Santa Perugino termine sa tournée bien après la Noël, et continue de remplir nos petits souliers d’albums hauts en couleurs. Et cette fois-ci, c’est un peu de la Suède que le CEO italien laisse derrière lui, en accrochant au sapin le second longue-durée des CROWNE. Les amateurs de mélodies musclées et d’harmonies saupoudrées n’ont pas pu oublier le choc gustatif de Kings In The North, qui affirmait la jeune suprématie du quintet sur le nord en mode Jon Snow. On reconnaissait là la patte scandinave en matière de construction harmonique, et les refrains homériques le disputaient aux chœurs angéliques pour produire une musique digne des exportations les plus importantes de ce petit pays du nord de l’Europe. Et en 2023, le quintet n’a pas l’intention de se faire voler sa place sur le trône.
Alexander Strandell (chant), Love Magnusson (guitare), Jona Tee (guitare/claviers/chœurs), John Levén (basse) et Christian « Kicken » Lundqvist (batterie), meneurs de jeu qui occupent le terrain depuis de longues années au sein de H.E.A.T, EUROPE, THE POODLES et DYNAZTY n’ont donc pas abandonné leurs rêves de grandeur, et délivrent avec Operation Phoenix une copie sans faute, sorte de Saint Suaire de Turin de la perfection mélodique. Une fois encore admirablement bien produit par Jona Tee, ce deuxième long de la jeune carrière des vétérans suédois est encore un modèle du genre, de cette perfection que seuls ces musiciens peuvent atteindre les jours de beau temps.
Rien de tapageur, juste l’essentiel. Des claviers omniprésents mais pas envahissants, deux guitares méchamment effilées, une section rythmique solide comme le Rock, la magie opère une fois de plus, et ces onze titres résonnent d’un savoir-faire artisanal appliqué à des méthodes industrielles, le créneau étant méchamment occupé depuis de longues années. Mais entre H.E.A.T, BONFIRE, les POODLES et ECLIPSE, CROWNE a trouvé sa juste place, et règne sans partage sur le royaume du Hard Rock puissant de Scandinavie.
Quel plaisir de retrouver la voix extraordinaire d’Alexander Strandell, frontman impeccable aux intonations lyriques. Quel bonheur de découvrir le nouveau tandem Love Magnusson/Jona Tee qui donne le sentiment d’être soudé depuis de longues années, et quel délice de constater que la rythmique John Levén/Christian « Kicken » Lundqvist est toujours aussi solide, souple et véloce. Des musiciens de ce pedigree se doivent évidemment de fricoter avec l’excellence pour ne pas décevoir, mais dire qu’Operation Phoenix transcende toutes les attentes est un lénifiant euphémisme. On pourrait même déjà affirmer que cet album mérite sa place sur le podium de fin d’année, alors que nous ne sommes encore qu’en janvier.
Assurément la tête de gondole du rayonnage Frontiers de ce mois-ci, CROWNE écrase la concurrence de sa classe A, et incarne sans discussion possible la top league Hard de Suède. Si les plans sont classiques, si les mélodies sont éprouvées, l’énergie est papable (« Ready To Run », trépidant comme un Jami Jamison sur un trampoline), et l’art sublimé (« Champions » qui rappelle quand même l’Allemagne de BONFIRE), ce qui confère à cet album de vrais airs de réussite absolue, et de nouveau mètre-étalon du genre.
Inutile de jouer la mauvaise foi en débusquant des défauts qui n’existent pas, Operation Phoenix est imperfectible, et incarne l’excellence d’un pays dont la domination ne se dément pas avec les années. Loin des pleurnicheries et des atermoiements hypocrites, CROWNE joue la carte de la fougue, et nous emporte dans un tourbillon de mélodies parfaites et de vents soufflant à plein régime. On reste subjugué par cette façon de renforcer les harmonies vocales de riffs d’acier, et lorsque les soli se déchainent dans une tempête de notes, on comprend que l’affiliation Hard Rock est cruciale pour le quintet qui ne souhaite pas se faire noyer dans la mélasse habituelle de ce genre de productions américaines.
« Juliette », qui fouette les sangs de son romantisme fougueux, « The Last Of Us » qui prône une approche méchamment Heavy à la EUROPE des années 2010, « Just Believe », modèle classique mais superbement efficace de syncopes et d’accroches populaires, les ingrédients sont dosés au millimètre près, et parfois agrémentés d’un soupçon de tradition Folk nordique qu’ABBA a popularisé dans les années 70 (« Just Believe »).
Il est tout de même hallucinant de constater que les suédois sont capables de produire ce genre d’album à la chaîne sans jamais manquer d’inspiration dans la diversité. Même en écoutant l’album avec grande attention, même en soulignant quelques minimes répétitions, il est impossible de ne pas pencher pour la perfection, les cinq musiciens évoluant dans une osmose incroyable.
Alors, on baisse la garde, on dépose les armes et on accepte d’être bousculé par un album mature, mais débordant de testostérone adolescente. La démarche est impossible à critiquer, même lorsque l’émotion prend le pas sur les intentions, et « Victorious » de décoller une fois de plus vers les paradis du Hard Rock mélodique explosif.
Variable leçon, grosse déculottée, Operation Phoenix s’achève même dans une épiphanie de mélodies traditionnelles, citant NIGHTWISH, et nous enivrant de solitude nordique et de légendes du froid racontées par les aînés.
CROWNE garde donc sa couronne jusqu’à sa prochaine déclaration, et impose la paix avec fermeté. Une démonstration de force qui passe comme une lettre à la poste, modèle grand luxe, mais abordable pour les bourses les plus modestes. Être populaire sans tomber dans la vulgarité est un art que les suédois manient avec une dextérité indéniable.
Mais on sait ça depuis très longtemps.
Titres de l’album :
01. Operation Phoenix
02. Champions
03. In The Name Of The Fallen
04. Super Trooper
05. Ready To Run
06. Juliette
07. The Last Of Us
08. Just Believe
09. Roar
10. Victorious
11. Northern Lights
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