Quintet parisien à la carrière bien installée, FRACTAL GATES revient avec un quatrième album dans sa musette pour insérer dans la boîte aux ouïes de ses fans. Six ans après son dernier témoignage en longue durée, le groupe fait toujours montre d’ambitions bien concrètes, et nous propose cinquante minutes de Death Metal mélodique et Progressif, à cheval entre les Etats-Unis, la Suède et autres pays européens maniant la souplesse avec brio.
One With Dawn. Ne faire qu’un avec l’aube. Un joli concept, souligné d’une pochette aux tons bleutés, pour des thématiques ad hoc. Vie extraterrestre, science-fiction, des obsessions que l’on retrouve souvent dans le panier d’inspiration des artistes du cru, mais en six ans, FRACTAL GATES a perfectionné sa recette au point de la rendre très pointue. Beaucoup d’arômes, de fragrances, de senteurs, pour une violence maîtrisée et cuite à point.
Antoine Verdier (basse), Stéphane Peudupin & Arnaud Hoarau (guitares), Sebastien Pierre (chant/claviers) et Jeremy Briquet (batterie), soit quatre-vingt pour cent du line-up d’origine, et du recul pris par rapport aux trois premiers chapitres qui avaient plus ou moins conquis les amateurs de sensations fortes et d’aération modulée. Si FRACTAL GATES n’a pour le moment déclenché aucun consensus autour de ses capacités, One With Dawn peut changer la donne, et occuper une place enviable sur l’échiquier du Death accessible, aux fondements profondément ancrés dans la tradition Heavy.
Entre AT THE GATES et NOCTURNUS, FRACTAL GATES trace sa route, et se rapproche même par instants fugaces de la référence incontournable GOJIRA. Mais les deux groupes sont assez éloignés l’un de l’autre, puisque les parisiens préfèrent jouer la carte de la régularité et de la raison plutôt que celle de l’expérimentation complexe en morceaux très développés.
Ce qui ne les empêche nullement de pouvoir revendiquer cette étiquette de groupe Progressif à laquelle ils semblent tenir. Si le découpage n’est pas analysable par séquences, l’ensemble sonne très homogène, et les inflexions mélodiques et rythmiques cohérentes entre elles. Brillant d’une légère patine gothique, ce quatrième long n’hésite pas non plus à loucher sur les copies de NIGHTFALL ou CREMATORY, lorsque le tempo se fait plus posé et les arrangements plus osés.
Avec des claviers en présence permanente, une énorme basse claquante, et un tapis de riffs classiques, le quintet ne cherche pas à bousculer l’ordre établi, mais bien à jouer sa musique. Une musique très agréable en oreilles, même lorsque la simplicité prévaut, sur « Half Alive ». On apprécie ce mid tempo appuyé, ces motifs universels, et ces variations dans le ton qui permettent de sauter d’une humeur à une autre.
Toujours friands d’intros, d’outros et de transitions, les parisiens aèrent donc leur capsule pour aller plus loin dans l’univers. Un univers aux dimensions évidemment incalculables, mais qui offre des détours de contemplation, durant lesquels la voix de Sebastien Pierre s’aventure en son clair, avant que l’emphase ne revienne, accentuée par un mur du son compact et solide (« One with Dawn », le climax d’une méthode de pluralité).
Ce qui garantit quelques surprises, des détours, des pauses, et qui prévient l’auditeur d’une routine trop prévisible. Car le groupe a l’intelligence de varier les humeurs, de plaquer quelques syncopes plus volontiers symptomatiques du Death technique moderne (« Hyperstate »), mais aussi des références nineties que furent DEATH et CYNIC.
Ceci étant dit, la technique pure n’intéresse pas les musiciens. Ils lui préfèrent une approche plus humble, mais non dénuée de complexité. C’est la trame globale plus que les segments qui la composent qui importe, et qui nous emporte dans l’espace, entre flirt avec les étoiles et recherche de civilisations étrangères. On s’imagine assez bien rencontrer une vie extraterrestre, communiquant dans une sorte d’esperanto galactique, pour échanger les points de vue, mais aussi les technologies. Un échange formalisé par « Serenity », au beat martelé, et aux accents maltraités.
Un bel équilibre entre mélodie et violence donc, pour un album encore assez formel. L’écueil de cette voix grognée est parfois difficile à passer, et l’unicité des riffs sur certaines séquences peut aussi provoquer une somnolence. Mais les parisiens parviennent toujours à éviter la redite trop évidente en travaillant leurs arrangements, avec toujours en contrepoint ces claviers qui allègent la pression.
Si certains morceaux auraient pu être laissés sur la table de montage, d’autres au contraire se montrent précieux et indispensables. Je pense notamment au majestueux « Echoing Motions », qui une fois encore provoque l’acoustique pour mieux mesurer les ondes les plus puissantes.
FRACTAL GATES s’en sort donc très bien, et excuse partiellement les six années de silence qui ont précédé cet album. Quelques petites citations Devin TOWNSEND, un panache certain dans la mise en place, et une imagination raisonnable permettent à ce disque de se montrer sous un jour assez flatteur. Mais l’univers est infini, et l’exploration est encore un peu trop timide. Osez aller plus loin messieurs, vous en reviendrez avec des histoires passionnantes et surprenantes.
Titres de l’album:
01. Visions XIII
02. Shining Falls
03. Seamless Days
04. Into the Unknown
05. When the Distance Paints Us
06. Earthbound
07. Half Alive
08. Visions XIV
09. One with Dawn
10. Hyperstate
11. Serenity
12. Severance
13. Echoing Motions
14. Visions XV
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