Un an à peine après Big Blue World, UNRULY CHILD revient sur le devant de la scène, évidemment soutenu par Frontiers pour nous présenter son nouvel album Our Glass House, toujours drivé par le trio de tête Marcie Free (chant), Bruce Gowdy (guitare, chœurs) et Guy Allison (claviers). Cette fois-ci, le trio légendaire s’est entouré du gourou de la basse fretless Tony Franklin, et du batteur Jay Schellen, pour retrouver ce son d’origine qui avait frappé de plein fouet les amateurs de Hard-Rock mélodique sur le séminal Unruly Child, accusant déjà vingt-huit ans d’existence. S’il est toujours très difficile de retourner dans le temps pour essayer de s’injecter son propre sang de jeunesse, le trois musiciens ont au moins le mérite d’essayer depuis leurs retrouvailles en 2010, mais chaque album - aussi bon soit-il - ne fait que nous rappeler que ce fameux premier effort reste un cas isolé dans la production du groupe, et un one-shot aussi génial que difficile à reproduire. On le sait, avant sa réunion dans les années 2000, le combo à souvent changé de line-up, et ce manque de stabilité a empêché le concept de trouver un équilibre stable au travers des années. Mais depuis 2010 et l’enregistrement de Worlds Collide, les choses se sont réglées d’elles-mêmes, et chaque nouvelle sortie a ravi les amateurs de Rock mélodique et de Classic Rock. Le seul problème étant toujours le même, à savoir qu’UNRULY CHILD a beau publier des albums impeccables dans la forme, le fond manque cruellement de passion, et pis encore, de ces hit singles que l’on est en droit d’attendre de musiciens de cet acabit.
Our Glass House ne fait pas exception à la règle, à quelques détails près, comme d’habitude. Si l’instrumental est toujours aussi léché, si les partitions individuelles sont jouées à la demi-croche près, le manque de passion qui émane de ce nouvel album frappe de plein fouet. On apprécie évidemment les parties de chant toujours aussi immaculées de Marcie, on aime par-dessus tout la basse roulante et fluide de Tony, le magicien des graves, on craque pour ces chœurs radiophoniques toujours bien placés, mais on cherche désespérément un point d’accroche qui pourrait nous lier à ces chansons qui passent, mais ne laissent qu’un souvenir fugace dans la mémoire et le cœur. Certains morceaux sortent du lot, bien sûr, comme le très laidback « Talked You Out Of Loving Me » qui nous replonge dans les plus belles années de l’Americana, ou le plutôt tendu et percussif « Poison Ivy », qui pendant six minutes nous renvoie aux plus belles lettres écrites par le groupe. Il est toujours difficile de reprocher quoi que ce soit à un groupe irréprochable, ce qu’UNRULY CHILD est sans conteste. La production, dense et touffue, écrase un peu l’espace et ne permet pas toujours à la guitare de respirer correctement, à tel point qu’on la pense en apnée la plupart du temps, spécialement lorsqu’elle est en son clair. Pourtant, les syncopes sont là, le répertoire est varié pour fédérer, mais le tout sonne hermétique, comme un disque enregistré en pilotage automatique en se basant sur les capacités de musiciens rodés depuis la nuit des temps.
Comprenez bien que je ne m’amuserai pas à comparer le professionnalisme d’Our Glass House à la fraicheur d’Unruly Child, surtout après trois décennies passées à peaufiner le répertoire ou à élaborer des sorties de route en compagnie de Glenn Hughes (DEEP PURPLE), Bobby Kimball (TOTO), DOOBIE BROTHERS, BOZ SCAGGS, AIR SUPPLY, ou les THE MOODY BLUES. Lorsqu’on atteint un tel niveau de maturité, il est impossible de se replonger dans le reflet de sa jeunesse, et seule l’expérience parle, à défaut d’un enthousiasme qu’on espère quand même intact. Mais en écoutant ce nouvel album, on se pose clairement la question : à quel public s’adresse aujourd’hui la musique d’UNRULY CHILD ? Pas aux fans de Hard-Rock qui déploreront le côté Classic Rock de l’affaire. Pas aux fans de Classic Rock non plus qui trouveront l’album un peu rigide et osons le terme, fouillis. Les amateurs de Rock dur et mélodique pourront y trouver leur compte, en tombant sur un burner de la trempe de « Say What You Want », qui maintient la tension et ne ménage ni les effets ni les arrangements. Mais avec une heure de musique remplie à ras bord, avec deux morceaux en relecture donnés façon bonus, des pistes jouant avec le chrono (« Our Glass House »), le trio a pris de gros risques, et surtout celui de voir l’auditeur lâcher l’affaire en route, assommé par cette confusion et ce flot incessant d’informations.
