Voilà qui est pour le moins original, et à plusieurs niveaux. D’une part, parce que Dying Victims propose ce premier EP des mois après sa sortie en digital, en format 12’’. D’autre part, parce que la musique de ces suédois, sous couvert d’un énième hommage à la NWOBHM cache bien plus qu’un simple succédané de riffs estampillés MAIDEN/SAXON/TRESPASS/DIAMOND HEAD/SATAN. Nous avons déjà une sacrée bordée de représentants nostalgiques reprenant à la lettre les enseignements de l’école anglaise de l’orée des eighties, alors tomber sur un quatuor qui ose aller un peu plus loin et mixer les influences fait un bien fou, même si ce premier jet n’excède pas les quatre morceaux pour dix-huit minutes. Mais il est assez simple de constater que les ZATYR ne sont pas des gens comme les autres, spécialement en lisant leur très courte et vindicative bio qui nous gratifie d’un très franc : fuck off ! Ok, la politesse ne les étouffe pas, mais après avoir encaissé le choc de cet initial Ornament of Proposition, on comprend pourquoi les mecs peuvent se permettre de la jouer fiers à bras. La musique présente en ces sillons est en effet exceptionnelle et à la croisée des chemins, un peu comme si VENOM et MERCYFUL FATE se tapaient le duel avec les quatre formations précités. C’est donc à un métissage fascinant que nous sommes confrontés, et dès lors, il n’est pas étonnant de constater que le label allemand de soit montré alléché par ces quatre morceaux pour le moins originaux. Les sites nous avertissent pourtant en amont, précisant que les swedes aiment leur Metal satanique, mais ce genre de précaution ayant souvent des intentions promotionnelles, on s’en méfie comme de la peste. Pourtant, l’argument se vérifie dans ce cas précis, et Ornament of Proposition est une sacrée surprise de HM occulte comme on l’aime, drivé d’une énergie de tous les diables, qui se sont retrouvés convoqués aux agapes de la violence primale, celle qui secouait les années 82/83.
Formé en 2019 à Göteborg, ce quatuor infernal (Hermes Von Hasselhuhn - basse, Zlim Knoxx - batterie, Van Wohlen - guitare et Set - chant) tâte donc le terrain avant de se lâcher éventuellement en longue-durée, et malgré sa brièveté, ce premier EP est un genre d’avertissement à prendre très au sérieux. En confrontant les mélodies à la tierce des premières années du renouveau Heavy Metal anglais à la fougue des soubresauts evil des premiers représentants de la brutalité, les suédois proposent un cocktail détonnant, et surtout, des chansons aussi violentes qu’accrocheuses. En gros, on chipe au Danemark la recette de l’occultisme lyrique, on emprunte à l’Angleterre son efficacité mélodique et sa vilénie primaire, on secoue le tout, et on obtient une espèce d’entre-deux entre la bestialité Black Thrash et les aménagements Metal. C’est manifeste dès l’entame de « Forbidden Rites », qui cavale d’un tempo allant bon train, et qui juxtapose des riffs hautement mémorisables à des passages beaucoup plus abrupts, sur lesquels la voix de Set se met soudainement à grogner comme un oracle d’infortune. Le timbre assez particulier du chanteur apporte une méchante plus-value à l’ensemble, et si Van Wohlen tire de sa guitare des sonorités aussi symptomatiques de THIN LIZZY que de MERCYFUL FATE, la rythmique n’est pas en reste, et l’axe basse/batterie fait évoluer sa frappe selon l’inspiration des titres. D’ailleurs, « Fire Prophecy » calme un peu le jeu, mais ne se montre pas moins catchy pour autant. Et si Set n’hésite pas à profiter du moindre assombrissement pour percer dans les graves, le groupe parvient à garder le cap de la légèreté, un peu comme si les EXCITER se la jouaient HELLHAMMER avant l’heure.
Je n’irai pas jusqu’à dire que les ZATYR sonnent frais, puisque leur musique est quand même salement agressive, mais un morceau aussi évolutif que « Fire Prophecy » prouve qu’ils ont beaucoup plus à offrir qu’un simple combo nostalgique lambda. Avec des décélérations monumentales et diaboliques, et des soli hautement mélodiques en contrepoint, le groupe a créé une nouvelle approche old-school, ne se contentant pas de figures imposées recyclées ad nauseam. Intégrant des éléments de BM primaire et larvé à leurs structures Heavy, les suédois parviennent à un non-compromis souvent créatif, parfois lyrique comme les premières minutes de « I Hear Her Calling », mais c’est cette opposition permanente et ces soudains changements de direction artistique qui rendent leur premier EP bouillonnant et créatif au possible. On apprécie cette façon de dissimuler des plans derrière une caution vintage de surface, et il est impossible en commençant l’écoute d’un morceau de savoir quelle direction il va emprunter. Cet effet de surprise est donc délicieux, et laisse présager d’un premier album qui risque fort de devenir une étape sur le chemin de la rénovation des méthodes old-school un peu trop figées par ces dix dernières années de répétition incessante. Une découverte qui valait bien une réédition dans un format plus luxueux et moins anonyme, d’autant que le groupe a annoncé un tirage tape à cent exemplaires pour faire face à la demande. La Suède, toujours la Suède, encore et encore, mais est-ce la faute des musiciens nationaux s’ils sont les plus talentueux du monde à l’heure actuelle ?
Non, et si d’aventure vous aviez quelque chose à dire, rappelez-vous : fuck off !
Titres de l’album :
01. Forbidden Rites
02. Fire Prophecy
03. I Hear Her Calling
04. Heart And Vision
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