Un groupe, deux thématiques (proches) pour deux démos enfin réunies sur un même format. L’entité allemande TREST est un de ces monstres qui surgissent de l’underground, anonymes, cruels, sans références, et nimbés de mystère qui ne fait qu’accroitre leur potentiel maléfique. Aucune date de formation, encore moins de line-up, un Bandcamp sommaire au possible, pour une musique sombre, cryptique, uniquement dévoilée pour le moment sur un premier long, Ordalium. Premier long qu’on retrouve d’ailleurs ici, dans une seule formule, puisque le premier album proposait deux options pour chaque morceau, l’un en mode « ordeal », l’autre en mode « pyre ». Dévoilé en chapitres, chacun consacré à un protagoniste, Ordalium s’intéressait de près aux dernières exécutions de sorcières en Ecosse, France, Pologne et Danemark. Il fallait donc instaurer un climat oppressant, en phase avec cette inquisition qui aura fait des millions de victimes, prétendument suppôts de Satan.
Cinq histoires donc, pour un BM épais, sec, parfois rachitique, qui nous ramène selon le label (allemand lui aussi) aux grandes heures de références comme CLANDESTINE BLAZE, NÅSTROND, CULTES DES GHOULES, ou CHEMIN DE HAINE. Chacun jugera de la pertinence de ces parallèles, mais autant admettre une évidence : le BM proposé par TREST est poisseux, glauque, sale, menaçant, comme des ombres déchirant la nuit de leur torches pour emmener une pauvre « sorcière » au bûcher qu’elle mérite, selon les instances religieuses, mais aussi l’opprobre publique.
Le cachet démo est donc bien apposé sur cette sortie, comme un sceau de qualité, mais aussi comme une signature malfaisante et partiale sur un arrêt de mort. Cinq sorcières ou présumées se voient donc honorées d’un chapitre, aux quatre coins du monde, et l’effet produit est assez bluffant de vérité. Dotée d’un son sourd et diffus, reléguant les guitares parfois au simple rang de seconde ligne rythmique, Ordalium est une plongée dans les abysses d’un des épisodes les plus cruels de l’histoire, et nous immerge dans la terreur de ces années de puritanisme, qui considérait les femmes libres et intellectuelles comme de simples servantes du diable.
D’un autre côté, et quoi que légèrement différente thématiquement, la seconde démo Chambre Ardente se concentre sur l’histoire de Marie-Madeleine d'Aubray - plus connue sous le nom de Marquise de Brinvilliers - qui fut exécutée pour le meurtre de son père et de ses deux frères. Un cas qui s’élargira à la fameuse et sinistre « affaire des poisons », scandale du règne de Louis XIV, et qui entrainera la condamnation et l’exécution de nombreuses femmes sur les charges de sorcellerie et empoisonnement.
Pour illustrer cet épisode historique, TREST se montre sous un jour beaucoup plus violent, comme en témoigne le lapidaire et sentencieux « Brinvilliers ». Retour aux sources d’un BM norvégien des origines, pour un climat toujours aussi froid et rigide. Les guitares, toujours noyées dans le mix subissent le joug d’une voix gravissime provenant des tréfonds de l’inhumanité, pour une ode à l’ultraviolence sourde des années légendaires.
Le second morceau de cette démo, « Cour des Pois », accentue même la furie ambiante par un déluge de blasts sur fond d’apocalypse instrumentale, et propose un autre visage, plus menaçant, plus grimaçant, et une bande-son orgiaque. La talent de ce projet est donc de savoir rester campé sur ses positions tout en acceptant une évolution selon le thème abordé, et ce format regroupant ces deux démos est donc une sacrée occasion de découvrir un groupe aux sonorités abruptes, et à la philosophie sans concessions.
Quarante minutes de Black pluriforme, des intérêts d’importance, qui nous changent des obsessions naturelles du genre (même si les liens sont ténus), pour un diptyque aux confins de l’underground et de son rigorisme le plus absolu.
Titres de l’album:
01. 1st Witch: Horne
02. 2nd Witch: Debaraz
03. 3rd Witch: Zdunk
04. 4th Witch: Palles
05. 5th Witch: Gesche
06. Chambre Ardente - Brinvilliers
07. Chambre Ardente - Cour des Pois
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