Le jour vient de se lever sur une étrange idée : le Death Metal serait devenu le style le plus propice pendant les fêtes, et donnerait le sourire aux petits et grands qui mangent la dinde et des chocolats au faisan. Non que j’ai perdu l’esprit, mais un peu de poésie ne fait de mal à personne, surtout si la dite poésie concerne un album aussi féroce et graveleux qu’Oozing Radioactive Vomition. Originaires de Bristol, les CRYPTWORM n’en sont pas à leur coup d’essai, puisque ce second long fait évidemment suite à un premier, mais aussi à deux formats moyens, ce qui leur a permis d’établir leur réputation dans leur Angleterre natale.
Un an à peine après Spewing Mephitic Putridity, CRYPTWORM rouvre donc le cercueil, pour nous faire profiter d’une jolie odeur d’embaumement foiré. Comme si un boucher de grande surface retrouvait un vieux congélateur à l’abandon et débranché depuis plusieurs saisons, le trio anglais nous balance ses effluves de mort directement dans les naseaux, nous donnant des haut-le-cœur et des vomissements spontanés. Dit de cette manière, ça laisse dubitatif et pourtant, je vous promets que la sensation est inoubliable.
Dans un registre de Death cryptique et grognon, Tibor Hanyi (guitare/chant), Joss Farrington (basse) et Jamie Wintle (batterie) dominent leur sujet, et livrent une partition bien crade et maculée de sang. En mixant les bas morceaux les plus infects d’AUTOPSY et les méthodes de barbecue de MORTICIAN, les CRYPTWORM projettent des images morbides à souhait, vignettes de l’horreur patiemment élaborées, en diapositives cramées puisque restées trop longtemps sous la chaleur.
Impossible de résister à cette attaque frontale, hommage aux films de zombies les plus affreux, entre Fulci, Mattei, et toute la vague bis italienne des années 70/80. Rien de bien nouveau, mais du panache, et de l’entêtement au moment d’écrémer le style de ses scories les plus mélodiques. Ici, la mélodie n’a pas droit de cité, et est enterrée au plus profond d’une vielle fosse commune, quelque part dans un village oublié.
Avec un frontman et seul membre d’origine ayant traîné sa voix immonde et ses cordes d’outre-tombe dans de nombreux autres concepts (COFFINBORN, MÖRBID CARNAGE, ROTHADAS, TYRANT GOATGALDRAKONA, ex-BURIED REMAINS, ex-NECROSODOMY, ex-GOBLIN GORE, ex-GRAVECRUSHER, ex-FLOOD HAS COME), CRYPTWORM s’appuie sur un professionnalisme en passion d’un Death bourbier et sale come un bousier. Rien n’est propre sur cet album, si ce n’est le son, entre gravité suprême de la scène US et cataclysme Doom à la nordique. La caisse claire, non traitée, donne le métronome, tandis que la guitare, au groove certain, confère aux morceaux un groove bienvenu. La quintessence d’un genre qui accepte toutefois de se laisser amadouer par des techniques plus fédératrices.
Si les titres se suivent et se ressemblent beaucoup, c’est uniquement parce qu’Oozing Radioactive Vomition s’appréhende comme un tout et non une somme de parties. Avec des accents Gore très prononcés, une fascination pour IMMOLATION et CANNIBAL CORPSE, CRYPTWORM est un asticot de cimetière très capable en son genre, qui pond ses œufs dans le corps encore presque frais d’une pauvre victime ramassée dans le fossé un petit matin d’hiver triste et blafard.
Si on comprend assez vite le principe de la chose, on l’apprécie quand même, puisque les trois trublions font preuve d’un savoir-faire imparable dans la succession des plans, ce qui permet aux chansons de rebondir sur des idées rythmiques avant de s’écraser dans une lourdeur au moins équivalente à une coulée de boue post-inondations. C’est donc très vilain, chanté post-mortem par un vocaliste peu avare en roulements de gorge, et surtout, très digeste puisque les méchants musiciens nous attaquent sans prendre de gants, mais avec la politesse des puristes qui respectent leur public.
Alors évidemment, tout ça sent le sapin, mais pas de celui qu’on met dans un coin de la pièce, avec boules, guirlandes et petits angelots. Non, le sapin des cercueils fabriqués à la chaîne, pour enterrer anonymement la population mondiale subissant les premiers/derniers assauts d’un monde qui ne supporte plus notre prétention. Nous ne sommes plus au sommet de la chaîne alimentaire depuis longtemps, mais CRYPTWORM nous le rappelle de la plus directe des façons.
Le soleil brille toujours, mais il y a quelque chose d’inquiétant dans sa chaleur. Comme les prémices d’une fournaise à venir, anticipant un grand froid éternel. Vous êtes déjà passé directement d’une cabine à UV à une chambre froide ?
Alors, c’est un peu le même principe.
Titres de l’album:
01. Oozing Radioactive Vomition
02. Organ Snatcher
03. Miasmatic Foetid Odour
04. Necrophagous
05. Engulfed By Gurgling
06. Submerged Into Vile Repugnance
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