Bientôt le week-end, mais ne relâchons pas pour autant la pression. Je sais que l’été pointe le bout de son nez, que des messieurs en short vont bientôt s’affronter dans une joute de balle au pied mondiale, mais ne quittons pas l’actualité musicale des oreilles. D’ailleurs, à ce niveau-là, un petit trip récent sur la toile m’a permis de découvrir que les canadiens de MASS GRAVE avaient sorti en début d’année un nouvel EP, sans doute distribué par Unrest Records sous peu, incessamment, bientôt. Qui sont les MASS GRAVE ? Si vous l’ignorez, c’est sans aucun doute parce que vous êtres d’indécrottables étourdis, ou que la cause Crust ne vous concerne que très vaguement. Nous en venant de Colombie Britannique, ces hurleurs patentés représentent l’une des valeurs les plus sûres de l’extrême nord-américain, et distillent leur haine cacophonique depuis un bon bout de temps. D’ailleurs, ils nous avaient déjà exposé leurs vues en format long il y a sept ans, avec un éponyme début relativement tonitruant. Depuis, eux non plus n’ont pas relâché la pression, et nous ont maintenu la tête sous le Grind avec insistance, multipliant les saillies et les formats, pour aujourd’hui balancer à la face d’un monde médusé cet Our Due Descent, à la pochette aussi traditionnaliste que son contenu. Un EP taillé dans le 12’’ et rapidement dispo en vinyle, qui nous ramène tout droit aux origines anglaises du style, et qui ne s’embarrasse pas de principes de précaution, sans nous prendre non plus pour des champignons.
Se revendiquant d’une paternité évidente placée sous la garde conjointe des UNREST et d’EXTREME NOISE TERROR, les MASS GRAVE nous offrent donc une nouvelle étape d’importance sur leur parcours, et nous autorisent à headbanguer au rythme de leurs hymnes francs à la violence Hardcore. Si le spectre d’un DISCHARGE remonté comme une pendule frôle parfois les épaules de nos amis du jour (Goat, Dave, Louis, Lenny, Hesher), ce sont surtout les ENT qui pourraient s’enorgueillir d’avoir influencé l’un des meilleurs quintet canadien en la matière. Mais la référence NAPALM DEATH pourrait aussi se voir accolée façon sticker sur ce nouvel EP, tout comme une allusion plus ou moins prononcée aux BRUTAL TRUTH. Comme vous le constatez, nous sommes entre gens cultivés, d’autant plus qu’Our Due Descent ne dure pas une minute de trop. En treize morceaux pour un gros quart d’heure, les originaires de Vancouver ne nous gratifient pas d’une visite guidée de leur port, ni d’un simple résumé de cris de porcs. Ils travaillent au corps, multiplient les attaques soniques, et bénéficient en plus d’un son qui pourrait rendre leurs idoles assez envieuses. Et même si la basse ferait rougir de plaisir Shane Embury himself, même si les structures plus que classiques ne prennent aucune liberté avec le genre, les riffs tranchent dans le gras pour n’en retenir que la bidoche, et offrent un banquet assez ventru qui laisse repu.
Pas grand-chose donc à reprocher à une œuvre formaliste qui n’a jamais cherché à provoquer la surprise, mais beaucoup de morceaux consistants et d’idées conséquentes. Se basant sur une distorsion bien évidemment poussée à l’extrême, les MASS GRAVE tiennent méchamment la route, et prouvent qu’ils ont du métier. Atteignant même à intervalles réguliers la densité de la bande à Dean Jones (époque Damage 381, en version courte), les cinq musiciens naviguent à vue entre longueurs Crust et fulgurances Grind, pour nous prendre à contre-pied et nous bousculer. Les deux facettes sont donc très visibles et prononcées, mais bien agencées, et quelle que soit l’approche, le dialogue est ouvert et le verbe maîtrisé. Comme beaucoup de leurs confrères, ces maniaques de la cadence d’enfer en profitent même pour clôturer leur effort par un morceau qui frappe lourd et fort, titillant la corde Indus pour se frotter à l’échine Doom, et « Mirror » de nous traumatiser en jouant la moiteur et l’austérité. Mais pas d’inquiétude pour autant, avec des segments aussi lapidaires que « Still Here », « When Is Enough ? » ou « Xenophobia », votre quota de blasts et de grognements sourds sera respecté, alors que les chapitres plus enrobés comme « Dead Seas » ou « Pull The Plug » étancheront votre soif de rythmiques nordiques et de riffs purement anglais. Faisant parfois preuve d’un sens du groove affûté, les canadiens dominent leur sujet, et ne se contentent pas de foncer pour tout cramer, faisant de régulière pauses du côté catchy où ils vont glisser. Adeptes de plans facilement mémorisables, les musiciens démontrent qu’ils sont un peu plus que des bêtes bruitistes en mal de sadisme, et transforment de fait ce nouvel EP en réussite absolue, qui appelle méchamment une suite plus bombée. Certains pointeront du doigt l’absence totale de déviance, alors que la majorité bruyante sera ravie de constater que certains groupes pérennisent l’esprit d’origine tout en y apposant leur griffe. Les textes bien évidemment orientés et socialement concernés apportent la caution éthique indispensable, et l’un dans l’autre, Our Due Descent est une descente en vrille dans le cauchemar mondial humain actuel, mais aussi une montée vers les paradis Crust et Grind les plus factuels.
