Aujourd’hui c’est Noël. D’ordinaire, on écoute des chansons adaptées aux circonstances, entre Mariah Carey et Tino Rossi, mais on peut aussi s’en battre comme de l’an 40 et se réfugier dans le giron noir du Black Metal le moins accessible. C’est ce que j’ai choisi de faire aujourd’hui, peu porté que je suis sur les célébrations de fin d’année qui empestent la fausse joie et le vrai consumérisme. De fait, cette chronique ne sera pas vraiment dans l’air du temps, mais elle permettra aux rennes de faire une pause.
En parlant de pause, Le Fantôme, aka Zifond, aka Simon Dauphin n’en prend jamais. L’homme agite l’underground canadien depuis une bonne dizaine d’année, via ses deux projets principaux, le célèbre NEIGE ET NOIRCEUR, et le non moins ténébreux OSSEMENTS. Et c’est justement celui-ci qui nous intéresse aujourd’hui, avec un quatrième longue-durée dans la hotte.
OSSEMENTS, c’est évidemment une musique, mais c’est aussi un concept respecté à la lettre. Deux morceaux par album, pas plus, mais deux morceaux de plus en plus longs, qui dépassent aujourd’hui les vingt minutes. De quoi avoir légèrement peur d’une redondance légitime…ce qui serait mal connaître notre hôte.
Après avoir enchaîné trois albums éponymes, Le Fantôme baptise enfin à la LED ZEP son quatrième méfait via des chiffres romains. La logique est respectée, mais la diversité est toujours de mise. Car l’homme a de l’imagination, et nous en fait profiter via des humeurs contradictoires, et une manière bien à lui de traiter du cas d’un Black Metal très ouvert, appelé avec un peu d’opportunisme Ambient. Mais rassurez-vous, pas de synthés envahissants à la BURZUM, mais plutôt des changements d’atmosphère, une violence omniprésente, et une ouverture sur des options diverses, qui permettent d’enrichir la narration musicale.
Ossements IV se place donc dans la droite lignée de ses trois aînés, avec de plus en plus de recherche pour proposer des idées originales mais cohérentes. On écoute cet album comme on suit une aventure occulte, le blasphème à portée de main, et la connaissance classique bien au fond de la poche. Le Fantôme n’a pas changé grand-chose à sa formule, il l’a juste perfectionnée pour la rendre encore plus fascinante et hypnotique, et les vingt minutes de « Ossements VII » passent comme dans un cauchemar peuplé de goules, de ruines, le tout baignant dans une lune de lait.
Et il faut un certain nombre de détails et de composantes pour construire deux compositions aussi longues. Loin des litanies funèbres monomaniaques et insistantes, OSSEMENTS alterne avec le flair qu’on lui connaît les séquences de violence froide et âpre, et les inserts Ambient mélodiques et légers. Toutefois, le tout sent quand même le donjon, le renfermé, la sueur et la peur, ce que symbolisent à merveille ces soudains accès de colère qui profitent d’une guitare distordue à l’extrême.
Extrême, c’est bien le mot qui convient lorsqu’il faut qualifier le travail de Simon. Il rejette toutes les facilités, pour se concentrer sur un Black évolutif, en constante transformation, qui se métamorphose en Dark Ambient lorsque l’air se rafraîchit, et en Black traditionnel et lancinant lorsque la température corporelle monte.
Quarante minutes qui peuvent s’avaler d’une traite, ou en s’offrant un petit intermède. Mais évidemment, l’œuvre a été conçue pour être écoutée in extenso, et « Ossements IX » de rester sur la même ligne tout en offrant un discours plus cru.
Sans aller jusqu’à affirmer qu’OSSEMENTS est le parangon de l’invocation BM, sa singularité théâtrale lui permet de se démarquer de la masse, grâce à quelques chœurs grégoriens désincarnés qui semblent émaner d’une vieille cathédrale en ruine. Non, ce projet n’est donc pas du tout-venant, loin s’en faut, et il faut connaître la bête pour qu’elle se laisser amadouer. Vous voilà prévenus de la longueur et de l’intensité du projet, il vous reste maintenant à l’écouter pour vous faire un avis.
Prenez votre temps, car Ossements IV ne se coupe pas comme une dinde. Ni comme Mariah Carey. Ce chant de Noël là louche vers l’épique à la BATHORY, tout en restant attaché à des valeurs lo-fi traditionnelles. Traditionnelles vous dis-je.
Et quoi de plus traditionnel qu’un Noël noir ?
Titres de l'album :
01. Ossements VII
02. Ossements IX
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
11/11/2024, 16:15
NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09