Je patauge dans le Black comme un gosse dans un pédiluve crasseux, et le pire, c’est que j’aime ça. Ils faut dire que dès que mes collègues ont le dos tourné, je fais le plein de noirceur, bien aidé en cela par des labels toujours plus prolifiques dans l’underground. J’ai déjà abordé le cas d’Inferna Profundus Records, label lituanien fasciné par les ténèbres, et j’y fais encore une fois allusion aujourd’hui, avec cette nouvelle sortie qui n’en est pas vraiment une. Et pour cause, puisqu’il s’agit de la réédition d’une démo déjà parue il y a une décennie.
Qu’importe l’inédit, du moment que nous ayons la violence la plus blafarde à subir de plein fouet. Formé en 2001 du côté d’Athènes, OPUS MAGORUM est le vecteur d’expression de son créateur, N.C.M. aka Nocturnal Call of the Moon (ITHAQUA, THE GATES OF SINN), qui depuis 2004 nous inonde de démos, ayant même à l’occasion participé à un split en compagnie de SILENT DOMINION, VARG ORDER, HUMAN SERPENT, THAER OS VALAEL et FUNERAL STORM, histoire de s’aérer un peu en regardant par la fenêtre. OPUS MAGORUM est donc un fier représentant de l’underground, sans aucune compromission au biz’, et concevant le Black Metal sous sa forme la plus pure, telle qu’elle a été popularisée dans les années 90 par les norvégiens et les suédois.
Il fait donc très froid à Athènes si j’en crois cette démo, en tout cas, la température était assez basse en 2013 lorsque cette cassette éponyme a vu le jour. Une tape tirée évidemment à un nombre très limité de copies, soixante en l’occurrence, qui ont toutes trouvées preneur. Aujourd’hui, du moins bientôt, Inferna Profundus Records en proposera une sémillante version LP, histoire de rendre hommage à ce musicien/groupe intègre, et au cœur noir comme une nuit de sacrifices.
Au menu, et pas pour les enfants, du Black comme DARKTHRONE pouvait le jouer après avoir appris par cœur la discographie d’HELLHAMER (« The Vampyre », le mimétisme est parfait, on s’y croirait tellement qu’on met un bonnet), une éthique qui ne dévie pas d’un pouce, et un classicisme à faire se pâmer les amateurs d’old-school sincère et bien joué. La production, étonnamment claire, nous permet d’apprécier les riffs les plus classiques d’un répertoire bien rodé, et ne grésille pas dans les tympans au nom d’un culte lo-fi déplacé. Car le BM d’OPUS MAGORUM a beau être cru, il n’en est pas sauvage pour autant.
Ambiance congelée, corpsepaint et gourdin à clous de rigueur, pose hivernale dans une forêt nocturne, tous les ingrédients sont réunis pour se payer un petit comeback dans les années 90, mais un comeback respectueux et irréprochable artistiquement. Ainsi, le très court interlude « R'lyeh » empeste vraiment la Norvège la plus corrompue des années 92/94, tandis que l’up-tempo sautillant de « Impalers Woods » nous ramène une fois de plus vers DARKTHRONE, avec son lick redondant, son humeur badine et ses tics venteux les plus symptomatiques.
Une sortie sympathique donc, anecdotique diront certains, mais qui nous permet de découvrir un musicien grec intègre et passionné par son sujet, qui le maitrise, évidemment sous influence, pour le restituer le plus fidèlement possible. Avec la politesse des esthètes qui refusent d’enregistrer leur musique sur des radiocassettes défaillants via un micro à moitié décédé, OPUS MAGORUM nous délivrait en 2013 un message venu du fond des temps, clairement tourné vers le passé, et qu’on n’aurait pas imaginé le moins du monde réédité un jour.
Voilà qui fera le bonheur des collectionneurs.
Titres de l’album :
01. The Coming of Winter (intro)
02. Ablazing
03. The Vampyre
04. R'lyeh
05. Impalers Woods
06. Journey of the Psychonaut
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30