Les chroniques express, chapitre 529. Ah non, pas là en fait, je me suis rendu compte entre temps que l’analyse allait être plus compliquée que prévu.
Beaucoup plus même.
Alors allons-y. Les GENOSHA nous viennent donc de Virginie, où ils se sont formés sous une structure de quintette en 2014 (Joel – chant, Daniel & Travis – guitares, JP – batterie et Matty – basse), ils nous ont déjà présenté leurs condoléances pour je ne sais quelle mise en terre (EP Our Condolences, dispo gratos, 2015), et semblent jouer un Hardcore à multiples facettes et influences diverses qui s’avère assez difficile à catégoriser.
Tant mieux ? Mais absolument, un peu de nouveauté ne faisant jamais de mal dans le créneau.
Leur page Facebook présente quelques références notables, de CONVERGE (évidemment) à EVERY TIME I DIE (absolument), en passant par MISERY SIGNALS, COALESCE, THE CHARIOT ou NORMA JEAN, ce qui vous donne un panel intéressant d’influences, couvrant un spectre Chaotic Core/Metalcore/Hardcore assez large.
D’ailleurs, pour une fois, cette variété réclamée n’est pas illusoire ou usurpée, puisque la musique des Américains est assez touffue et complexe, non dans sa forme, mais dans son fond. Il semblerait que le quintette ait du mal à se fixer sur une direction en particulier, et il n’est pas rare qu’un morceau vous entraîne dans une direction complètement différente du précédent.
A la base, des guitares très lourdes et grasses, une rythmique mouvante et coulante qui s’adapte à tous les terrains, un chant un peu goguenard mais grave qui fait le lien, et quelques mélodies disséminées sur une toile d’araignée de riffs acides et criminels.
Alors au final (déjà ?), qu’attendre de Our Contempt, premier longue durée des GENOSHA ? Un peu de tout à vrai dire, mais surtout pas n’importe quoi, puisque les larrons en foire s’y entendent comme personne pour brouiller les cartes et se montrer à l’aise dans la diversité violente.
Vous pourrez donc naviguer les oreilles bien ouvertes du Downcore/Metalcore de « It I Slap a Bear », qui vous donne quelques conseils pour corriger les plantigrades effrontés en singeant leurs cris et leur pas lourd, au Hardcore subtilement chaotique mais gras de l’ouverture « Island Nation », qui propose un riff et des lignes de basse presque Sludgecore dans l’esprit, mais résolument Hardcore dans l’envie. Le quintette a en outre l’intelligence chafouine d’agrémenter chacun de ses morceaux de chœurs collégiaux dans la plus grande tradition NYHC, ce qui confère à leur atmosphère somme toute assez lourde une empreinte street assez prononcée.
Ils ont d’ailleurs conviés quelques potes à participer à cette première aventure de longue haleine, et vous retrouverez au gré des pistes des participations plus ou moins fameuses, comme celle d’Adam Alig de SUNDRAINER sur « Cell Phone Diaries » (exercice de style Darkcore animé de très mauvaises intentions), une intervention de Garrison Case des CASE OF THE DONALDS sur le surprenant et harmonieux (dans une certaine mesure) « Irregardless », hybride Downcore/Néocore qui n’hésite pas à piquer au Post Metal ses arpèges les plus flottants, ou un coup de main donné par Palmer Gross de 3:33 sur le terrassant « Mutant Renegades », qui se permet quand même de sérieux clins d’œil Rapcore avant de sombrer dans un Sludgecore poisseux et downtuné…
Mais pas d’inquiétude à avoir, les mecs savent aussi se débrouiller seuls, et avec brio et panache. Leurs lyrics gorgés d’ironie se calquent très bien sur la ligne du parti musical qui ne tolère aucune frontière, et l’ensemble dégage une ambivalence de ton assez surprenante. Si l’instrumental est résolument sombre et épais, les arrangements vocaux savent aménager des espaces de légèreté (relatifs, soyons honnête), et les cinq coreux savent de temps à autres oublier la rigueur pour se lancer dans des harangues dignes du meilleur Hardcore teigneux des années 80 (« The Sunny Side Of Corruption », genre d’AGNOSTIC FRONT passé au filtre vocoder EVERY TIME I DIE).
L’humour est donc omniprésent, comme le démontre le final « Based On A Tom Petty Song » qui dégueule d’un Hardcore pas vraiment poli ni urbain, et qui ne décrit pas vraiment les charmes de cette fameuse « American Girl » si chère au blondinet aux dents allongées. Une fois de plus, les riffs massifs changent de vision toutes les vingt secondes pour transformer le panorama et l’assombrir encore plus, comme un puzzle cinq mille pièces dont on aurait sciemment dissimulé quelques fragments.
Impossible de savoir sur quel pied on danse pendant cette gigue outrancière qui se situe d’elle-même à la croisée des chemins Core.
C’est touffu, parfois confus, multidirectionnel, mais entêté comme un âne métallique monté par un cavalier Metalcore, et je me vois bien ennuyé au moment de lâcher une conclusion fédératrice qui de toute façon ne mettra personne d’accord.
Alors admettons que les GENOSHA avec Our Contempt ont prouvé qu’on pouvait bouffer à tous les râteliers sans passer pour de gentils indécis, mais qu’il leur reste des efforts à faire pour se montrer plus concis dans l’ouverture.
En reste un album intéressant et ludique, violent mais coulant, qui utilise autant la puissance massive du Metalcore que la brutalité passive du Hardcore. Un peu down régulièrement, Fast sans le vouloir vraiment, en gros, rien de clair pour le moment.
A vous de faire votre marché pour vous y retrouver. Ce qui n’est peut-être pas le but souhaité d’ailleurs.
Titres de l'album:
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