dernier album de son groupe fétiche, Ronnie s’est mis au travail, et a enregistré des idées à l’ancienne, lui qui se reconnaît « trop old-school pour comprendre quoi que ce soit à Pro Tools ». Il a donc joué ses plans sur un piano ou une guitare, se servant d’un mellotron comme boîte à rythmes, avant d’envoyer ses maquettes plus ou moins abouties à la production, et à l’enregistrement des parties instrumentales.
Pour accoucher de One Shot, Ronnie n‘a donc pas eu besoin de péridurale, puisque le processus s’est fait tout à fait naturellement. Il a travaillé avec de vieux complices, trop heureux de l’épauler durant cette aventure, et c’est à son ami et partenaire au sein de PRETTY MAIDS Chris Laney qu’il a confié le boulot de production. Une fois les bandes reçues, Chris a convoqué la crème de la crème des musiciens, tous proches de Ronnie, et l’album se retrouve ainsi construit par des passionnés qui connaissent bien le chanteur et sa passion. On retrouve donc dans le line-up du projet le batteur et le claviériste de PM, Allan Sørensen et Morten Sandager, le bassiste de KING DIAMOND et ex-LION’SHARE Pontus Egberg, et une myriade de guitaristes venus poser un ou plusieurs soli dont Kee Marcello (ex-EUROPE), Oliver Hartmann (AVANTASIA, ex-AT VANCE) et Pontus Norgren (HAMMERFALL). Les chœurs accueillent quant à eux les voix superposées de Chris Laney, Linnea Vikström Egg, Olliver Hartmann et Björn Strid, ce qui donne à ce premier album un parfum d’all-star-cast qui honore le parcours et la personnalité de son interprète.
Pour Ronnie, il n’était pas question de trahir son background, ni de jouer la carte de l’opportunisme. Il était évident que le chanteur danois allait garder une éthique et une ligne de conduite basées sur la sincérité et l’honnêteté, même si cet album diffère des productions estampillées PRETTY MAIDS de ces dernières années. Pas question ici de Heavy saignant et agressif, mais bien de Rock joué Hard, parfois plus abordable que la moyenne, toujours mélodique, mais surtout, optimiste, heureux, et dégageant un sentiment de plénitude. Pas d’atermoiements donc, pas question de s’appesantir sur des ballades lacrymales, mais bien de dégager une énergie positive à même de servir de thérapie pour le chanteur souffrant d’une sale maladie. Le mot thérapie est sciemment choisi, puisque employé par l’auteur et le concepteur du projet, qui a vu là une alternative artistique à son traitement médicamenteux, et une façon de se changer les idées en faisant ce qu’il sait faire de mieux : composer et chanter des chansons simples, mais souriantes, irradiantes même, propres à donner le sourire à n‘importe quel dépressif.
One Shot est donc un album très agréable à écouter, qui ne révolutionnera pas le Rock, mais qui procurera beaucoup de plaisir aux fans de Ronnie, certainement très heureux de le trouver sans un état si positif. Se montrant allusif à tout le répertoire Rock et Hard de ces vingt dernières années, le chanteur chante comme jamais, et nous prouve qu’il a une validité artistique de par sa propre valeur. Il n’était pas question ici de répéter les recettes d’un groupe qui les a déjà largement développées, mais de jouer la sérénité et la joie de partager, ce que l’entame « Real » prouve de son beat tranquille et de ses harmonies pastorales. A l’image d’un Joey Tempest ou d’un Mike Tramp en solo, Ronnie a abordé des thématiques musicales assez éloignées de son univers habituel, et a laissé les guitares se brider d’elles-mêmes pour laisser la place parfois à une sorte d’Americana revu et corrigé Europe du nord.
Il y a du Petty là-dedans, parfois, mais surtout, du Ronnie, qui loin des héros de l’histoire américaine aborde le problème avec une humilité qui lui est coutumière. Parfaitement soutenu par un groupe soudé autour de son leader, le chanteur n’a donc pas cherché à déstabiliser son public et ses fans, mais bien à les rassurer quant à son état moral, qui semble au beau fixe si j’en juge par ces onze compositions. « Scorpio » reste sur la même ligne avec sa mélodie de guitare prenante, et il faut attendre « One Shot » pour que l’émotion palpable se fraie un chemin à travers les partitions. Mais cette émotion est tout sauf factice et hollywoodienne et prend aux tripes, nous ramenant aux power-ballads des années 80 que PM dominait avec brio.
One Shot propose donc de tout pour tout le monde, et un petit quelque chose à chacun. Du Rock modulé et presque Pop (« Subjugated », hit en puissance), des modulations sur la douceur et la radiophonie (« Frequency Of Love » que le BON JOVI 2021 devrait prendre en exemple), mais aussi des inserts Heavy révélant la nature profonde du chanteur qui a un jour hurlé « Yellow Rain » (« Before The Rise Of An Empire »).
Impossible de s’ennuyer à l’écoute de ce premier jet solo, qui on l’espère, ne sera pas le dernier. Il est si varié et léger qu’il en devient rapidement addictif, et Ronnie ne fait jamais preuve de complaisance ou de facilité. Si ses idées sonnent fraiches et légères, le fond n’en est pas moins plus profond qu’il n’y parait, et symbolise la métaphore parfaite de ces gens malades refusant l’adversité pour se tourner vers des solutions positives. Et sans connaitre ce que l’avenir réservera à mon ami Atkins, je l’ai découvert plus vivant que jamais sur cet album. De quoi faire un beau pied de nez à la mort.
Titres de l’album:
01. Real
02. Scorpio
03. One Shot
04. Subjugated
05. Frequency Of Love
06. Before The Rise Of An Empire
07. Miles Away
08. Picture Yourself
09. I Prophesize
10. One By One
11. When Dreams Are Not Enough
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