Une nouvelle découverte venue d’Allemagne qui décidément ce matin a décidé de prouver sa supériorité dans tous les créneaux extrêmes disponibles. Cette fois-ci, pas d’Industriel à l’horizon, ni de Black Metal, encore moins de Thrash radical, mais plutôt une forme de Néo Crust très sombre et évolutive, qui se nourrit de l’essence même du style en l’ouvrant à des perspective encore plus ténébreuses que d’habitude. Peu de tuyaux à se mettre sous la dent concernant ces nouveaux pourfendeurs de violence stridente, mis à part quelques initiales qui ne disent pas grand-chose, et un laïus de présentation qu’on pourrait attribuer à n’importe quel groupe de la nouvelle génération.
Alors sachez pour info que les ORGANA sont anti fascistes, anti racistes, anti nationalistes et anti sexistes, anti homophobie et toute forme d’oppression. La règle est d’usage de nos jours, mais ne vous attendez pas pour autant à un discours musicalement correct, puisque l’assaut de nos amis de NRW est plutôt du genre salée, et juste assez brève pour nous laisser sonnés.
Disponible en version dématérialisée, mais aussi en tape via Colossus Tapes, ce premier EP est peu ou prou à l’image de sa pochette énigmatique et obscure, et propose un Crust tirant sur un Hardcore très abrasif et sans pitié, spécialement pour vos oreilles.
Adeptes de riffs vraiment noirs et souillés et d’un chant bien évidemment époumoné, les allemands savent rester en terrain balisé tout en semant quelques idées très personnelles sur le chemin. On sent les influences de cette nouvelle génération spontanée qui aime à brouiller les pistes en croisant les genres, mais la violence sous-jacente et bien présente finalement fait le travail grâce à une rythmique inspirée et une guitare déprimée, et les morceaux s’enchaînent dans une désillusion totale qui n’infléchit pas pour autant la puissance déployée. Ces mêmes morceaux se plaisent à évoluer dans le cercle restreint d’un format très resserré, évoquant parfois la vilénie instrumentale dissonante d’un UNSANE encore plus agressif (« Desensibilisiert », qui en effet a de quoi désensibiliser le plus émotif d’entre vous), ou celle d’un DISCHARGE tombé dans un creuset de Chaotic Core dont il ne parvient plus à s’extraire (« Draisine »). Comme vous le constatez, les influences sont une fois de plus multiples et ouvertes, mais fondues dans un bain d’acide hautement corrosif, qui vous arrache les chairs d’un feedback vraiment traumatique. Basse qui ronfle son ennui, guitare qui torture sa révolte, et chant qui vomit sa bile sur les extrémistes de tout poil, pour une union parfaite entre lucidité et brutalité instrumentale.
Pas plus de deux minutes et une poignée de secondes, telle est la règle. Mais les ORGANA l’acceptent et la maîtrisent du haut de leur gravité de thèmes, et des hymnes à la lucidité comme « Columba » en sont les témoins de leur chaos savamment agencé, qui sème même quelques blasts épars sur le chemin avant de se fixer sur un tempo gluant qui vous colle au bitume. Les plans se succèdent, tous aussi vénéneux les uns que les autres, et susceptibles de faire passer les NAILS pour de gentils planteurs de clous sur tuteurs. Mais du côté d’Organa, les fleurs ne poussent pas, même pas celles du mal, et tout fane avant éclosion. Et ce premier EP devient de fait très impressionnant, non de par son originalité, mais de par sa pugnacité un peu la tête penchée qui regarde l’avenir par le prisme de la violence, pas du tout larvée et bruyamment exprimée. Ainsi, le cavalant et interrompu « Bleischürze » justifie tous les débordements possibles, du dédoublement des voix jusqu’aux changements de tempo pilotés à l’aveugle, qui confèrent à cette composition toute l’urgence électrique dont elle avait besoin.
Pourtant quelques rares mélodies Post parviennent à se tailler un chemin vers une lumière pale, en tamisant les arpèges pour les décharner au maximum avant une énième poussée de puissance soufflante.
