Manizales is in the place boys !
La Colombie revient donc au pas de charge, même si j’ai eu quelques problèmes à suivre sa trace en temps et en heure, cet album étant paru l’été dernier sans que je ne le remarque. Mais une fois au courant, impossible de passer sous silence ce deuxième album de brutes pas si épaisses que ça, malgré un nom formel et une attitude bravache, symptomatiques des dérives sud-américaines en la matière.
Formés en 2008, mais peu prolixes jusqu’à lors, les colombiens de DOMINATE tentent donc aujourd’hui de rattraper le temps perdu, cinq ans après nous avoir avertis d’un premier jet qui ne laissait aucune place au doute mélodique : le Bestial Thrash, le Black Thrash comme unique but, la vilénie instrumentale, la violence omniprésente comme seules valeurs, et une efficacité à décorner Belzébuth lui-même, pourtant rompu à l’exercice de l’hommage infernal.
Alors qu’en 2016 Cálicem Serpente nous avertissait que l’air de l’enfer était toujours aussi bouillant et dangereux pour la peau, Opvs Infernal- Eternal Path to the Black Sun et son titre légèrement pompeux nous garantit que cinq ans après, rien ne s’est rafraichi, et que le grand cornu aime toujours autant chatouiller les fessiers de ses victimes avec un gigantesque tisonnier. Ainsi, Avenger (basse), HeavyArtillery (batterie) et Deinhertor (chant/guitare) jouent toujours avec la frontière séparant le Thrash des années 80 et le BM des années 90, pour dessiner les contours d’une nation en équilibre entre la crudité brésilienne et la fluidité germaine. Et ça n’est pas l’entame de « Black War » qui viendra contredire ce postulat, puisque ce premier morceau impose un riff à la Schmier et sa bande, sur un tempo échevelé typiquement maîtrisé.
Chant évidemment dégueulé dans la grande tradition de l’Amérique du Sud qui préfigurait les incendies d’église norvégiens, riffs qui se succèdent à une vitesse supersonique, rythmique à l’abattage conséquent, pour une virée dans les tréfonds du repaire de Satan lui-même, histoire de voir si le diablotin est d’humeur badine. Et il l’est assurément, puisqu’il a apporté sa caution tacite à ce second volume d’un projet éminemment paillard, mais délicieusement pro et provoquant.
De la brutalité outrancière donc, mais aussi de la subtilité dans les mélanges, pour obtenir le poison le plus létal du marché. Entre des morceaux lapidaires qui imposent leur bestialité sans ambages, DOMINATE parvient toujours à placer des inserts plus ambitieux et modulés, à l’image sonore de ce terrible et terrifiant « Born to Kill », Thrash comme une paire de baskets pendue à un fil électrique en Californie, mais noir comme une nuit colombienne en mauvaise compagnie.
Rien de bien perturbant évidemment, mais un enthousiasme qui fait plaisir à entendre, une double grosse caisse analogique qui écrase deux ou trois gamins en passant, quelques blasts pour mériter l’AOC BM, une basse roublarde qui cite tout autant Jeff Becerra que Cronos, des breaks qui tombent pile pour chatouiller, et un tempo qui ferait passer les gars de SODOM pour des pacifistes en croisade contre l’industrie de l’armement.
Quelques effets sur la voix, une sensation de tourbillon qui entraine tout sur son passage, de la sauvagerie sympathique, tel est le menu corsé proposé par cet Opvs Infernal- Eternal Path to the Black Sun, qui offre beaucoup de plaisir dans l’exubérance, mais qui sait aussi calmer le jeu via un ou deux mid-tempi fourbes mais juteux (« Ancient Call of Lucifer »). Pas vraiment la bande-son idéale pour des fiançailles dans la haute société, mais un bréviaire à l’usage des maniaques de la nostalgie, qui ne crachent pas sur un brin d‘instrumental lubrique avec écho de voix funeste dans l’arrière-cuisine (« Lonely Wolf », modèle de progression branque, mais terriblement maligne).
De là, vous avez les armes pour juger de la pertinence d’un tel effort, qui ressemble sans ressembler à tous les glaviots Black/Thrash crachés à la face du bon goût et de l’intelligentsia. Beaucoup plus fin qu’il n’y parait, et fourmillant d’idées et de plans, Opvs Infernal- Eternal Path to the Black Sun est une véritable mine à pépites, qui nécessite bien des écoutes pour se révéler dans toute sa richesse noire. Loin de la simple galéjade en provocation mineure, DOMINATE élabore ses saillies, et pourrait même prétendre accéder au trône convoité de roi du Techno-Thrash bestial qui n’en est pas vraiment.
Titres de l’album:
01. Black War
02. Nocturnal
03. Infernal Horde
04. Born to Kill
05. Ancient Call of Lucifer
06. Lonely Wolf
07. Spirit of Revenge
08. Quintessence
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
11/11/2024, 16:15
NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09