Lu en diagonale, ma chronique pourra sembler meurtrière, mais là n’est pas son but. Habitué des crossovers les moins probables, j’ai aimé cet album, et même chanté certains de ses refrains, tapé du pied en rythme (« Everyone Loves You When You’re Dead »), mais le timing excessif de certaines pistes qui recyclent des idées en boucle, ce chant qu’on devine plus qu’on ne ressent, cette façon de glacer le tout avec un son trop épais, tout sonne comme si la démonstration avait été privilégiée à l’émotion, et finalement, on ressort de cette heure passée avec les UNRULY CHILD plus sonné qu’autre chose. Pourtant, les appels du pied aux eighties sont toujours savoureux (« Underwater »), la douceur est traitée façon smooth et légèrement bluesy sur les bords (« Catch Up To Yesterday »), l’énergie ne se dément pas même si elle s’adoucit en cours de route (« Freedom Is A Fight »), l’up tempo est traité avec tout le sérieux qu’il implique (« The Wooden Monster » à la rythmique inventive et ludique), mais…rien ne frappe directement au centre, comme un clinic donné comme à la parade dans un centre quelconque pour démontrer le niveau mais pas le prouver concrètement en collectif.
En définitive, comme témoignage de son époque qui louche méchamment vers le passé, Our Glass House est absolument parfait. Il fonctionne peu ou prou comme une galerie des glaces qui renvoie un reflet déformé, agrandi, faussé, de celui qui se présente devant lui, et le groupe ici adopte le même fonctionnement. On le retrouve tel qu’on l’a aimé, tel qu’on la redécouvert il y a quelques années, tel qu’il sonnait en l’absence de ses membres fondateurs, et pourtant, l’image sonore dérange. Comme si quelque chose brouillait la vue. Alors, à chacun son avis, et je comprendrai tout à fait que vous puissiez adorer cet album. Mais je ne peux m’empêcher de n’y voir qu’un exercice de style, et plus une passion viscérale.
Titres de l’album:
01. Poison Ivy
02. Say What You Want
03. Our Glass House
04. Everyone Loves You When You’re Dead
05. Talked You Out Of Loving Me
06. Underwater
07. Catch Up To Yesterday
08. Freedom Is A Fight
09. The Wooden Monster
10. Here To Stay
11. To Be Your Everything 2020
12. Let’s Talk About Love 2020
Perso, je suis plutôt preneur ! Reste plus qu'à espérer que ce soit à la hauteur de mes attentes !(Faut bien avouer que même si je suis fan de l'album Sick, mon préféré reste Enjoy the Violence ! Quelle tuerie absol(...)
05/05/2025, 23:34
J'ai eu la chance de les voir il y quelques semaines dans une salle stéphanoise chauffée à blanc et je peux vous dire qu'on va entendre parler de ces garagnats dans le monde entier !!!! Du grand art .
05/05/2025, 18:16
Après j'ai 50 balais et je ne vais plus trop a des concerts ou festival et pourtant j'ai le sylak a 10 minutes de chez moi mais ce n'est plus ma tasse de thé et désintéressé de la scène actuelle et l'ambiance qui ne me correspond(...)
04/05/2025, 12:35
C'est très surprenant car Montpellier est bien connu pour être étudiant , dynamique et jeune . Je ne comprends pas ces difficultés car je ne maîtrise pas tout alors qu' a l'inverse dans la région Lyonnaise où je suis , c'est plut&oci(...)
04/05/2025, 12:25
Moi j'y serai !Avec les copains de Sleeping Church Records, on sera sur place !
04/05/2025, 09:55
Je l'ai essayé, alors que je n'écoute plus Benediction depuis beau temps. Ce sont des vétérans et le retour de popularité du Death vieille école leur vaut une certaine popularité, qui n'est pas volée au regard de cette long&ea(...)
03/05/2025, 22:39
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03/05/2025, 10:09
Oui je n'avais pas précisé les causes de la mort... C'est tellement cliché comme mort pour un ricain
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