Titres de l'album:
1.Escape This Hell
2.Pull The Plug
3.Take Me Away
4.Terror State
5.Refused Freedom
6.Xenophobia
7.Our Due Descent
8.Still Here
9.When Is Enough?
10.Dead Seas
11.Senseless Plight
12.Who Holds The Cards?
13.Mirror
@RBD : ton dernier paragraphe est plein de vérité. Quant au pseudo DPD je préfère le laisser croire ce qu'il veut. Vu comment il écrit, il a pas dû encore sortir de l'école. J'encourage néanmoins les thr(...)
22/04/2025, 13:35
@Tourista : tu t'es trompé, la news sur les 40 ans de Loublast, c'est plus haut
21/04/2025, 20:53
Le Metal est parfois sur le fil du rasoir de la beauferie... Voire tombe carrément dedans.
21/04/2025, 11:45
Vidéo vue, merci.De mon côté, je préfère le son de Sublime à celui de Disincarnate et c'est aussi le style de death que j'affectionne. Bien lourd, posé et mid tempo tout en étant agressif. Par exemple, c'est pour cela qu(...)
20/04/2025, 18:02
Comme je le dis dans la vidéo, leur sommet c'est Desincarnate. Puis The Burial Ground. Je suis moins fan de Sublime.
20/04/2025, 14:08
Pour moi Loudblast c'est surtout Sublime Dementia et Cross the Threshold. (Quand à la vidéo je ne manquerai pas de la regarder ce soir).
20/04/2025, 12:45
Si je comprends, cette charge allait contre cette part non négligeable du public Metal qui reste bloquée aux groupes de leur jeunesse mais ont cessé de se tenir au courant dès qu'ils ont reçu des responsabilités (premier travail, première rela(...)
19/04/2025, 14:36
J'écrit comme un enfant de 5 ans ici et je dois encore ajouter des précisions, imagine le truc, peut-être que l'Ehpad c'est metalnews au final. Combien de personnes postent depuis leur lit de mort ici ?Le metal généraliste c'est d&eacut(...)
19/04/2025, 09:13
J'ai pas tenu 30 s...J'imagine qu'ils seront sur la mainstage au HELLFEST en juin prochain non ?
19/04/2025, 08:38
Jus de cadavre, je parle pas des captations audio dans un instant précis, je crois d'ailleurs que certaines œuvres sont intemporelles, mais ce qu'il reste de ces gens aujourd'hui, c'est extrêmement différent. Bien entendu qu'il faut écoute(...)
19/04/2025, 05:07
@Deathcotheque : Il y a eu confusion entre Aborted et Benighted au moment de poster la nouvelle, ellle a été éditée, mais pas complètement.Bonne nouvelle pour Kevin, après s'être fait éconduire par Archspire, il cherchait justemen(...)
18/04/2025, 12:13
"les prochaines dates de la tournée européenne serait assurée par l'ancien batteur du groupe, parti en 2024, Kevin Paradis." Vérifiez ce que vous écrivez, Kevin n'a jamais été dans Aborted.
18/04/2025, 10:35
?!?! Entre Blabbermouth qui ne relaie pas la news et Metalnews qui en invente une...
18/04/2025, 08:18