« Methode » l’explique d’ailleurs, de sa rapidité hystérique, et de ses saccades Metal assez surprenantes pour un groupe qui ne semble pas forcément partager d’accointances avec notre monde un peu trop standardisé. Alors on casse le moule, on laisse le larsen briser les tympans, on martèle un beat vraiment oppressant, et on fait passer le message coûte que coûte, histoire de laisser les masses se débrouiller avec.
ORGANA et son éponyme entame est vraiment symptomatique de cette scène allemande, à la lisière du Hardcore et du Crust qui ne choisit que les matières les plus opaques pour travailler ses créations. Avec une outro discrète et inquiétante, le quatuor allemand nous laisse augurer d’une suite pas vraiment plus gaie, mais qu’on attend quand même comme l’annonce de la dernière catastrophe meurtrière à la télévision. Un groupe ancré dans son époque, qui la conchie, mais qui propose quand même des solutions.
Titres de l'album:
Avec Massacra legacy, ça commence nettement à avoir plus de gueule ! Reste à voir la suite des annonces. Mais je crois que je vais plus préférer le Westill le mois suivant au même endroit cette année, déjà Elder et Wytch Hazel de confi(...)
13/05/2025, 07:48
Mea culpa....J'avais pas vu la news en première page - j'ai été directement te répondre.
12/05/2025, 14:33
S'il est du même acabit que le The Cthulhian Pulse: Call From The Dead City sorti en 2020, Mountains of Madness risque d'être un allday listening pour moi.J'ai hâte, bordel !
12/05/2025, 13:44
J'étais passé totalement à côté de cette petite pépite de Death Suédois!Vieux moutard que jamais!Puteraeon glisse de belles ambiances lovecraftiennes sur cet album et les arrangements apportent un plus à l'ensemble.
12/05/2025, 13:42
Necro est sympa, avec de bons passages groovy et d'autres où le groupe envoie du bois.Pas sûr de l'écouter durablement, d'autant plus que le prochain Puteraeon sort le 30 avril prochain.
12/05/2025, 13:40
Sentiment mitigé pour ma part Le chant de Johan Lindqvist n'atteint pas un pouïème de ce qu(...)
12/05/2025, 13:38
Au vu de la dernière vidéo-ITW en date du gonze sur ce site, pour ce qui est de "feu sacré", il a toujours l'air de l'avoir le mec.Je pars donc confiant.
08/05/2025, 09:17
@ MobidOM :oui, pas faux pour la "captation d'héritage" ! :-/ En même temps, s'il a encore le feu sacré et propose un truc pas trop moisi... De toute façon la critique sera sans pitié si le truc ne tient pas la(...)
07/05/2025, 11:52
Ah ce fameux BRUTAL TOUR avec Loudblast / MASSACRA / No Return et Crusher en 95 ! LA PUTAIN de bonne époque
07/05/2025, 11:04
@ Oliv : Montpellier étant une ville et une agglomération plus petite que Lyon, il n'y a véritablement de la place que pour deux petites salles orientées Rock-Metal-Punk-etc, à ce qui me semble après vingt-cinq ans d'observation. Au-delà,(...)
06/05/2025, 20:29
"Death To All", à chaque fois que je les ai vu ils avaient un line-up tout à fait légitime (dont une fois tous les musiciens qui ont joué sur "Human", à part Chuck bien sûr)Et puis la phrase "Chris Palengat pr(...)
06/05/2025, 20:28
Je ne vois pas beaucoup l'intérêt, et je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas attendu les trente ans de l'album l'an prochain. Ces dernières semaines je me retape les premiers, et ça reste un bonheur.
06/05/2025, 19:29
Vénérant ces albums et n'ayant jamais vu la vraie incarnation de Massacra, hors de question de louper ça (si ça passe à portée de paluche, pas à Pétaouchnok). Un peu comme un "Death To All"...
06/05/2025, 17:11
Ils sont juste trop faux-cul pour assumer le statut de tribute band, voilà tout.
06/05/2025, 16:15