Bon.
Depuis quinze jours, il pleut. Mais vraiment. Des trombes d’eau qui font déborder les gouttières, qui maculent chaque centimètre carré de jardin, et qui remplissent les trous divers entre la maison et le champ d’à côté. Alors, je ne suis pas foncièrement contre ces intempéries qui remplissent les nappes phréatiques et qui font le bonheur des vendeurs de parapluie et de k-way, mais au bout d’un moment, l’absence de soleil se fait ressentir comme le manque de carottes dans l’épicerie. Les deux donnant les cuisses roses.
Alors, pour la bonne humeur, vous repasserez, et bien plus tard. Tiens, quand la concierge ne sera plus dans l’escalier. Mais là, elle y est, et le casque vissé sur les oreilles. Branchée sur la station qui s’est spécialisée funky ? Pas vraiment. Plutôt le Bandcamp qui s’est autorisé Noisy. Celui des espagnols de NASHGUL, qui t’en foutent plein la gueule pour finalement peu de ronds. 6,66 euros exactement. Un prix maléfique pour un bonheur bordélique.
Les galiciens de NASHGUL ne sont pas des bleusailles sorties de nulle part avec un t-shirt ABCESS. Non, ils s’activent dans l’underground depuis plus de vingt ans, affichant aujourd’hui trois longue-durée, un nombre conséquent de splits, et même un live et une démo. Joli CV pour un quatuor classique de chez classique, qui reste un contemporain de THE KILL, mais aussi l’un des fils illégitimes d’ASSUCK, de DEATHBOUND, et éventuellement un cousin très éloigné de la scène anglaise des années 80.
Loin des flingués de FULL OF HELL et TOTAL FUCKING DESTRUCTION, les lascars (Luis - basse, Ivan - batterie, Hector - guitare et Alex - chant) proposent un Grind tout ce qu’il y a de plus honnête, avec ce petit arrière-goût Death très prononcé. Rythmiquement inattaquable, bruyamment capable, le quatuor continue donc son petit bonhomme de chemin en regardant passer les chiens. Adeptes du bien fait/vite fait, les espagnols nous offrent sept ans après le remarqué Cárcava une suite digne de ce nom, basée sur un principe d’accélérations/vociférations éprouvé depuis l’émergence des rapidos américains des nineties.
Production nickel, énergie au moins aussi intense qu’un Gérard Depardieu en pleine séance de pelotage, Oprobio jette l’opprobre sur les groupes aux gimmicks faciles, qui confondent Grind et bordel sans nom. Ici, tout est fait maison, et signé sur le mythique label polonais Selfmadegod Records, certainement ravi de pouvoir proposer un tel produit fini.
Inutile de rentrer dans le détail, et plutôt dans le lard, puisque les arguments positifs sont toujours les mêmes lorsque des musiciens aiment vraiment le genre extrême qu’ils pratiquent. Ici, on ne prend pas le chaland pour un idiot en lui refilant des trucs périmés ou conditionnés en surgelé, mais bien du frais, du bien odorant, qui reste dans les narines tout le jour durant. Les ibères sont très forts pour taquiner le NAPALM DEATH des années Crust/Grind, et osent même citer le meilleur CARCASS dans le texte, et sans les excès Gore.
Seize titres, le double en durée, voilà de quoi bien remuer en cette fin d’année. Avec quelques citations, cinématographiques (« Quien Puede Matar a un Niño ? »), d’époque (« VHS »), professions de foi (« Buried, but Still Alive », « Flay Off »), NASHGUL n’est pas bégueule, et ne fait pas la gueule au moment de doser ses efforts. Ici, le Grind est anobli par une attitude Metal bien épaisse et grasse, et le résultat donne envie de dézinguer un sapin un peu trop vite décoré.
Après tout, le Père Noël en est encore au stade de préparation des listes, alors soyez patients. En attendant, jetez-vous l’infernal et sombre « Los que Deben Seguir Muertos », ambiancé, le rigolard et assourdissant « Slump » (totalement irrésistible), ou le très vilain et feedbacké « Buried, but Still Alive ». Vous avez largement de quoi vous sustenter intellectuellement jusqu’au fatidique 25 décembre.
Je suis à l’entrée, et je sonne comme un forcené, alléché par ces volutes de violence qui s’échappent de l’escalier. Je suis certain que la concierge y est encore, les oreilles en chou-fleur, totalement défoncée au Grind échevelé. Elle a du goût cette femme, alors, pensez bien à ses étrennes. Qu’elle puisse s’acheter la superbe cassette d’Oprobio pour la jouer sur son walkman Sony.
Titres de l’album:
01. Quien Puede Matar a un Niño
02. Protocolo Deus
03. Flay Off
04. The Fake
05. Immured
06. Sewers Across
07. VHS
08. Let´em Rest
09. Fraga Rules from the Tomb
10. Los que Deben Seguir Muertos
11. In my Gut
12. Rexa Vexania
13. A Entidade
14. Slump
15. Buried, but Still Alive
16. Rexeitamento
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